Pérou : Ils dénoncent l'inaction de l'État contre les routes illégales

Publié le 10 Octobre 2024

Publié : 10/08/2024

Photo : Victoria Tuesta/UAC.

Servindi, 8 octobre 2024.- Les dirigeants indigènes du Brésil et du Pérou dénoncent l'inaction de l'État péruvien concernant la construction de la route transfrontalière illégale Nueva Italia – Puerto Breu.

Cet appel a été lancé à l'issue de la septième réunion de travail de la Commission transfrontalière Alto Yurúa, Juruá et Alto Tamaya, à Pucallpa, préoccupée par l'indifférence et le manque de réponse de l'État péruvien.

La route illégale ne dispose pas d'une étude d'impact environnemental (EIA) et ne respecte pas le droit à une consultation préalable, libre et éclairée, avertissent les personnes concernées articulées dans le Réseau des communautés et organisations autochtones et non autochtones de la frontière entre le Pérou et le Brésil.

La réunion a évalué les progrès dans la mise en œuvre des stratégies de protection territoriale contre les menaces que représente la route illégale sur leurs territoires et a adopté une déclaration.

Malgré les demandes, des projets d'infrastructures qui affectent de manière drastique le territoire indigène à la frontière de l'Alto Yurúa, Juruá et Alto Tamaya continuent d'être promus par le Congrès de la République, le Gouvernement régional d'Ucayali et le gouvernement local de la province d'Atalaya.

Photo : Victoria Tuesta / UAC

« Nous exigeons une position des autorités péruviennes sur la promotion et les actions liées à la construction de l'autoroute Nueva Italia – Puerto Breu (…). Approuver la construction de cette autoroute, réalisée de manière totalement illégale, contredit et viole le cadre juridique de protection des droits des peuples autochtones, ainsi que les engagements assumés par le Pérou en matière de changement climatique. Nous exigeons que le gouvernement régional agisse de manière urgente et définitive pour arrêter la promotion et le processus illégal de construction de la route UC-105 » - Déclaration de Pucallpa.  

La Commission Transfrontalière exige la transparence, le dialogue et que ce problème soit inclus dans la discussion et l'attention du Conseil National pour le Développement Frontalier et l'Intégration Transfrontalière du Pérou.

Dans cet espace, il faut assurer la participation directe des personnes qui vivent dans la région frontalière du Pérou et du Brésil.

Photo : Victoria Tuesta / UAC

La Commission transfrontalière a également précisé que la construction illégale de ladite route ne sera pas reliée à une route du Brésil. En effet, la justice brésilienne a déclaré en juin 2023 la nullité de l'appel d'offres et du contrat liés au projet d'extension de la route BR-364.

La justice brésilienne a ordonné à l'État brésilien de s'abstenir de prendre toute mesure liée à ce projet jusqu'à ce que les droits des communautés concernées soient respectés.

En outre, ils demandent l'amélioration et l'investissement de l'aérodrome de Breu, qui constitue une alternative pour les populations locales pour se déplacer d'un endroit à un autre, et qui n'a pas d'impact significatif sur leur mode de vie, comme l'ouverture d'une route.

Entre autres revendications, ils exigent que les ministères des Affaires étrangères des gouvernements du Pérou et du Brésil se coordonnent pour arrêter l'avancée du trafic de drogue et l'installation de colons dans la région d'Alto Yurúa, Juruá et Alto Tamaya. 

Enfin, ils déclarent inacceptable tout projet visant à détruire ou à mettre en péril la protection des forêts, des rivières et de la biodiversité de cette région.

Accédez au texte intégral de la déclaration de la Commission transfrontalière Alto Yurúa, Juruá et Alto Tamaya  https://goo.su/jwFFq

Traduction caro d'un article de Servindi.org du 08/10/2024

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