25 Novembre : L’éradication de la violence nécessite des cadres réglementaires

Publié le 26 Novembre 2024

Publié : 25/11/2024

Servindi, 25 novembre 2024.- L'éradication de la violence contre les femmes nécessite des cadres réglementaires et institutionnels de prévention, de punition et de réparation, a déclaré la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes.

Dans une déclaration, elle a souligné la réalité alarmante selon laquelle 25 pour cent des femmes dans les Amériques ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire. De plus, plusieurs pays signalent une augmentation des cas de féminicide.

La CIDH exhorte les États à continuer de renforcer les cadres juridiques et institutionnels conformément à la Convention de Belém do Pará.

Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 15 pour cent des femmes en Amérique du Nord et 11 pour cent en Amérique latine et dans les Caraïbes ont subi des violences sexuelles, tout au long de leur vie, de la part d'une personne autre que leur partenaire intime.

Selon ONU Femmes, en Amérique latine et dans les Caraïbes, seules 37 pour cent des femmes se sentent en sécurité en marchant seules dans les rues de leur quartier la nuit.

De leur côté, les crises des institutions démocratiques, migratoires et liées au crime organisé ont un impact différencié sur les femmes, les exposant au risque de différentes manifestations de violence.

En 2024, plusieurs pays de la région ont connu des revers importants dans leurs politiques publiques de lutte contre la violence sexiste.

Cela comprend la suppression de ministères et de programmes spécialisés, des coupes budgétaires et le démantèlement des approches de genre dans les secteurs public et judiciaire.

Ces revers incluent des tentatives visant à limiter la crédibilité des témoignages des victimes, à réduire les délais de signalement des violences et à des décisions judiciaires qui relativisent la protection contre les violences sexuelles contre les filles et les adolescentes.

Par ailleurs, persistent des discours officiels qui stigmatisent la défense des droits des femmes et nient les violences structurelles de genre.

Dans le même temps, la région a connu des avancées, telles que des politiques de dépatriarcalisation, la promotion du leadership féminin dans la consolidation de la paix, des services spécialisés pour les femmes en situation de violence et des programmes de gestion des risques.

Dans le domaine de la justice, se distinguent les protocoles de recherche intégrant une perspective de genre, les décisions judiciaires qui accordent la priorité à l'attention aux femmes et les lois qui garantissent une réparation complète aux proches des victimes de féminicide, renforçant ainsi la réponse de l'État à la violence de genre.

La CIDH déclare qu'elle reste préoccupée par la nécessité de progresser dans la mise en œuvre des lois et des politiques.

La spécificité de la violence sexiste, ses causes et ses conséquences doivent être reconnues pour réaliser des progrès durables dans la mise en œuvre efficace des lois et des politiques et pour éviter les revers.

La mise en œuvre nécessite des institutions axées sur la violence à l’égard des femmes et des filles et sur l’égalité des sexes, dotées de budgets adéquats et chargées de suivre les progrès pour garantir la responsabilité.

La CIDH considère que la violence contre les femmes est un phénomène multiforme, structurel et systémique, qui nécessite de profondes transformations des représentations culturelles fondées sur les stéréotypes de genre.

En ce sens, la Commission souligne l'importance pour les États de renforcer les politiques publiques visant à la prévention, à la protection des femmes à risque et à la répression efficace de la violence, avec une approche réglementaire, institutionnelle et culturelle.

Cet effort doit intégrer de manière transversale la perspective de genre dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques dans tous les organes de l'État, conformément aux obligations spécifiques de la Convention de Belém do Pará.

Pour y parvenir, une approche intersectionnelle et différenciée doit également être adoptée pour garantir une réponse globale à ce phénomène.

En particulier, des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger les filles et les adolescentes contre les abus sexuels et leurs conséquences, notamment en faisant preuve de diligence raisonnable dans les enquêtes, les poursuites et les sanctions, ainsi qu'en garantissant un accès non discriminatoire et non stigmatisant à des services complets.

Enfin, il est souligné que la construction et le suivi des politiques publiques de protection des femmes doivent avoir une participation sociale et un leadership des femmes, avec des mécanismes de plainte efficaces, ainsi que la production et l'accès à l'information et la responsabilité.

Données :

La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États américains (OEA), dont le mandat découle de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme.

La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect des droits de l'homme dans la région et agit comme organe consultatif auprès de l'OEA sur cette question.

La CIDH est composée de sept membres indépendants élus par l'Assemblée générale de l'OEA à titre personnel et ne représentant pas leur pays d'origine ou de résidence.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 25/11/2024

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