Pérou : Le rejet de l’inaction face aux incendies s’accentue

Publié le 20 Septembre 2024

Publié : 19/09/2024

L'indeci rappelle qu'il ne faut pas intervenir lors d'un incendie de forêt si l'on ne dispose pas d'une formation et d'un équipement de protection adéquats, ainsi que se couvrir la bouche et le nez avec un chiffon humide pour éviter d'inhaler de la fumée. ANDINA/Diffusion

Servindi, 19 septembre 2024.- La réticence du gouvernement péruvien à répondre efficacement aux incendies de forêt augmente le rejet des organisations autochtones, de la société civile, des syndicats professionnels et des institutions universitaires face à son inaction et son inefficacité.

L'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) condamne le retard du pouvoir exécutif à déclarer l'état d'urgence dans les régions touchées "malgré l'ampleur des dégâts".

L’organisation nationale amazonienne souligne que les incendies de forêt affectent directement les communautés, les forêts et la biodiversité « dont nous dépendons pour notre vie, notre culture et notre subsistance ».

Aidesep souligne qu'elle veillera à ce que la déclaration d'urgence « mobilise réellement des ressources pour des soins rapides dans les zones touchées et qu'il n'y ait pas de détournement de fonds ».

 

Pérou : Le rejet de l’inaction face aux incendies s’accentue
Pérou : Le rejet de l’inaction face aux incendies s’accentue

Lien avec la loi antiforestière

 

Le Collège des sociologues du Pérou - Région de Lima et Callao relie les catastrophes environnementales à la promulgation de la loi contestée 31973, qui modifie la loi forestière et faunique qui est connue sous le nom de « loi antiforestière ».

Les réglementations « n’ont réussi qu’à accentuer les pires menaces existantes pour les communautés autochtones et la durabilité de notre environnement », indique le communiqué.

Le syndicat des sociologues demande à la Cour Constitutionnelle de déclarer l'inconstitutionnalité de la loi 31973 et de résoudre ainsi le procès intenté en alliance avec des organisations indigènes et des ONG pour violation des droits fondamentaux des Péruviens.

 

Pérou : Le rejet de l’inaction face aux incendies s’accentue

Indolence

 

L' Institut de la démocratie et des droits de l'homme de l'Université pontificale catholique du Pérou (Idehpucp) observe que le refus du gouvernement de reconnaître la gravité des événements et d'agir est un « geste choquant d'inhumanité et de négligence grave ».

Dans l’éditorial de son bulletin hebdomadaire, il appelle à « une mobilisation rapide et massive des ressources humaines, financières, techniques, politiques, juridiques et diverses autres pour contenir la progression de l’incendie, sauver des vies et apporter aide et secours aux personnes touchées ». 

Approche de gestion des risques

Le Collège des Biologistes du Pérou exige la mise en œuvre immédiate d'un plan de gestion forestière avec une approche de gestion des risques d'incendies de forêt dans tout le pays.

Ce plan doit être appliqué là où des projets de boisement ou de reboisement ont été réalisés avec le soutien de l’État ou une initiative communautaire et, ayant été abandonnés ou sans assistance technique, « ils subissent les plus grands impacts ».

Le syndicat professionnel propose que la démarche dépasse les compétences du ministère du Développement agraire et de l'irrigation (MIDAGRI) et du ministère de l'Environnement (MINAM).

L'ampleur du problème justifie d'articuler les efforts avec le ministère du Développement et de l'Inclusion sociale (MIDIS) et le ministère de l'Économie et des Finances (MEF), afin que des programmes de financement soient développés pour la prévention des incendies.

En ce sens, il a offert son expertise pour donner des conseils sur la prévention, l'atténuation et le contrôle des incendies, considérant que ce n'est qu'avec une volonté politique et un travail coordonné que l'on pourra faire face à cette urgence.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 19/09/2024

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