Brésil : Cadre temporel : la décision approche et Célia Xakriabá craint une victoire partielle des ruralistes
Publié le 19 Février 2025
17 février 2025 à 14h58
Lucas Salum
La députée était suppléante lors de la table de conciliation du STF, mais était présente à 12 des 16 réunions. Photo: Fabio Rodrigues-Pozzebom/Agência Brasil
Une nouvelle étape de discussion sur le cadre temporel est sur le point de s’achever. Une table de conciliation établie au Tribunal suprême fédéral (STF) a tenu l'année dernière 16 réunions entre des membres du caucus ruraliste, le gouvernement et des dirigeants autochtones débattant de la thèse qui crée une nouvelle compréhension de la démarcation des territoires pour les peuples autochtones.
A l'issue des réunions, des propositions ont été envoyées au STF, qui devrait donner une réponse sur le sujet cette semaine.
La députée Célia Xakriabá (Psol-MG) était l'un des membres du panel, participant à 12 séances. La parlementaire est confiante dans la réponse que le Tribunal suprême devrait donner à la question, mais craint que, comme forme de conciliation, le « recours à la rétention » soit garanti.
« L’utilisation de la rétention consiste à autoriser la démarcation de cette zone par les autochtones uniquement après paiement. « Aujourd’hui, quand il y a une décision pour que cette zone soit défrichée, cela donne immédiatement aux peuples autochtones le droit de rester dans cette zone et des négociations sont en cours dans les processus budgétaires pour la question de l’indemnisation », explique-t-elle dans une interview au programme Bem Viver ce lundi (17).
« Ce que dit désormais le droit de rétention, c’est que cette zone ne peut appartenir aux autochtones qu’en échange d’un paiement, ce qui pourrait ouvrir la possibilité que la zone soit occupée par n’importe qui au cours du processus. »
Au total, sept propositions ont été soumises au STF, qui les évaluera lundi et mardi (18).
Découvrez l'interview complète
Quelle est la définition du Bien Vivre selon vous, députée ?
On me demande souvent pourquoi ce sont les peuples [autochtones] qui sont capables de réfléchir à un projet politique pour bien vivre du présent à l’avenir. Parce que nous sommes ceux qui n'ont pas les mains sales avec la boue ou le sang de l'exploitation minière.
Pour nous, bien vivre signifie sacraliser la relation de territorialité de la terre, car la terre, le territoire, c'est tout le sentiment d'appartenance de ce que nous vivons.
Les gens ont appris à voir l’environnement, la forêt comme si c’était autre chose. Mais en vérité, l’environnement n’est pas la moitié, il est la totalité de la vie. Nous sommes la forêt. Nos corps font partie intégrante du processus global de la crise climatique.
Pour nous, les autochtones, bien vivre, c'est vivre sur une terre sans mal, car on ne peut pas guérir le mal avec la maladie même. Aujourd'hui, avec le problème de la marchandisation et du capitalisme, on voit que les gens veulent seulement vivre bien, ils ne pensent pas à Bien Vivre. Nous, les peuples autochtones, pensons collectivement.
La pandémie de Covid est terminée, mais nous vivons une pandémie de déni. La façon dont le Congrès national vote de manière irresponsable sur les questions environnementales… Il est nécessaire d'avoir un thermomètre qui nous indique que si la planète change, si le climat change, le Congrès national a également besoin d'une transition politique de toute urgence.
Quelles sont les attentes quant à la fin d’une autre étape du cadre temporel ?
Cette table convoquée par le STF a représenté pour nous un moment difficile et très complexe, alors que, surtout, à la Chambre des députés, seuls les députés du groupe ruraliste étaient nommés.
Je n'ai été nommée qu'en tant que suppléante. J'ai dit que je me sentais comme un substitut de Pedro Álvares Cabral.
Lors de la dernière séance, nous avons réussi à empêcher que soit discutée la tentative de créer un article, une proposition qui rendrait viable l'exploitation minière sur les terres indigènes, donc notre présence là-bas a été très importante, en tant que gardiens, en tant que défenseurs, en défense.
Ce qui nous semble être la plus grande menace est la question de l’indemnisation des terres, un sujet sur lequel la Chambre des députés s’apprête à se prononcer prochainement.
Il s'agirait d'un nouveau délai, car on discute également de l'utilisation de la rétention, c'est-à-dire lorsque l'on autorise la démarcation de cette zone par les autochtones uniquement contre paiement. Aujourd’hui, lorsqu’une décision est prise de défricher une zone, cela donne immédiatement aux peuples autochtones le droit de rester dans cette zone et des négociations sont en cours dans le cadre des processus budgétaires concernant la question de l’indemnisation.
Ce que dit désormais le droit de rétention, c'est que cette zone ne peut appartenir aux peuples autochtones qu'en échange d'un paiement, ce qui peut ouvrir la voie à l'occupation de la zone par n'importe qui au cours du processus.
Nous, les peuples autochtones, avons des choses similaires avec le STF. Le STF doit maintenir cette relation de gardien de la loi, de la minorité et de la Constitution fédérale brésilienne. Et nous, les peuples autochtones, sommes les gardiens de la terre, des eaux, de la forêt, de la bonne vie et surtout de la planète.
Comment suivez-vous les débats sur l’exploration pétrolière à l’embouchure du fleuve Amazone ?
Dans cette affaire, nous avons un camp, nous avons une position, nous avons un combat. Je suis du côté des territoires indigènes, je suis du côté de la défense de la vie. Je fais partie d’un groupe international pour un avenir sans énergies fossiles signé par 800 parlementaires du monde entier.
Exactement là où l’on veut autoriser l’exploration, il y a 200 peuples autochtones qui pourraient être directement affectés.
Lors de la COP, il sera très contradictoire que le gouvernement brésilien n’ait pas une proposition plus ambitieuse sur la question énergétique.
Cette autorisation créerait un précédent et mettrait en danger le Brésil, l’Amazonie et les peuples autochtones.
Mais pas seulement l’Amazonie, car il y a d’autres régions du Brésil où il y a eu plusieurs marées noires qui ont porté préjudice à toute la sociobiodiversité, en particulier aux populations qui vivent directement dans cette région.
Il n’y aura pas de transition énergétique équitable si nous ne réfléchissons pas à la transformation maintenant.
Je sais que c’est difficile pour l’économie, je sais que cela ne peut pas se faire à court terme, mais cela doit être fait de manière responsable lorsque nous connaissons les impacts que cela aura.
Tout peut être remis et replacé ailleurs. [Mais] je n'ai jamais vu une rivière revenir à son état initial. Je n’ai jamais vu des gens morts d’exploitation être ramenés à la vie. Je n’ai jamais vu des gens qui étaient mentalement malades à cause des crimes de Brumadinho et de Mariana retrouver la santé.
traduction caro d'une interview de Brasil de fato du 17/02/2025
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