Comment les Teko et les Palikur ont obtenu l’arouman et l’art de la vannerie
Publié le 19 Mars 2025
Chez les Teko, c’est le héros culturel Ka’akatuwãn (« homme de la bonne forêt ») qui au terme d’un long périple dans le monde aérien, a rapporté de chez l’Urubu à deux têtes, les motifs, l’usage de la plante à vannerie, l’arouman iliwi (Ischnosiphon obliquus) ainsi que les formes de toutes les vanneries.
D’après ce récit, Ka’akatuwãn réussit à duper le père Urubu à deux têtes, Katu’aiwöt, ainsi que ses six filles en se faisant passer pour l’époux de cellesci. Après avoir réussi à triompher de toutes les épreuves imposées par le père Urubu à deux têtes et avec l’aide précieuse de divers animaux secourables, notre héros a pu survivre et finalement retourner dans son monde.
C’est depuis cette épopée que le peuple Teko possède ce savoir. Ce récit épique rythmé par de nombreuses épreuves initiatiques conte ainsi comment les motifs encore tressés par les Teko contemporains ont tous été vus sur les pagnes ou kweyu des filles de l’Urubu à deux têtes. Le héros a en effet recopié lors de ce périple trente cinq motifs différents vus sur leurs pagnes. Tous ces motifs ont ainsi servi à orner vanneries, bancs, poteaux de case mais aussi le corps des Teko, tous ayant été transmis de génération en génération jusqu’à nos jours.
Il est intéressant de constater que les Palikur connaissent un récit similaire. En effet, ils se souviennent comment Amekeneh alla lui aussi dans le monde céleste des urubus à deux têtes et, se faisant passer pour le gendre de l’urubu à deux têtes (makawem) dut, comme dans le récit teko, subir le même genre d’épreuves pour prouver qu’il était bien celui qu’il prétendait être.
Il accomplit, avec succès, toutes les épreuves non sans être épaulé par différents animaux et, comme ultime épreuve, il dut tresser un éventail à feu reproduisant les motifs ornant le pubis de sa belle-mère. Il mena à bien cette épreuve grâce à l’aide du lézard gecko wagaygi qui réussit à se faufiler sous le pagne de celle-ci et ainsi décrire au héros les motifs décorant son entrejambe. Amekeneh pu ainsi tresser l’éventail (awagi) portant tous les motifs et réussir la dernière épreuve.
Quelque temps après il parvint à s’enfuir et, par la suite, enseigna les motifs aux autres Palikur avant de monter au ciel et se fondre dans la Voie Lactée.
source
https://excerpts.numilog.com/books/9782844504050.pdf
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