Andes : Le peuple Aymara
Publié le 13 Janvier 2025
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« Aymara » désigne à la fois un peuple originaire de la région du lac Titicaca ( peuple Qolla ou Colla) au croisement de la Bolivie, du Pérou et du Chili, ainsi qu’une langue véhiculaire qui en a remplacé de nombreuses autres comme l’uru ou uchhumataqu de Bolivie.
Actuellement le groupe le plus important est concentré dans la région du lac Titicaca.
Nombreux sont ceux qui travaillent comme agriculteurs dans l’altiplano.
Lieux et nombre de personnes
►Au Pérou : départements de Puno, Tacna, Moquegua et Arequipa.
577.66 personnes
►Au Chili : zones d’Arica, d’Iquique, d’Antofagasta, de Tarapacá.
156.754 personnes (2017)
►En Argentine : dans les provinces de Salta et Jujuy.
19.247 personnes (2022)
►En Bolivie :
1.191.352 personnes (2012)
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Langue
La langue aymara s’étend sur une aire appelée Qollasuyu sur l’altiplano péruviano-bolivien et les contreforts andins des régions de Moquegua et Tacna au Pérou et de Tarapacá au Chili.
Il y a 2 millions d’aymarophones subdivisés en 2 dialectes :
- Aymara central : au sud du Pérou, l’altiplano bolivien et la zone andine adjacente à la Bolivie au Chili.
- Aymara méridional : dans les régions péruviennes de Tacna et Moquegua.
Les royaumes, seigneuries et villes qui parlaient la langue aymara ancestralement sont :
Aullaga, Collagua, Cana, Canchi, Carangas, Charcas, Yuncas, Soras, Chuis, Lipes, Jujuyes, Chichas, Omasuyas, Pacajes, Lupaca, Quillacas, Kollas, Larecaja.
Une seule identité a été attribuée à ces peuples, qullasuyu ou collasuyo. Ils faisaient partie de l’empire Inca.
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Quelques mots en langue aymara :
Frère : jila, jilata
Sœur : kullaka
Homme : chacha
Femme : warmi
Fille : imilla
Graçon : yuqalla
Madame, dame : mama
Monsieur : tata
Grand : jach’a
Petit : jisk’a
Cher/chère : munata
Année : mara
Ciel : alaxpacha
Pierre : kala
Terre : uraqi
Feu : nina
Nuit : aruma
Eau : urma
Jour : uru
Merci : yuspayarpa
Nourriture : maq’a
Sel : jayu
Pain : t’ant’a
Manger : manq’aña
Boire : umaña
Couleurs
Blanc : janq’u
Rouge : wila
Gris : ch’ixi
Vert : ch’uxéna
Orange : arumi
Bleu ciel : janq’u larama
Rose : janq’u wila
Noir : ch’ara, ch’iyara
Bleu : larama
Jaune : q’illu
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De Micah MacAllen from Travel Bums, Latin America - Imagen 050, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1986312
Chronologie historique commune aux Aymaras
- 150 : période de splendeur de Tiwanaku, un centre religieux de la zone sud-andine. Les Aymaras émergent avec la chute de Tiwanaku sur les rives du lac Titicaca. La culture Tiwanaku était l’ancêtre et le précurseur de la culture andine pré-inca.
- 1100 : occupation des hauts plateaux du sud des Andes par les peuples de langue aymara originaires des montagnes centrales du Pérou.
- 1200 : premières seigneuries aymaras dans les hauts plateaux. Ce sont des confédérations ethniques (Lupaya, Pacajes, Qolla, Khara Khara).
- 1300 : les cultures Wankarani et Chiripa se développent dans les hauts plateaux boliviens.
- 1450 : l’Inca Pachakuti Yupanqui commence la conquête du territoire aymara. Les seigneuries deviennent une partie du Collasuyo.
- A la période coloniale, les Aymaras résistent aux expéditions espagnoles dans les hauts plateaux et participent au mouvement religieux Taki-Onqoy.
- 1500 : Francisco Pizarro conquiert l’empire Inca et soumet les seigneuries aymaras à la domination espagnole.
- 1500 : le vice-roi Francisco de Toledo ordonne la réduction des indigènes dans les villes sous l’inspection d’un corregidor et d’un prêtre. Les indigènes sont obligés d’aller travailler dans les mines de Potosí.
- 1542 : de nouvelles lois sont promulguées réglementant le tribut indigène ; élimination des encomiendas héréditaires.
- Entre 1540/1560 : mouvement de restauration des sanctuaires détruits par les Espagnols. Ce mouvement sera réprimé et les prêtres assassinés.
- 1576 : installation des jésuites à Juli au bord du lac Titicaca pour évangéliser les Aymaras.
- 1582 : 3e concile de Lima au cours duquel s’organise l’évangélisation du territoire andin.
- 1600 : les missionnaires mènent une campagne pour « extirper l’idolâtrerie » des régions aymaras.
- 1753 : instauration du système de distribution forcée de biens aux communautés indigènes.
- 1780 : grande rébellion aymara dirigée par Tupac Katari provoquée par la distribution forcée de marchandises.
- 1874 : expropriation des terres indigènes en Bolivie.
- 1879 : guerre du Pacifique, le Chili reprend les provinces de Tarapacá et Antofagasta.
- 1881 : boom de l’industrie du nitrate qui attire de nombreux migrants aymaras des contreforts de Tarapacá.
- 1895/1925 : révoltes indigènes en réponse à l’expansion des propriétaires terriens au Pérou.
- 1910 : intensification de la politique de chilianisation de la population aymara de Tarapacá.
- 1915 : plusieurs soulèvements aymaras et quechuas de Pomata, Chucuito, Huancané et Azángara sont dirigés par le major Teodomiro Gutiérrez Cuevas (Rumi Maki ou main de pierre en quechua).
- 1920 : reconnaissance constitutionnelle des communautés indigènes au Pérou.
- 1969 : la réforme agraire est menée au Pérou par le gouvernement militaire de Juan Velasco Alvarado. Expropriation des terres des propriétaires fonciers pour créer des sociétés associatives ; effet symbolique important en changeant le nom des communautés indigènes en communautés paysannes.
- 1969 : processus migratoire de la population rurale du Pérou vers les villes. A Lima, de nombreux quartiers sont créés suite à l’arrivée de ces migrants venus de toutes les régions du pays. Les Aymaras n’en perdent pas pour autant leur lien avec leurs lieux d’origine et récréent les coutumes et les pratiques dans les villes.
- 1993 : création de la Société Nationale de Développement Indigène composée de plusieurs représentants du peuple Aymara.
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Des Aymaras élevant la wiphala lors d'une cérémonie culturelle. De Kilobug - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10036466
Complément d’histoire
►A la période coloniale au Pérou
Le système colonial impose une nouvelle configuration ethnique, politique, économique de la région aymara. Mise en place d’une nouvelle administration, d’un système fiscal, imposition de la mita dans les mines de Potosí. Tout ceci réorganise l’économie et la société et s’accompagne d’un contrôle de la population, établit des encomiendas, des repartimientos, des haciendas et des obras regroupant la population indigène pour la contrôler et lui faire payer des impôts.
►A la période de la République au Pérou
Au début de la république commence le processus de libéralisation des terres dont l’apogée sera le commerce de la laine dans la région. Dépossession des terres communales aux mains des peuples autochtones. En 3 décennies le nombre d’haciendas à Puno a doublé.
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Organisation sociale
L’organisation aymara se base sur la famille nucléaire ou la famille élargie (comprenant la 3e et 4e génération).
Dans les communautés qui pratiquent l’élevage, il y a 2 types d’habitat : l’habitation principale où la famille séjourne quasiment toute l’année et l’habitation secondaire, située dans les hauteurs où se trouvent les pâturages pour le bétail.
Dans la tradition, les Aymaras pratiquaient le travail collectif et les relations réciproques dont la minka (aide demandée), l’ayni (aide réciproque au travail), l’arkataya (donner un coup de main), le waki ou chikata (cultiver en moitié ou répartir en parts égales), le satja et le phaja (plantation de tubercules ou de graines). Ces formes de travail permettent de renforcer la communauté des personnes et renvoient au travail collectif du territoire. Il y a de même une parenté cérémonielle avec un rite de parrainage, des baptêmes et mariages. Cette parenté élargit la notion de famille.
Au niveau communautaire, 2 formes d’organisation coexistent :
L’ayllu, communauté andine traditionnelle aymara des hauts plateaux et la communauté paysanne hispanisée de la précordillère. Chaque ayllu est constitué d’un ensemble de villages pastoraux composés de familles élargies. Le 2e modèle correspond au modèle espagnol qui gravite autour d’une place avec son église et plusieurs édifices publics.
Organisation politique
La plupart de la population aymara qui vit en zone rurale est organisée en communautés paysannes et parfois en groupes. L’organisation communale est dirigée par des présidents élisent assemblée et un conseil d’administration communal. Ce sont les représentants de la communauté vis-à-vis des acteurs extérieurs. Un lieutenant gouverneur sert d’autorité principale et représentant du groupe. Il contrôle, sanctionne les éventuelles effractions ou conflits dans son champ d’action.
Jusqu’aux années 90, les gardiens de terrain traditionnel étaient chargés d’observer les changements du climat et surveiller le bon fonctionnement des fermes. Il n’y aurait plus cette fonction dans les communautés et ce rôle serait en train de disparaitre.
L’une des principales obligations d’un membre d’une communauté aymara est d’assurer des fonctions politiques établies par le groupe ou la communauté (président de la commune, lieutenant gouverneur, gardien de terrain…). Celui qui n’arrive pas à se conformer à ces taches est considéré comme un yuqalla (=immature). Comme ces postes publics sont associés à la possession de terres, les paysans sans terres n’ont pas tous les droits au sein de l’assemblée communale ni la possibilité d’occuper ces postes publics.
Economie
L’économie aymara repose sur 2 principes ancestraux : la complémentarité et la réciprocité. La première fait référence à l’utilisation des ressources dans différentes zones écologiques : agriculture en terrasses de ravins et d’oasis, élevage des camélidés et des agneaux dans la puna et les hauts plateaux. La réciprocité s’exprime dans les travaux de solidarité -individuelle ou collective – comme la minka ou le nettoyage des canaux.
Les Aymaras cultivent plus de 200 variétés de pommes de terre avec une technique particulière, le ch’uñu ou chuño, un processus de déshydratation pour les conserver.
Ils cultivent plusieurs variétés de quinoa et d’orge.
Ils élèvent des alpagas, des lamas qui leur permettent beaucoup d’usages dont la laine pour la fabrication des textiles, la viande qui est consommée, le moyen de transport comme animaux de bât et les excréments peuvent fournir de l’engrais.
Alimentation
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chairo Par Edwin Ivan T. — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=105084966
La cuisine aymara est l’une des plus importantes d’Amérique du sud et c’est également un patrimoine culturel vivant. Elle utilise des techniques de cuisson sophistiquées, des règles culinaires et des techniques uniques de conservation des aliments comme le chuño et le charqui, deux méthodes qui ont permis aux peuples de résister aux grandes sécheresses et aux famines pendant des milliers d’années.
L’alimentation des Aymaras depuis des temps immémoriaux se compose de produits de la terre, leur principale activité étant agricole.
Ce peuple a contribué à l’humanité en lui apportant la domestication de plus de 200 variétés de pommes de terre. Ils ont également fait œuvre de pionniers en inventant la technique de déshydratation de la pomme de terre à des fins de stockage.
La nourriture aymara possède une haute valeur protéique, se constituant en plus des pommes de terre de quinoa, farine de maïs, viande séchée de camélidés. La cuisine est le plus souvent l’activité des femmes (appelées warmi) et des grands-mères.
Le chairo est un plat traditionnel du peuple aymara, consommé en Bolivie et dans d’autres pays andins. Il s’agit d’une soupe représentative du département de La Paz et qui a 3 siècles. Elle se compose de chuño, d’oignons, de carottes, de pommes de terre, de maïs blanc, de viande de bœuf ou de mouton (lama ou alpaga possible), de grains de blé et d’herbes (coriandre) et épices.
Les Aymaras récoltent les plantes pour faire des infusions qui ont souvent des propriétés médicinales. La feuille de coca est la plus connue d’entre elles.
Les rites familiaux
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rutucha https://www.facebook.com/colectivowarmiphoto/posts/el-corte-de-pelo-o-rutucha-es-una-costumbre-popular-aymara-que-consiste-en-prese/2412467408986620/
Selon le type de rite ou de cérémonie, les familles sont assistées d’un parent qui peut remplir le rôle d’officiant (par exemple dans les rituels liés au bétail). Dans d’autres cas ce sont des personnes âgées qui connaissent les détails du rituel (rites associés au défunt ou aux guérisons).
Dans les cultures aymara et quechua, les cheveux sont considérés comme sacrés. Un évènement important dans la vie d’un enfant aymara est sa première coupe de cheveux connue sous le nom de rutucha. Les cheveux d’un bébé peuvent pousser jusqu’à ce que l’enfant soit capable de marcher et de parler. C’est son parrain qui comme la tache de lui couper les cheveux puis les autres ensuite. Cette partie de la célébration s’appelle kicachar (s’épanouir).
Les danses
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Plusieurs danses aymaras du Pérou ont été déclarées comme patrimoine culturel de la nation.
Il s’agit des danses suivantes :
- Sarajwa :
►genre musical et dansé
►districts de Cuchumbaya , San Cristóbal et Carumas, province de Cariscal Nieto, région de Moquegua
►Contribue à l’affirmation de l’identité collective, régionale et nationale.
►VIDEO SARAWJA Expresion Aymara - Cambrune Moquegua
- Danse Qamili
►districts de Chivay, Coporaque, Yanqui, Achoma, Maca, Ichupampa, Lari, Madrigal et Cabanaconda du canyon de Colca, province de Caylloma, régio d’Arequipa.
►danse rituelle du début du cycle agricole, d’origine préhispanique et qui a intégré des éléments du christianisme colonial, un commentaire sur la situation historique des Collagua dans leur relation avec les groupes qui les ont intégrés dans leurs territoires respectifs.
►VIDEO Qamili - Coporaque - Cañon del Colca
- Festival Tata Pancho
►organisé en l’honneur de San Francisco de Borja, patron religieux des villages de la province de Yunguyo, département de Puno
►exemple de syncrétisme religieux aymara.
- Danse la Palomita
►districts de Carumas, Cuchumbaya et San Cristobál, province de Cariscal Nieto, département de Moquegua.
►Expression du patrimoine musicale et dansé particulier de cette région aymara qui renforce la validité d’une culture et d’une cosmovision ainsi que la pratique du Buen Vivir.
- Musique et danse Los Chacareros, L’awa K’umus ou Chacareros Lawa K’umus
►District d’Acora, certains villages de Plateria, province et région de Puno.
►Manifestation de liens profonds unissant les expressions artistiques, les pratiques rituelles de gestion et de contrôle du territoire, le sentiment de vénération et de respect de la nature venant d’une cosmovision typique du peuple aymara héritée des Lupaqa.
►VIDEO Conjunto Carnaval Auténticos Lawa k'umus Del Centro Poblado de Thunco - Acora
- Danse Q’atapulis ou Quena quena
►District de Juli, province de Chucuito, département de Puno.
►Expression culturelle évoquant le positionnement du royaume Aymara Lupaqa sur le plateau de Collao et la consolidation de Juli comme centre d’articulation politique, économique et religieux qui a établi et renforcé l’échange du peuple Aymara avec différents groupes culturels au cours de la période préhispanique et pendant la période coloniale.
- Danse Llipi Pulis
►Communauté paysanne de Capalla, district d’Acora, province et département de Puno.
►Manifestation renforçant l’identité et la mémoire collective liées à l’activité d’élevage, en participant à la capture et à la tonte de vigognes, développée depuis l’époque préhispanique jusqu’à nos jours. Présentation des rituels liés aux activités productives démontrant une relation étroite entre le peuple Aymara et son environnement.
►VIDEO LLIPI PULIS – Acora ● 8° festival puyas de Raymondi 2017
- Danse des Pules ou Phules
►Districts de San Cristobál, Calaccoa, Carumas et Cuchumbaya, province de Cariscal Nieto, département de Moquegua.
►Exprime la cosmovision et le sens rituel du paysan andin dans une manifestation dansée, musicale et scénique de grande valeur esthétique et symbolique.
- Carnaval traditionnel du peuple Aymara, Anata de Camilaca
►District de Camilaca, province de Candarave, département de Tacna.
►Condense une vision esthétique du monde et une ritualité orientées vers la reproduction d’un mode de vie se manifestant à travers des rituels propitiatoires et de réciprocité, un système de charges et une forme musicale et dansante complexe.
- Danse K’ajelo
►Provinces de Puno, El Callao et Chucuito
►Forme de musique et de danse qui condense les idéaux de force et de bravoure qui définissent l’identité du peuple Aymara.
►VIDEO Kajelo - Qajhelo - Qajho Huayna (en aymara)
- Carnaval de la province de Tarata
►Département de Tacna
►Reflet de la créativité artistique du peuple Tarata fonctionnant comme un espace dans lequel les éléments du peuple Aymara et Européen se réunissent pour célébrer les récoltes et génère une forme d’organisation sociale (comparças) renforçant l’identité collective.
Vêtements et costumes traditionnels
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Les vêtements et costumes à usage quotidien et festif fonctionnent comme marqueurs d’identité. Depuis l’époque préhispanique chaque village du Tahuantinsuyu s’identifiait à travers son costume, ses formes et ses couleurs puis par les éléments naturels et culturels de sa propre région symbolisés par des ornements, des broderies, des peintures, des dessins.
Malgré les changements dus à la période coloniale et républicaine, les peuples andins ont conservé certaines caractéristiques vestimentaires qui les identifient et les différencient au niveau de la population des Andes, mais aussi du reste de la population et de la société nationale.
Une adaptation du costume occidental à la réalité andine est le petit chapeau rond porté par les femmes aymara des hauts plateaux. Ce chapeau ne couvre ni du soleil, ni de la pluie, il aurait été introduit par des marchands au XIXe siècle et s’est adapté à la tenue des femmes aymara créant une nouvelle esthétique.
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L’anaco qui a été déclaré comme patrimoine culturel au Pérou est un vêtement féminin des femmes aymara de la province de Candarame, département de Tacna. C’est l’un des cas les plus surprenants de la permanence d’une manifestation culturelle dont les origines remontent à l’époque précolombienne. Il s’agit d’un vêtement composé de plusieurs pièces (tunique, chemise ou mancaza, ceinture, 2 tupus, manteau et coiffe) dont la construction est basée sur d’anciennes pratiques de tissage grâce à des techniques utilisées sur le métier à tisser horizontal à 4 chevilles.
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sources : memoriachilena.gob.cl, bdpi.cultura.gob.pe ; wikipedia en espagnol ; pueblosoriginarios.com
D’autres éléments de la culture aymara qui ne figurent pas dans cet article peuvent être consultés dans d’autres articles plus détaillés en suivant les liens suivants :
Bolivie : Les peuples Urus (Peuples de l’eau)
La feuille de coca victime de tabous
Des langues et des hommes : Les langues aymaras
Bartolina Sisa, guerrière aymara
Les instruments de musique des Andes
Aymara, le langage des mots hallucinants
Les Aymaras à Lima, d’Omar Aramayo
Pérou : Les guerriers arc-en-ciel émergent en agitant leurs wiphalas
Pérou : Ils demandent de déclarer le lac Titicaca sujet de droit
Pérou : L’alerte augmente en raison de la diminution de l’eau dans le lac Titicaca
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