Des bébés palestiniens meurent de froid à Gaza en raison du blocus israélien des fournitures d'hiver

Publié le 28 Décembre 2024

Des centaines de milliers de personnes sont entassés dans des camps de tentes par des températures glaciales.

Rédaction

Brasil de fato | São Paulo (SP) | |

26 décembre 2024 à 12h53

Il n'y a pas que la faim : les enfants de la bande de Gaza sont confrontés à des températures glaciales sans les fournitures nécessaires - AFP

Trois bébés palestiniens sont morts d'hypothermie dans le camp de réfugiés d'al-Mawasi, dans le sud de Gaza, ces derniers jours, alors que les températures chutent et que le blocus israélien de nourriture, d'eau et de fournitures hivernales essentielles se poursuit. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) a déclaré mardi (24) que 14 500 enfants palestiniens ont été tués par Israël dans la bande de Gaza depuis octobre de l'année dernière, soit en moyenne un meurtre toutes les 60 minutes .

Ahmed al-Farra, directeur du service des enfants de l'hôpital Nasser de Khan Younis, a confirmé mercredi le décès de Sila Mahmoud al-Faseeh, âgée de trois semaines, ajoutant que deux autres bébés, âgés de trois jours et d'un mois, avaient été emmenés à l'hôpital dans les 48 heures suivant leur décès par hypothermie.

« Elle était en bonne santé et est née naturellement, mais à cause du froid intense dans les tentes, il y a eu une baisse significative de la température qui a empêché son organisme de fonctionner et a conduit à sa mort », a expliqué al-Farra, faisant référence à la mort de Sila dans une interview avec Al Jazeera.

Mahmoud al-Faseeh, le père du bébé Sila, a déclaré que la famille vivait dans de « mauvaises conditions » dans leur tente à al-Mawasi, une zone de dunes et de terres agricoles sur la côte méditerranéenne de Gaza, près de la ville de Khan Younis, dans le sud. Al-Mawasi a été désignée comme « zone de sécurité », mais a été attaquée à plusieurs reprises au cours des 14 derniers mois de l'offensive israélienne .

"Nous dormons sur le sable, nous n'avons pas assez de couvertures et nous avons froid dans notre tente", a-t-il déclaré. "Seul Dieu connaît nos conditions. Notre situation est très difficile."

La tente de la famille n'était pas étanche au vent et le sol était froid, les températures mardi soir étant tombées à 9 degrés. Le bébé s'est réveillé en pleurant trois fois pendant la nuit. Dans la matinée, ses parents l'ont trouvée inconsciente, son corps rigide, « comme du bois », a déclaré al-Faseeh dans une autre interview accordée à l'agence de presse Associated Press .

Il a transporté le bébé d'urgence à l'hôpital Nasser, mais il était trop tard pour la réanimer. Le Dr Munir al-Bursh, directeur général du ministère de la Santé à Gaza, a déclaré que le bébé Sila "est mort de froid à cause du froid extrême", soulignant que le site avait été déclaré "zone de sécurité humanitaire temporaire pour les personnes déplacées" par l'armée israélienne.

Les bombardements et l'invasion terrestre de Gaza par Israël ont tué plus de 45 000 Palestiniens, dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants. L'offensive a provoqué des destructions massives et entraîné le déplacement d'environ 90 % des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza, souvent à plusieurs reprises.

Des centaines de milliers de personnes sont rassemblées dans des camps de tentes le long de la côte alors que l’hiver froid et pluvieux s’installe. Les groupes humanitaires ont du mal à livrer de la nourriture et des fournitures et affirment qu'il y a une pénurie de couvertures, de vêtements chauds et de bois de chauffage. « Il s'agit d'un exemple frappant des conséquences de cette guerre injuste et de son impact sur la population de la bande de Gaza », a déclaré al-Farra.

Israël tue cinq autres journalistes

Une chaîne de télévision palestinienne liée au groupe Jihad islamique a annoncé ce jeudi (26) la mort de cinq journalistes de la chaîne lors d'une attaque israélienne dans la bande de Gaza.

Le missile israélien aurait touché la camionnette de la chaîne Al Quds alors que le véhicule était garé dans le camp de réfugiés de Nuseirat, selon un communiqué de la chaîne.

La chaîne a déclaré dans le communiqué qu'elle "pleurait cinq journalistes martyrs, Faisal Abu Al Qumsan, Ayman Al Jadi, Ibrahim Al Sheikh Khalil, Fadi Hassouna et Mohammed Al Lada'a, décédés dans une attaque sioniste contre un véhicule de diffusion".

Ils sont morts "en accomplissant leur devoir journalistique et humanitaire (...) Nous réaffirmons notre mission de poursuivre notre message de média de résistance", ajoute la note.

L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir mené "une frappe de précision contre un véhicule contenant une cellule terroriste du Jihad islamique dans la région de Nuseirat", au centre de Gaza.

"Avant l'attaque, plusieurs mesures ont été prises pour atténuer le risque de nuire aux civils, notamment l'utilisation de munitions de précision, la surveillance aérienne et des renseignements supplémentaires", ajoute le communiqué militaire.

L'Union des journalistes palestiniens a annoncé la semaine dernière que plus de 190 professionnels de la presse sont morts et au moins 400 ont été blessés depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023.

Pas de pitié

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a rapporté, ce jeudi (26), qu'au moins 38 personnes sont mortes au cours des dernières 24 heures dans ce territoire palestinien gouverné par le Hamas, dévasté par le conflit avec Israël depuis plus d'un an.

Le nombre total de morts pendant le génocide s'est élevé à 45.399 personnes, a indiqué le ministère dans un communiqué. La source a indiqué que 107.940 personnes ont été blessées à Gaza depuis le début du conflit, déclenché par l'attaque sanglante du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.

Un Palestinien inspecte les dégâts après une frappe aérienne israélienne à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, le 27 octobre 2024, en pleine guerre en cours dans le territoire palestinien / AFP

*Avec l'AFP et Al Jazeera

Edition : Rodrigo Durão Coelho

traduction caro d'un article de Brasil de fato du 26/12/2024