L’origine du feu – Peuple Lillooet

Publié le 23 Octobre 2024

 

Les autochtones Lillooet, dont le territoire borde celui des Thompson à l'ouest (Canada), racontent une histoire sur l'origine du feu qui concorde étroitement avec les mythes sur le feu racontés par les Indiens Thompson. Cette ressemblance n'a rien d'étonnant, puisque les Lilloet sont non seulement des voisins immédiats des Thompson, mais appartiennent également à la souche Salish et parlent une langue étroitement apparentée à celle des Thompson. Leur version du mythe est la suivante :

Castor et Aigle vivaient avec leur sœur au pays Lilloet. Ils n’avaient pas de feu et devaient manger leur nourriture crue. La sœur n'arrêtait pas de pleurer et de se plaindre, car elle n'avait pas de feu pour rôtir ses peaux de saumon séchées. Finalement, les deux frères ont eu pitié d'elle parce qu'elle pleurait tellement et lui ont dit : « Ne pleure plus ! Nous allons chercher. Nous nous préparerons longtemps, et tant que durera notre absence, tu devras veiller à ne pas pleurer ni te plaindre ; car, si tu le fais, nous échouerons dans notre tentative, et notre préparation aura été inutile.

Laissant leur sœur seule, les deux frères partent vers la montagne, où ils se préparent pendant quatre ans. À la fin de cette période, ils retournèrent vers leur sœur, qui n'avait pas pleuré une seule fois pendant toute leur absence, et lui dirent qu'ils iraient chercher le feu, car maintenant ils savaient qu'ils pouvaient le trouver et qu'ils savaient aussi comment faire pour l'obtenir.

Après cinq jours de marche, ils arrivèrent à la maison des propriétaires du feu. L'un des frères se jeta alors sur lui-même un corps d'aigle, et l'autre un corps de castor. Le frère, déguisé en Castor, a endigué un cours d'eau à proximité et, la nuit, il a creusé un tunnel qui atteignait la maison des détenteurs du feu. Le lendemain matin, il nageait dans le barrage qu'il avait construit dans la rivière, lorsqu'un vieil homme l'aperçut et l'attrapa. Il emmena Castor chez lui, et le laissant près du feu, il dit à ses proches de l'écorcher. Pendant qu'ils l'écorchaient, ils trouvèrent quelque chose de dur qu'il portait sous son aisselle. C'était une coquille de palourde que Castor y avait cachée. C’est à ce moment précis qu’ils aperçurent un immense et magnifique aigle perché sur un arbre voisin. Tout le monde s'empressait de le chasser, d'obtenir ses plumes ; mais personne n’y est parvenu, malgré tous leurs efforts. Lorsqu'ils furent là, Castor, qui était resté seul, mit du feu dans sa coquille de palourde et s'enfuit par le trou qu'il avait fait. Il fut bientôt dans l'eau, qui arrivait presque jusqu'à la maison, et s'en sortit en nageant avec son trophée.

Dès qu'Aigle a vu que son frère était en sécurité, il s'est envolé pour le rejoindre. Ils continuèrent leur chemin de retour et Aigle se reposa sur le dos de Castor lorsqu'il fut épuisé. C'est ainsi qu'ils ont ramené le feu à la maison et l'ont donné à leur sœur, qui était très heureuse.

traduction carolita

 

source

http://www.librosmaravillosos.com/mitossobreelorigendelfuego/index.html#_ftn18

Autres sources :

James Teit, Traditions of the Lillooet Indians of British Columbia, «Journal of the American Folklore», XXV, 1912, pp. 299 ss.

James A. Teit, The Lillooet Indians, The Jesup North Pacific Expedition, vol. II, parte V, Leyden & N. Y., 1906, p. 195 (Memoir of the American Museum of Natural History).

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Canada, #Peuples originaires, #Cosmovision, #Lillooet

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