Légende de l’aohó 2 (Jibaros)
Publié le 27 Janvier 2025
engoulevent sable Par Steve Ryan from Groveland, CA, USA — Sand-colored NighthawkUploaded by snowmanradio, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52460732
Peuple Jibaro
Le Soleil (Etsa) et la Lune (Nantu) étaient autrefois des personnes (Jibaros) et vivaient ici-bas dans la même maison et avaient la même femme. Celle-ci était un oiseau, l’engoulevent (caprimulgidés) appelé Aohó par les Jibaros. Maintenant, Soleil était avec Aohó, une autre fois avec Lune. Quand Soleil étreignait Aohó, il faisait très chaud, et cela plaisait à la femme. Au contraire, quand Lune la prenait dans ses bras, elle avait froid et n'aimait pas cela.
- Tu es très froide, dit-elle à Lune, je ne t'aime pas.
Soleil se moqua de Lune et lui dit :
- Pourquoi as-tu si froid ? Je suis très chaud et c'est pour cela que la femme m'aime.
Lune se mit en colère et s'éleva dans le ciel, grimpant sur une liane. En même temps, elle souffla sur le soleil, de sorte qu'il s'obscurcit un instant et n'apparut plus (éclipse solaire !).
La femme, se croyant seule, dit :
- Pourquoi resterais-je seule ici, je monte aussi.
Et elle commença à grimper après Lune vers le ciel par la même liane. Elle apportait avec elle un panier rempli de boue (nüi) avec laquelle les Jibaras ont l'habitude de fabriquer des pots. Aohó était déjà près du ciel quand Lune s'aperçut qu'elle le suivait.
- Pourquoi me suis-tu ? dit-il à la femme, je ne t'aime plus.
Il donna un coup à la liane, de sorte qu'elle fut coupée, et la femme, avec le panier de boue, tomba sur le sol, et la boue, à cause de la chute, se répandit partout, et là où il en restait un peu, là, elle commença à pousser.
Plus tard, Soleil est également monté au ciel, grimpant sur une autre liane, mais là aussi, Lune dut fuir le soleil, courir sur les montagnes car ils ne peuvent jamais cheminer ensemble et ne peuvent jamais se réconcilier, c'est pourquoi on voit toujours le soleil le jour, tandis que la lune apparaît la nuit.
Si Soleil et Lune, au lieu de se disputer la possession de la femme, s'étaient mis d'accord pour l'avoir ensemble, même maintenant chez les Jibaros, deux hommes pourraient avoir une femme ensemble, comme Soleil et Lune étaient jaloux l'un de l'autre et se disputaient la femme, maintenant, de même, les Jibaros sont jaloux l'un de l'autre et se disputent la possession des femmes.
Mais l'argile avec laquelle les femmes Jibaras fabriquent encore les pots pour les fêtes a son origine dans la femme Aohó, puisqu'elle est sortie de son âme, et partout où l'on trouve aujourd'hui cette argile, c'est là qu'elle était arrosée à l'origine par la femme Aohó, qui est devenue plus tard un oiseau du même nom.
Traduction caro
Source
https://bibliotecadigital.exactas.uba.ar/download/hornero/hornero_v004_n02_p166.pdf