Mexique : Los Pream, l'universalité de la musique et le rayonnement mondial de la culture Ayuujk

Publié le 1 Octobre 2024

José Juan Reyes / UNAM Culture

28 septembre 2024 

Photo : UNAM Culture

Tlahuiltoltepec est une ville d'Oaxaca qui fait partie de la cordillère Mixe ; elle se caractérise par sa richesse culturelle et musicale, une tradition ancestrale qui se reflète dans la capacité de ses habitants à jouer de divers instruments et genres. Le groupe Los Pream est la preuve de ce talent, un projet qui cherche à avoir une portée mondiale.

Dans le cadre du Festival Culturel UNAM, le groupe se produira le 29 septembre à l'Amphithéâtre Simón Bolívar, au Colegio de San Ildefonso. Ce sera leur première incursion sur un campus universitaire, c'est pourquoi ils ont préparé la première de trois compositions, qui montrent la fusion des genres avec lesquels ils expérimentent régulièrement, dont le jazz, le funk, le suun, le balkan et le free, sans oublier les sons de la région, qui sont le point de départ de leur identité sonore.

Los Pream, formé en 2013, est composé de Marcos Martínez (voix et guitare), Dalia Salazar (voix et percussions), Juan Carlos Mendoza (basse), Cecilia Sánchez (harpe et voix), Julián Acevedo (batterie et percussions) et Facundo Vargas Jiménez (trombone). Ce sont des pionniers de la nouvelle musique Ayuujk. Ils se sont consacrés à réinterpréter la musique du monde extérieur pour la reconfigurer et créer un son lié à la tradition de leur Tlahuiltoltepec natal.

Le concert s'intitule Nunka Mkatsë´ëkït (N'ayez jamais peur), en langue Ayuujk, une idée qui reflète leur philosophie de vie concernant la coexistence avec la culture locale profondément enracinée. Facundo Vargas Jiménez, tromboniste du groupe, a commenté à Gaceta UNAM que la présentation « commencera comme s'il s'agissait d'une séance d'écoute et se terminera par une fête, comme à Tlahuitoltepec, pour partager le mode de vie du peuple Ayuujk. .»

L'origine du groupe est liée au fait que Tlahuiltoltepec est une communauté dans laquelle ses habitants pratiquent de la musique traditionnelle, selon un apprentissage hérité oralement de leurs ancêtres. Les nouvelles générations, sans perdre leur identité propre, se sont adaptées à l'époque actuelle et intègrent dans leurs capacités innées les études dans des universités situées en dehors de leur région.

« Pour les Ayuujk, préserver la musique traditionnelle est très important. Mais nous considérons qu'il est temps de vivre de nouvelles expériences, d'expérimenter d'autres façons de jouer et une chose très importante : l'improvisation, qui est un art, car elle n'est pas largement explorée dans les communautés », nous dit Facundo Vargas Jiménez.

Avec un album enregistré jusqu’à présent et disponible sur les plateformes de streaming, ils se sont plongés dans ce voyage musical et compositionnel, qui a reçu un très bon accueil parmi les musiciens du peuple, « parce que c’est quelque chose qu’ils avaient aussi besoin d’entendre. En général, le musicien qui improvise vient toujours de l’extérieur, ne sort jamais de l’intérieur.

Ils se sont donc consacrés à changer cette situation en créant leur propre musique, qui est également devenue une philosophie de vie, quelque chose d'inédit et de surprenant en raison de la grande variété de styles qui se basent sur le son traditionnel de la région ou qui, parfois, s'en éloignent complètement.

Facundo Vargas Jiménez assure : « les gens de notre communauté sont formés pour être de bons auditeurs, ils identifient ce qui est de la bonne musique et ce qui ne l'est pas. C'est pourquoi les choses se sont très bien passées pour nous. C'est la première fois que nous sommes invités à un concert exclusivement pour nous, nous sommes sûrs que nous serons également reçus avec enthousiasme.

Il a annoncé que l'idée de cette présentation est d'apporter au Mexique « un peu de la musique qui se fait à Tlahuiltoltepec, faite avec qualité, avec des propositions très intéressantes car il y a du talent, il y a un bon niveau et je pense qu'il est très important de pouvoir trouver ces plateformes que l’UNAM nous offre et aussi essayer d’influencer d’une certaine manière pour que d’autres communautés et d’autres musiciens soient encouragés à expérimenter.

A cette occasion, ils joueront trois nouveaux morceaux, « qui apparaîtront comme singles du prochain album, car l'industrie musicale évolue beaucoup et nous n'avons d'autre choix que de nous adapter. Aujourd’hui, c’est très compliqué.

Il a annoncé que le concert commencerait par un morceau avec lequel « nous avons pris un peu de risque, il a été composé par Andrés Vargas, et nous avons voulu y mettre du free jazz dans l'intro, et ensuite le transformer en un style typique de la Sierra Mixe. Penser aux habitants de Tlahuiltoltepec, c'est imaginer des gens travaillant dans les montagnes. Notre réponse à cette impression est de dire : oui, nous sommes issus d'une communauté, mais nous faisons de la bonne musique, nous jouons avec qualité. Ils nous verront sur scène et ils apprécieront notre son, nous montrerons la diversité musicale de la région."

Publié initialement dans Gaceta UNAM

traduction caro d'un article paru sur Desinformémonos le 28/09/2024

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Mexique, #Ayuujk, #Arts et culture, #Los Pream

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