Argentine : Manifestations à Esquel pour la libération de Victoria Núñez Fernández

Publié le 13 Mars 2025

10 mars 2025

Des membres des communautés Mapuche Tehuelche, des habitants d'Esquel et des organisations sociales et de défense des droits humains se sont rassemblés le 7 mars devant le tribunal provincial et ont marché le 8 mars pour exiger la libération de Victoria Núñez Fernández.

Dans le cadre de la « Journée de visibilité lesbienne » et du 8M, la veillée « Notre véritable allié est la mapu » a dénoncé l’assignation à résidence arbitraire de Vic, qui est en détention depuis près d’un mois malgré le manque de preuves.

Vic, membre du Lof Pillan Mahuiza, a été arrêtée le 11 février, accusée d'avoir mis le feu à des machines du ranch Amancay à Trevelin. Toutefois, ses avocats affirment que les preuves présentées confirment qu'elle n'était pas présente sur les lieux. Durant la veillée, des slogans tels que « Défendre le territoire n’est pas du terrorisme » et « Libérons les enfants sur le territoire ancestral » ont été lancés pour défendre les droits des communautés autochtones et contre la persécution systématique des machis (autorités spirituelles), des zomo (femmes), des papay (femmes âgées) et des pichikeche (enfants).

La Machi Betiana Colhuan Nahuel, du Lof Lafken Winkul Mapu, a souligné la solidarité de Núñez Fernández : « Dans cette lutte, de nombreux compagnons nous ont soutenus et se sont joints à notre cause. La lamuen Victoria était l’une de celles qui ont approché la communauté de Pillan Mahuiza alors que nous étions assignés à résidence. C'est ainsi que je l'ai rencontrée, en luttant contre tant d'injustice, la répression des enfants et la violence qui a conduit à l'assassinat de notre lamuen weichafe Rafael Nahuel. Se souvenir de cela renforce notre lien.

Elle a également dénoncé le discours raciste qui cherche à faire taire les communautés autochtones : « Ils nous traitent de terroristes, de criminels et d’incendiaires pour justifier la répression. Mais nous savons qui nous sommes et pourquoi nous nous battons : pour défendre des territoires et la vie.

De son côté, Evis Millán, du Lof Pillan Mahuiza, a souligné l'importance de rendre visibles les injustices commises contre Núñez Fernández : « Nous ne pouvons pas permettre ni normaliser les actions arbitraires de la justice en collusion avec le gouvernement et la police », a-t- il déclaré.

Enfin, Alejandra Sea, une habitante d'Esquel, a appelé à l'unité et à la mobilisation citoyenne : « Aujourd'hui, c'est son tour, mais cette situation va continuer. La seule solution est de manifester dans la rue pour exiger justice », a-t-elle conclu.

L'appel à la liberté de Vic a été réaffirmé lors de la marche du 8M à Esquel. Les femmes Mapuche et Mapuche Tehuelche ont mené la colonne qui a défilé dans les rues de la ville, en soulignant la revendication de la liberté de Vic. Cette demande a été réaffirmée comme l'une des principales revendications de la journée, soulignant la situation de criminalisation des communautés autochtones et les luttes pour leurs droits, en particulier ceux des femmes et des enfants.

Aux deux activités ont participé le député provincial Santiago Vasconcelos, du Front de Gauche et des Travailleurs-Unité (FIT-U), ainsi que des délégations d'organisations de défense des droits humains et sociales de Buenos Aires, telles que le Mouvement des Femmes et Diversités Indigènes pour le Bien Vivre, l'Assemblée Permanente pour les Droits Humains (APDH), la Coordinatrice Basta de Falsas Soluciones, le Front Populaire Darío Santillán et Pañuelos en Rebeldía, entre autres. Ils ont tous dénoncé la persécution croissante des communautés Mapuche et des membres des brigades auto-organisées.

Photos: Roxana Sposaro

traduction caro d'un article d'Infoterritorial du 08/03/2025

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