Pérou : Le parquet demande la prison pour les mennonites d'Ucayali

Publié le 25 Octobre 2024

Publié : 24/10/2024

Colonies mennonites de l'Amazonie péruvienne. Photo : OjoPúblico / David Diaz

Le parquet accuse la colonie mennonite d'Ucayali de crimes environnementaux et demande plus de huit ans de prison effective.

Par Ronald Suarez Maynas*

24 octobre 2024.- Le deuxième parquet provincial spécialisé en questions environnementales d'Ucayali a officialisé une accusation pénale contre un groupe de colons mennonites et d'autres personnes impliquées, pour leur responsabilité présumée dans des crimes environnementaux dans la région amazonienne.

Cette action judiciaire, qui comprend des accusations de trafic illégal de produits forestiers et d'altération de l'environnement, marque une étape décisive dans la lutte contre la déforestation illégale en Amazonie péruvienne.

Faits enquêtés

Depuis 2016, des colons mennonites de différentes régions d'Amérique latine se sont installés dans le district de Masisea, Ucayali, acquérant plus de 3 200 hectares de terres.

Selon l'enquête menée par le procureur Walter José Augusto Ramírez Simbala, l'exploitation illégale de plus de 588 hectares de forêt a été confirmée entre 2017 et 2019.

Ces activités chevauchent les territoires des communautés autochtones et les concessions de conservation, affectant des zones clés telles que Santa Rosa de Dinamarca, Buenos Aires et Caimito.

Crimes accusés 

Le Bureau du Procureur a identifié la commission des crimes suivants : 

►Crime aggravé contre les forêts et les formations boisées. 

►Trafic illégal de produits forestiers ligneux. 

►Altération du paysage et de l'environnement.

►Responsabilité fonctionnelle et fausses informations des représentants légaux.

Les accusés comprennent Isaac Zacharias Klassen, Isaac Peters Dyck et 30 autres membres de la communauté mennonite de Masisea, qui auraient rempli des fonctions clés en tant que représentants légaux des entités impliquées.

Impact environnemental détecté 

La surveillance par satellite et les inspections techniques ont révélé une perte accélérée du couvert forestier dans les zones concernées.

En 2019, la déforestation a atteint 339,84 hectares, avec l'ouverture de sentiers et l'installation de cultures, ce qui met en péril la biodiversité et les écosystèmes locaux.

Processus judiciaire et prochaines étapes

Le Bureau du Procureur a demandé l'officialisation de la procédure pénale devant le Tribunal d'Instruction Préparatoire Transitoire Spécialisé en Affaires Environnementales d'Ucayali.

De même, après le renvoi de l'accusé David Peters pour cause de décès, il est prévu la nomination d'un nouveau procureur pour poursuivre l'affaire et formuler l'accusation correspondante.

Engagement envers la conservation

Le Ministère public spécialisé dans les délits environnementaux, représentant l'État, réaffirme son engagement à exiger des sanctions exemplaires et à promouvoir la restauration des zones touchées.

Ce cas démontre l'importance d'une surveillance active dans les zones vulnérables de l'Amazonie et souligne le ferme engagement de l'État péruvien en faveur de la protection des ressources naturelles.

Ce processus représente un message clair sur la politique de tolérance zéro contre la déforestation et l'exploitation illégale des ressources de la région amazonienne.

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* Ronald Suárez Maynas est un communicateur, journaliste, documentariste et responsable culturel autochtone originaire du peuple Shipibo Konibo. Il a présidé le Conseil Shipibo Konubo Xetebo (COSHIKOX), dont la gestion a été plutôt réussie et transparente. 

traduction caro d'un article de Servindi.org du 24/10/2024

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