Réquiem de madre

Publié le 20 Mai 2025

Requiem de Madre 

 

Ici repose une pauvre femme
Qui est morte d'épuisement.
Dans sa vie, elle n'aurait jamais pu
Jamais elle n'aurait pu avoir les mains croisées.

De cette vallée de chiffons et de savon
je pars comme je suis venue,
sans chance mais avec obligation,
Pas de salaire mais l'oubli.

Alléluia, je déménage dans une maison
Où rien ne se salit plus.

Personne ne me demandera à manger
dans ma dernière demeure,
Je n'aurai pas à repasser ou à coudre
comme une condamnée.

Les anges chantent autour
de l'éternel balai
et ils changent le torchon
pour une couronne.

Ne pleurez pas cette pauvre femme
car elle est en route
vers une maison où il n'y a pas à balayer
où il n'y a pas de cuisine.

Alléluia, cette pauvre femme
bienheureuse
n'a plus rien à faire,
et elle ne fait plus rien.

 

Réquiem de Madre

Aquí yace una pobre mujer
que se murió de cansada.
En su vida no pudo tener
jamás las manos cruzadas.

De este valle de trapo y jabón
me voy como he venido,
sin más suerte que la obligación,
más pago que el olvido.

Aleluya, me mudo a un hogar
donde nada se vuelve a ensuciar.

Nadie me pedirá de comer
en mi última morada,
no tendré que planchar ni coser
como condenada.

Cantan ángeles alrededor
de la eterna fregona
y le cambian el repasador
por una corona.

No lloréis a esta pobre mujer
porque se encamina
a un hogar donde no hay que barrer,
donde no hay cocina.

Aleluya, esta pobre mujer
bienaventurada
ya no tiene más nada que hacer,
y ya no hace nada.

 

María Elena Walsh, album Como la cigarra, 1973, traduction carolita

 

Le repos éternel d'une mère : un requiem à la vie domestique

 

La chanson « Réquiem de madre » de María Elena Walsh est une réflexion émouvante et poétique sur la vie d'une femme qui a consacré son existence au travail domestique. Les paroles décrivent une femme décédée d’épuisement, épuisée par d’interminables tâches ménagères. Dès le premier couplet, « Ici repose une pauvre femme morte d'épuisement », un ton de résignation et de fatigue s'installe, reflétant la dure réalité de nombreuses femmes qui, tout au long de leur vie, ne trouvent ni repos ni reconnaissance pour leur travail.

Walsh utilise des métaphores et du symbolisme pour illustrer la monotonie et le manque de récompense dans la vie de cette femme. Des expressions telles que « Je quitte cette vallée de chiffons et de savon comme je suis venue » et « Sans plus de chance que d'obligation, plus de paiement que d'oubli » soulignent l'idée que sa vie a été marquée par un travail constant et un manque de reconnaissance. La chanson introduit également une vision de soulagement et de libération dans la mort, où la femme trouve enfin un endroit où « plus rien ne se salit » et « où il n'y a pas de balayage, où il n'y a pas de cuisine ». Ce contraste entre vie terrestre et repos éternel met en lumière la dureté de son existence et la paix qu'elle trouve enfin dans la mort.

Le style de María Elena Walsh, connue pour son lyrisme et sa capacité à aborder les problèmes sociaux avec sensibilité et profondeur, se manifeste clairement dans cette chanson. « Réquiem de madre » n'est pas seulement un hommage aux femmes qui ont vécu des vies similaires, mais aussi une critique du manque de valorisation du travail domestique. La chanson nous invite à réfléchir sur le rôle des femmes dans la société et sur la nécessité de reconnaître et de valoriser leur contribution.

« Alléluia, je déménage dans une maison où plus rien ne se salit » est une phrase qui résume le désir de repos et l'espoir d'un endroit meilleur, libre des fardeaux que la vie impose. La chanson, dans son intégralité, est un hommage à la résilience et au sacrifice des femmes, ainsi qu’un appel à l’empathie et à la reconnaissance de leur travail invisible.

traduction carolita

source

https://www.letras.com/maria-elena-walsh/1003795/significado.html

Rédigé par caroleone

Publié dans #Argentine, #Nueva canción, #Maria Elena Walsh

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