Mexique/Teuchitlán : « Nous sommes venus voir un musée, pas un camp d'extermination » : des mères en recherche de disparus dénoncent la manipulation à Rancho Izaguirre
Publié le 26 Mars 2025
Équipe éditoriale de Desinformémonos
21 mars 2025
Mexico | Desinformémonos. « Ils ont repeint, balayé, tout réparé. C'est un cirque, une parodie de notre douleur », a dénoncé Patricia Sotelo, qui recherche sa fille disparue, Fanny Areli, depuis quatre ans, à la suite d'une visite d'associations et de médias à Rancho Izaguirre, dans la municipalité de Teuchitlán, dans l'État de Jalisco, offerte par le procureur général Alejandro Gertz Manero.
Le 20 mars, des mères et des collectifs de recherche ont signalé que les autorités avaient falsifié la propriété où, le 5 mars, les Guerreros Buscadores de Jalisco ont trouvé plus de 400 pièces à conviction appartenant à des victimes disparues, des fours clandestins et des restes humains. Aujourd’hui, il ne reste « plus rien » dans le camp d’entraînement et d’extermination du crime organisé.
« C'est une parodie. Nous sommes venus voir un musée, pas un camp d'extermination. Et en attendant, nous n'avons toujours pas de réponses », ont déclaré les mères en recherche après leur visite sur place. « Il n'y a absolument rien de ce que nous cherchions. Cet endroit est bouclé, mais il est propre. Même le sol est propre. Il n'y a même pas une feuille qui traîne. On voit bien qu'ils ont balayé », a déclaré l'une des mères à l'agence de presse EFE .
Les membres des familles en recherche de leurs proches se sont plaints du fait que les autorités ne leur ont pas permis de fouiller l'ensemble du ranch, mais seulement certaines zones, et qu'ils n'ont pas eu la possibilité de poser des questions aux experts qui y travaillaient.
« Il est clair qu'ils ont bien fait de nous amener ici (pour simuler), je ne sais pas pourquoi. On est entrés 10 ou 15 minutes, et c'est comme si on était en visite, car tout est bouclé et il faut rester dans les espaces assignés, et il n'y a absolument rien », a ajouté la femme, qui a préféré garder l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Avant que les familles n'entrent dans la propriété, elles ont été laissées à l'extérieur du ranch au soleil. La journaliste Marcela Turati, à travers son compte X, a raconté que « lorsque l’entrée du ranch Izaguirre s’est transformée en entonnoir, les premières mères sont sorties en pleurant ; elles ont crié, traumatisées que le gouvernement avait pris à Teuchitlán les preuves qu’elles devaient leur montrer, qu’il n’y avait pas de vêtements, qu’elles avaient été trompées, qu’elles ne sauraient plus jamais rien de leurs enfants. Le parquet avait tout enlevé », a ajouté Turati dans son message sur la visite.
Outre les troubles sur les lieux, les familles des victimes se sont plaintes de l'absence de Gertz Manero et du procureur de Jalisco, Salvador González de los Santos, qui avaient promis d'accompagner la visite.
traduction caro d'un article de Desinformémonos du 21/03/2025