Guatemala : Les autorités indigènes du peuple Ixil de Nebaj ont été attaquées à Chajul
Publié le 7 Février 2025
6 février 2025
6h00
Crédits : Conception par Stuart Paz
Temps de lecture : 4 minutes
En réponse à une réunion tenue par des membres de la Mairie indigène de Nebaj avec le personnel du CONAP à Chajul , un groupe de personnes a agressé les membres de la Mairie, parmi lesquels la maire Feliciana Herrera , la principale maire indigène, l'avocat Santos Sapón et l'archéologue Adriana Linares .
Par Regina Perez
Des membres de la municipalité indigène de Nebaj, Quiché, ont été agressés par un groupe de personnes après avoir assisté à une réunion avec le personnel du Conseil national des aires protégées (CONAP) dans la municipalité de Chajul.
L'avocat José Santos Sapón, conseiller juridique du Conseil des autorités indigènes du peuple Ixil, l'archéologue Adriana Linares Palma, conseillère des autorités indigènes, et la maire Feliciana Herrera ont été les personnes touchées.
L'incident s'est produit le 28 janvier après avoir quitté une réunion avec le personnel du CONAP, où le sujet de la réserve de biosphère Ixil Visis Cabá, située dans la municipalité de Chajul, a été discuté. « C'était une première rencontre pour discuter de ce sujet et recevoir des informations sur la zone protégée », a déclaré Feliciana Herrera, maire indigène.
L'un des points centraux de la discussion a été la participation des communautés qui vivent dans la zone protégée, étant donné que la politique du CONAP sur la gestion d'une réserve de 45 000 hectares, déclarée zone protégée en 1997, est inconnue. L'une des préoccupations des communautés est d'être expulsées.
Herrera a déclaré que la population se plaint de ne pas être autorisée à ramasser de l'osier dans la réserve pour fabriquer des paniers, l'une de leurs principales activités économiques.
«Ils ont eu des confrontations avec l'État, principalement avec le CONAP», a déclaré l'avocat José Santos. Pour les membres de la communauté, en déclarant Visis Cabá réserve, l'État s'approprie cette zone, a-t-il déclaré. Cependant, a-t-il dit, ils n'ont même pas pu aborder cette question parce qu'un groupe de personnes est apparu, dont une seule s'est présentée comme Pedro Sánchez.
Ce groupe a déclaré que le CONAP n'était pas le bienvenu à Chajul et qu'il y avait un accord municipal signé il y a quelques années stipulant que les représentants de l'entité ne pouvaient pas venir dans la municipalité.
L'agression
La réunion s'est terminée vers midi sans qu'une date ne soit fixée pour la prochaine réunion. Les représentants du CONAP ont quitté les lieux tandis que les membres de la Mairie sont restés pour discuter avec les représentants du Secrétariat Privé de la Présidence, qui étaient également présents à la réunion.
Le mardi 28 janvier était jour de marché à Chajul. À la sortie du déjeuner, l'avocat et les autorités ont été interceptés par un groupe de personnes, environ six individus.
José Santos Sapón était sur le point de prendre son transport pour retourner à Nebaj lorsque ces personnes ont attrapé Adriana Linares et ont commencé à l'enregistrer (la filmer)
et à l'insulter. Ils l'ont laissée partir, ont attrapé Santos et l'ont emmené au parc.
« L'argument qu'ils ont avancé était que nous sommes du CONAP et que nous devrions accepter de faire partie du Conseil et que nous devrions nous engager à ne pas retourner à Chajul, que nous n'avions rien à faire là-bas », a-t-il déclaré.
Il y avait là des dames qui ont même incité les gens à les lyncher. L'un des agresseurs leur a dit que s'ils acceptaient de ne pas revenir, ils seraient libérés, mais un autre s'y est opposé et a commencé à frapper Santos avec une ceinture.
« À ce moment-là, c'était une journée de marché, quel que soit le malentendu, les gens sont là, même s'ils n'agissent pas, ils motivent et d'autres le font, et les hommes étaient en état d'ébriété », a-t-il déclaré.
Certains des agresseurs ont été identifiés par la mairie indigène de Nebaj comme étant Pedro Sánchez, Pedro Chávez Caba, Juan Caba Batz, José Asicona Laynez et Jacinto Gallego Chávez.
Le groupe s’est présenté comme « défenseurs de la terre dans la ville ixil de Chajul ». La maire indigène a indiqué que ces personnes ne représentent pas les communautés car les autorités indigènes de Chajul n'ont pas de communication avec les résidents affectés par la zone protégée.
L'un des soupçons de la maire est que le groupe pourrait avoir des liens avec l'armée. Une vidéo de l'attaque circule sur les réseaux sociaux, dans laquelle Pablo Ceto et Diego Santiago Ceto, dirigeants de la municipalité indigène de Nebaj, sont accusés d'être des guérilleros, tout comme les personnes agressées.
Les agresseurs sont précisément ceux qui ont participé à la réunion quelques minutes auparavant.
Ils demandent de résoudre les problèmes de manière pacifique
L'avocat et les membres de la Mairie Indigène de Nebaj ont tenu une conférence de presse lundi 3 février, au cours de laquelle ils ont demandé à la population de consulter toutes les questions qu'ils pourraient avoir afin de clarifier toute information.
Santos a déclaré qu'ils n'avaient pas encore décidé s'ils allaient déposer une plainte ou entreprendre une autre action, car il estime que continuer les affrontements entre les communautés et les individus n'est pas la meilleure façon de vivre de manière civilisée. « Les actes de violence sont réservés aux êtres irrationnels », a-t-il déclaré.
Ils ont également précisé que ni lui ni les membres de la Mairie ne sont des employés du CONAP, un problème qui aurait pu conduire à l'attaque. « Ils nous ont induits en erreur ou ont diffusé de manière malveillante des informations selon lesquelles nous appartenions à cette institution », a-t-il déclaré.
L'avocat a indiqué que le travail de la Mairie est de soutenir les communautés et qu'elle poursuivra ces processus.
En plus de ce travail de médiation, en octobre 2023, la Mairie Indigène de Nebaj a participé activement à la défense de la démocratie, face aux tentatives de coup d'État du Ministère Public (MP) contre le président Bernardo Arévalo.
En mars 2024, le Conseil des autorités indigènes du peuple Ixil, qui comprend les maires de Nebaj, Chajul et Cotzal, a signé un accord avec l'exécutif pour promouvoir la gouvernance démocratique et le développement de la région, dans le cadre duquel s'est tenue la réunion avec le CONAP.
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La voix ixil qui dénonce l'injustice commence à se faire entendre
traduction caro d'un article de Prensa comunitaria du 06/02/2025
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