Pérou : Des femmes sont en danger pour leur rôle de défenseure de l’Amazonie

Publié le 8 Novembre 2024

Publié : 11/06/2024

Servindi, 6 novembre 2024.- Vingt-six situations à risque impliquant 38 femmes défenseures des droits humains et de l'environnement ont été enregistrées au cours des cinq dernières années dans les régions d'Amazonas, Loreto et San Martín.

Tous les cas sont liés à des économies illégales telles que l'exploitation minière, l'exploitation forestière illégale et le trafic de terres, entre autres activités, selon les chiffres du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme.

Après deux jours de travail, les vice-gouverneures, les dirigeantes indigènes, paysannes et de jeunesse ont signé une déclaration dans laquelle elles mettent en garde contre le risque auquel sont confrontées les femmes de l'Amazonie péruvienne face à l'avancée des activités illicites .

La déclaration soulève également des propositions pour contribuer à la gestion durable des forêts et démontrer leur rôle dans la gouvernance et le développement durable de l'Amazonie péruvienne.

L'événement a eu lieu dans la ville de Chachapoyas, à San Martín, et a été promu par l'initiative Unidos por los bosques (Unis pour les forêts) de la Fondation pour la conservation et le développement durable (FCDS Pérou).

La déclaration expose la situation de menace et d'inégalité entre les sexes que vivent les femmes dans les régions amazoniennes en raison de l'expansion des crimes environnementaux qui affectent les forêts et qui aggravent le harcèlement et les risques.

Le document propose de former des brigades d'intervention macro-régionales spécialisées pour lutter contre les incendies de forêt, la contamination des sources d'eau et la pénurie d'eau, entre autres.

En outre, il propose la création et la mise en œuvre d'un système complet de protection et de contrôle des ressources naturelles et culturelles, à travers des modules d'assistance citoyenne à l'environnement qui rassemblent toutes les entités impliquées dans le secteur environnemental.

Concernant les jeunes, il propose l'échange de connaissances sur les espèces endémiques et les systèmes productifs locaux amazoniens en promouvant des circuits pédagogiques entre régions, qui impliqueraient des écoles et des universités d'Amazonie et des Andes.

La déclaration propose l'abrogation de la loi no. ° 31973 –modifiant la loi forestière– et la loi no. ° 31989 – modifiant la loi sur la criminalité organisée – pour violation du droit à la propriété, aux forêts et à l'usage ancestral des peuples autochtones.

 

Femmes leaders

 

La vice-gouverneure régionale d'Amazonas, Leyda Rimarachín, a qualifié cette première rencontre de femmes amazoniennes d'historique car elle s'est terminée par la signature de la déclaration.

Elle fait de la question environnementale une priorité, afin que ces mesures puissent être promues par les gouvernements nationaux, régionaux, locaux et communaux.

Pour la première fois, des femmes se réunissent autour d’une table de dialogue en Amazonie pour parvenir à des accords et conclure des alliances stratégiques en matière de conservation. Avec cette déclaration, nous démontrons le rôle des femmes en tant qu'agents de changement, en tant qu'agents économiques du développement durable de l'Amazonie péruvienne. Nous espérons que davantage de régions se réuniront pour conclure des accords, nous voulons que ce soit un point d’inspiration pour unir nos forces”

Leyda Rimarachín.

 

Pour sa part, Matut Impi, vice-présidente du gouvernement autonome Awajún, a souligné que la déclaration demande au gouvernement national d'abroger deux lois qui menacent les forêts, l'Amazonie et le territoire des peuples autochtones.

À l’heure actuelle, notre Amazonie est touchée par l’exploitation forestière illégale. Les femmes ont un lien plus étroit avec la forêt, c'est pourquoi il est important d'élever la voix pour défendre l'Amazonie. Ce sont elles qui ressentent (les effets) des activités illégales, qui ressentent les changements climatiques. Ensemble, nous pouvons apporter une grande contribution à l'Amazonie."

Matut Impi.

 

Andrea Buitrago, directrice exécutive du FCDS Pérou, a souligné que cette rencontre entre femmes leaders a permis la construction de cette déclaration qui priorise une série d'actions communes pour contribuer à la conservation de l'Amazonie et de ses forêts.

La déclaration porte la signature de la vice-gouverneure régionale d'Amazonas, Leyda Rimarachín ; la vice-gouverneure régionale de Loreto, Dolibeth Bardales ; la vice-gouverneure régionale de San Martín Olguita Celiz et la vice-présidente du gouvernement territorial autonome Awajún, Matut Impi.

De même, la conseillère de la municipalité de district d'Imaza, Elsa Nevernquit et les représentants du gouvernement régional autonome Wampis, de l'Organisation régionale des peuples autochtones de l'Est (Orpio), de la coordination de développement et de défense des peuples autochtones de la région de San Martín (Codepisam).

Sont également signataires le Réseau mondial des jeunes politiques de San Martín, le Comité de défense de l'eau d'Iquitos et le Conseil régional de la jeunesse d'Amazonas.

 Accédez au texte intégral de la déclaration via le lien suivant : bit.ly/declaratoria_mujeres

traduction caro d'un article de Servindi.org du 06/11/2024

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