Angel Parra : Atacameño
Publié le 13 Octobre 2025
Atacameño
Trote
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Indien Atacameño, likanantay,
je te parle du désert,
zupay, zupay.
Dis-moi comment tu vis
parmi tes lamas
sur les chemins secs
de l'Atacama.
Je siffle et je marche,
je me réveille et je me réjouis,
je crie et je souris,
je viens et je pastorise.
Fils des pierres,
neveu du vent,
le soleil est mon taita,
je suis atacameño.
Dis-moi ce que tu achètes,
dis-moi ce que tu vends,
où tu vas
et d'où tu viens.
Je vais en Bolivie,
je viens d'Argentine,
je prends du congre séché,
du chuño, du sel et de la farine.
Des fruits et de la caroube,
des plumes de farina,
des sandales en cuir,
des papayes et du quinoa.
Je reviens par la puna,
je fais paître ma coquita,
je conduis mes lamas
et je bois ma chicha.
Et si en chemin
je rencontre une indienne,
ckockuntur ckiptur,
avec un sourire
Fils des pierres
et du soleil brûlant,
je viens de la vie,
je vais vers la mort.
Atacameño
Indio atacameño, likanantay,
te hablo del desierto,
zupay, zupay.
Dime cómo vives
entre tus llamas
por los secos senderos
del Atacama.
Yo silbo y camino,
despierto y me alegro,
grito y me sonrío,
vengo y pastoreo.
Hijo de las piedras,
sobrino del viento,
el sol es mi taita,
soy atacameño.
Dime lo que compras,
dime lo que vendes,
para dónde vas
y de dónde vienes.
Voy para Bolivia,
vengo de Argentina,
llevo congrio seco,
chuño, sal y harina.
Fruta y algarrobo,
plumas de farina,
ojotas de cuero,
papayas y quinua.
Vuelvo por la puna,
pasto mi coquita,
arreo mis llamas
y bebo mi chicha.
Y si en el camino
me encuentro a una india,
ckockuntur ckiptur,
con una sonrisa
Hijo de las piedras
y del sol ardiente,
vengo de la vida,
voy hacia la muerte.
Angel Parra / Manuel Rojas - (album Angel Parra con los de La Peña, 1968) traduction carolita
Voir après la vidéo, une analyse de la chanson et la signification du trote.
Le chant des Atacameños : un voyage à travers le désert et la culture
La chanson « Atacameño » d'Ángel Parra est une ode à la vie et à la culture des peuples indigènes du désert d'Atacama, en particulier les Likanantay ou Atacameños. Dès le début, les paroles nous placent dans un dialogue avec un indigène Atacameño, qui décrit son existence dans un environnement aride et difficile. Le désert, représenté par le « zupay » (un esprit de la mythologie andine), est à la fois une maison et un adversaire. La chanson met en évidence le lien profond entre l'homme et la nature, où le soleil est personnifié comme «taita» (père), soulignant la relation filiale et le respect envers les éléments naturels.
La vie des Atacameños est décrite à travers leurs activités quotidiennes : sifflement, marche, élevage et commerce. Les paroles mentionnent des produits typiques de la région tels que le congre séché, le chuño, le sel, la farine, les fruits, la caroube, les plumes de farine, les sandales en cuir, les papayes et le quinoa. Ces éléments reflètent non seulement l’économie de subsistance et les échanges culturels entre la Bolivie et l’Argentine, mais aussi la richesse et la diversité de la culture atacameña. La mention de la « puna » et de la « coquita » (feuille de coca) fait allusion aux pratiques traditionnelles et à l'adaptation à l'altitude et au climat extrême.
La rencontre avec une femme indienne sur la route et la référence au sourire ('ckockuntur ckiptur') ajoutent une touche d'humanité et de chaleur au récit, montrant que malgré les difficultés, il y a des moments de joie et de connexion humaine. Enfin, la chanson se termine par une réflexion existentielle : « Je viens de la vie, je vais vers la mort », résumant la philosophie de vie des Atacameños, qui acceptent la vie et la mort comme des parties inévitables et naturelles de leur existence. Ángel Parra, connu pour son engagement envers la musique folklorique et la revendication des cultures indigènes, réalise avec « Atacameño » une pièce qui est non seulement riche musicalement, mais aussi significative culturellement.
https://www.letras.com/angel-parra/847542/significado.html
Le trote ou huayno
Le huayno ou trote est une danse d'origine quechua-aymara précolombienne présente dans toute la zone des hauts plateaux. Elle se danse collectivement, en cercle, même si au fil du temps, c'est la forme mixte, lâche ou en couple uni qui a prévalu. Dans l'interprétation musicale, on joue de la flûte de Pan, des tarkas, des lichiguayos, des quenas, des grosses caisses, des caisses et des cuivres.
Il s'agit d'une danse de carnaval, de fêtes récréatives et de célébrations religieuses d'une grande importance sociale. L'une des formes les plus intéressantes du huayno est le kacharpalla , un mot quechua qui signifie « adieu » et qui est exécuté à la fin d'une commémoration. C'est une danse collective qui consiste à marcher en rang, en se tenant la main, en créant des formes d'escargot, de cercle ou de serpent, les danseurs chantant pendant qu'ils dansent. Dans le texte, le quechua, l’aymara et l’espagnol cohabitent, démontrant le processus de fusion de cette manifestation culturelle indigène.
https://www.memoriachilena.gob.cl/602/w3-article-92447.html
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