Pérou : Des menaces contre des peuples en isolement volontaire signalées

Publié le 16 Février 2025

Publié le 14/02/2025

Conférence de presse de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) et de l'Organisation régionale des peuples autochtones de l'Est (Orpio). Photo : Aidesep

Aidesep et Orpio dénoncent le retard dans la catégorisation de la réserve indigène Yavarí Mirim et la campagne de désinformation contre les PIACI menée par le député fujimoriste Jorge Morante.

Servindi, 14 février 2025.- Les peuples autochtones d'Amazonie, représentés par Aidesep et Orpio, dénoncent les actions de l'Exécutif et du Congrès qui menacent l'existence des Peuples Autochtones en Isolement et Premier Contact (PIACI).

L’une d’entre elles est le retard dans la catégorisation de la réserve indigène Yavarí Mirim, dont le processus de création pour protéger le territoire habité par les peuples Remo, Marubo et Matsés reste sans solution après 20 ans d’attente.

Récemment, une réunion de la Commission multisectorielle qui évalue la catégorisation de cette réserve a été reportée, ce qui a alarmé les autochtones et les a amenés à demander aux autorités de s'engager à ne pas freiner les progrès.

Un autre aspect qui inquiète les peuples autochtones est la dangereuse campagne de désinformation menée par le député fujimoriste, Jorge Morante, qui diffuse de fausses informations et nie l'existence des PIACI à Loreto.

Ce discours négationniste s'ajoute aux initiatives législatives (PL 3518/2022) qui cherchent à affaiblir la loi n° 28736, loi PIACI, générant un scénario de risque grave pour les peuples les plus vulnérables de la planète.

« Nous attirons l'attention sur certains discours des autorités de l'État qui diffusent de fausses informations sur les PIACI et cherchent à affaiblir leurs droits dans les décisions de l'État », ont déclaré les organisations.

Conférence de presse de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) et de l'Organisation régionale des peuples autochtones de l'Est (Orpio). Photo : Aidesep

Aidesep et ORPIO rappellent que l'existence des PIACI a déjà été officiellement reconnue par l'État à travers des décrets suprêmes, appuyés par des études scientifiques et des milliers de témoignages de communautés voisines, ainsi que par des preuves irréfutables telles que des images satellites de leurs colonies.

Pour toutes ces raisons, ils ont appelé les autorités à cesser ce type de discours négationnistes et à ne plus reporter la création de la réserve indigène Yavarí Mirim afin de ne pas continuer à exposer la vie des PIACI.

L'appel a été lancé lors d'une conférence de presse tenue le matin du 14 février, au cours de laquelle des inquiétudes ont également été exprimées quant à la situation de l'éducation interculturelle bilingue (EIB) qui bénéficie aux étudiants autochtones.

Selon eux, le pouvoir législatif entend approuver par insistance la loi n° 6445/2023-CR qui permet la nomination exceptionnelle à des postes d'Éducation Interculturelle Bilingue (EIB) d'enseignants qui ne sont pas inscrits au registre des enseignants bilingues, violant ainsi les droits des étudiants autochtones à une éducation de qualité.

« Ils veulent nous faire disparaître. Ils ne veulent pas seulement s'emparer de nos terres, ils veulent aussi nous priver de notre langue et de notre éducation », ont dénoncé des dirigeants d'Aidesep, comme Julio Cusurichi Palacios, parmi d'autres présents à la conférence.

Vous pouvez regarder la conférence de presse complète ci-dessous :

traduction caro d'un article de Servindi.org du 14/02/2025

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