Mexique : Il n’y a « pas eu la moindre empathie de la part du pouvoir » envers Ayotzinapa : EZLN

Publié le 28 Septembre 2024

26 septembre 2024 

Photo : Gerardo Magallón

Mexico | Desinformémonos. Il n’y a même pas eu la moindre empathie de la part de ceux qui n’ont le pouvoir que de se vanter et de se montrer, mais pas de servir et de résoudre. "Le bourreau essaie de se présenter comme une victime", a dénoncé le sous-commandant Moisés, de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition des 43 étudiants normalistes d'Ayotzinapa.

Les pères et les mères des 43, a déclaré le sous-commandant Moisés, "au cours de ce long voyage, ont rencontré des trahisons, avec ceux qui ont utilisé leur douleur seulement pour avoir une position, une cause pour changer de couleur au sein du gouvernement ou, le plus misérable, une paye.

 

Ci-dessous la déclaration complète :

26 septembre 2024.

Aux mères, pères, condisciples, compagnons des Absents d'Ayotzinapa :

A ceux qui recherchent :

Nous savons qu'il n'a pas été facile d'accéder à cette page de calendrier.

Nous connaissons la douleur et la colère de comprendre maintenant que, quelle qu’en soit la couleur, le mépris et les mensonges continuent là-haut.

Nous savons que ce n’est pas seulement l’espoir de retrouver les disparus qui vous a émus. Parce qu’au cours de ces années, votre douleur s’est étendue aux milliers de proches des personnes disparues dans ce pays.

Et chaque mère, chaque père, membre de la famille, ami, a approfondi cette douleur jusqu'à atteindre son lit de rage qu'il cherche et ne trouve pas.

Ni vérité ni justice.

Pas la moindre empathie de la part de ceux qui n'ont de pouvoir que pour se vanter et se montrer, mais pas pour servir et résoudre. Le bourreau fait semblant de se présenter comme une victime.

 Au cours de ce long voyage, vous avez rencontré des trahisons, avec ceux qui n'ont utilisé votre douleur que pour obtenir un poste, une cause pour changer de couleur dans le gouvernement, ou, le plus misérable, une paye.

Et dans les mauvais gouvernements, le regard du chasseur continue à chercher sa prochaine victime.

Mais...

Nous, les peuples zapatistes, croyons avoir en commun avec vous ce sentiment qui ne se trouve que dans le cœur de ceux qui se battent....

Parce qu'un jour viendra où les figures de ceux qui cherchent inlassablement les disparus, des pères et des mères des absents d'Ayotzinapa, de leurs camarades de classe, de leurs professeurs, de leurs familles et de leurs amis, seront associées à deux mots dont cette géographie souffre aujourd'hui d'une réelle absence : vérité et justice.

Et parce qu'un jour viendra où le fait d'être un étudiant, homme ou femme, d'une école normale rurale ou autre, un employé, un travailleur, un adulte ou une personne âgée, ne sera plus un motif de persécution, de mépris, de disparition et de mort.

Mais pour que ce jour arrive, nous devons continuer. Si nous ne pouvons pas encore transmettre cette Vérité et cette Justice à ceux qui nous suivent dans les calendriers et les géographies, nous pouvons leur transmettre la rage, la mémoire et la dignité nécessaires pour ne pas se rendre, ne pas vendre et ne pas céder.

Si nous n'y parvenons pas, il y aura toujours une nuit d'Iguala qui traquera ceux d'en bas, leur jeune sang, et ils seront toujours coupables de rébellion.

S'il n'y a pas de Vérité et de Justice, que ne manque ni la rage ni la mémoire.

 

Des montagnes du sud-est du Mexique.

Au nom des femmes, hommes, personnes âgées, filles et garçons zapatistes.

Sous-commandant insurgé Moisés.

Mexique, 26 septembre 2024.

 

traduction caro d'un communiqué de l'EZLN du 26/09/2024

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