La déclaration du G20 est faible sur les combustibles fossiles
Publié le 20 Novembre 2024
Publié : 19/11/2024
Photo : Tomaz Silva /Agencia Brasil
Servindi, 19 novembre 2024.- La déclaration finale du Sommet des dirigeants du G20 a réitéré son engagement envers les principales orientations de l'Accord de Paris, mais manque de force quant à la nécessité d'une élimination progressive des combustibles fossiles ou d'une transition juste.
Le texte aborde cinq thèmes : la situation politique et économique internationale ; l'inclusion sociale et la lutte contre la faim et la pauvreté ; le développement durable et l'action climatique ; la réforme des institutions de gouvernance mondiale ; et l’inclusion et l’efficacité au sein du G20.
Le communiqué publié lundi 18 en fin de journée, premier jour du sommet, rappelle que depuis 2015, seuls 17 % des objectifs des Objectifs de développement durable (ODD) ont été effectivement avancés.
L'objectif de tripler la capacité mondiale d'énergie renouvelable et de doubler le taux annuel moyen mondial d'amélioration de l'efficacité énergétique est souligné.
Le texte comprend également un engagement à conclure, avant la fin de cette année, les négociations sur un instrument international de lutte contre la pollution plastique.
Omission clé
La déclaration du G20 ne fait pas une mention plus forte des combustibles fossiles, même si elle reconnaît le résultat de la COP28 de 2023 qui engage les pays à « s’éloigner des combustibles fossiles ».
« Cette référence intentionnellement vague et cachée obscurcit les mesures réellement nécessaires en évitant toute obligation spécifique concernant l’élimination progressive des combustibles fossiles ou une transition juste. »
C’est ce qu’affirme un communiqué de la Fossil Fuel Treaty Initiative, qui qualifie la déclaration du G20 de « faible » et rappelle que rien qu’en 2022, le G20 a accordé plus de 1 400 milliards de dollars de soutien à l’industrie du charbon, du pétrole et du gaz.
L’omission de nouveaux engagements visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles est inquiétante dans le contexte de la COP29 qui entre dans sa deuxième semaine à Bakou, en Azerbaïdjan.
Harjeet Singh , de l'Initiative du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, a déclaré que les dirigeants du Sommet du G20 « ont démontré un échec total dans leur leadership en échouant à réaffirmer leur engagement en faveur de la transition vers l'abandon des combustibles fossiles ».
« Ses discours répétés n’offrent aucune consolation aux négociations tendues de la COP29, où nous continuons de constater une impasse sur le financement climatique », a ajouté Singh.
« Les pays développés avec des émissions historiques importantes et une expansion prévue des combustibles fossiles restent impassibles, incapables de quantifier les milliards nécessaires ou de garantir que ces fonds soient fournis sous forme de subventions, essentielles à la réalisation de la justice climatique », a-t-il ajouté.
« S’il n’y a pas de progrès décisifs en matière de financement à la COP29, nous nous dirigeons vers un scénario de température catastrophique, où les plus vulnérables subiront les conséquences les plus graves », a-t-il conclu.
Financement
L’objectif principal des nations à la COP29 est de négocier le nouvel objectif mondial sur le financement climatique et de déterminer où l’accord de Dubaï devrait être respecté, en particulier par les nations riches.
La déclaration du G20 établit la nécessité d’une collaboration et d’un soutien internationaux accrus dans le but d’élargir le financement et les investissements publics et privés en faveur du climat.
Le texte souligne l'importance d'optimiser le fonctionnement des fonds verts et défend des mécanismes innovants tels que le projet Tropical Forests Forever Fund (TFFF).
« Les pays en développement doivent être soutenus dans leur transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Nous travaillerons pour faciliter un financement à faible coût pour ces pays » indique la déclaration du G20.
« Nous reconnaissons le rôle important de la planification énergétique nationale, du renforcement des capacités, des stratégies politiques et des cadres juridiques, ainsi que de la coopération entre les différents niveaux de gouvernement dans la création d'environnements propices pour attirer des financements pour les transitions énergétiques », indique le texte.
Le G20 et le Brésil
Cette année, c'était la première fois que le Brésil présidait le G20 depuis 2008, date à laquelle le format actuel du groupe a été mis en place, composé des 19 plus grandes économies mondiales, ainsi que de l'Union européenne et, plus récemment, de l'Union africaine.
Le Sommet des dirigeants constitue le point culminant du mandat brésilien. L'Afrique du Sud succédera au Brésil à la présidence du groupe.
À propos de l'Initiative du Traité sur les combustibles fossiles
L’Initiative du Traité sur la non-prolifération des combustibles fossiles renforce la coopération internationale pour mettre fin à la production de nouveaux combustibles fossiles, en supprimant progressivement la production existante dans la limite climatique convenue de 1,5°C.
De même, il cherche à élaborer des plans pour aider les travailleurs, les communautés et les pays qui dépendent des combustibles fossiles à créer des moyens de subsistance sûrs et sains. Pour plus d'informations sur l'Initiative du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles et la proposition, rendez-vous ici :
traduction caro d'un article de Servindi.org du19/11/2024
Declaración del G20 es débil ante combustibles fósiles
La declaración final de la Cumbre de Líderes del G20 reiteró su compromiso con las principales directrices del Acuerdo de París, pero carece de contundencia ante la necesidad de la eliminación...