La voix des femmes autochtones : Máret Anne Sara
Publié le 2 Août 2024
Il y a un besoin crucial dans le monde d’entendre les voix indigènes .
L'art est une arme de protestation
Par Bengt Oberger — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35864768
En 2016, l’artiste plasticienne Máret Ánne Sara installe un tas de cent têtes de rennes devant le tribunal. Elle entend ainsi sensibiliser les Norvégiens et soutenir son frère qui refuse d’abattre ses rennes. Ce dernier intente un procès à l’État norvégien au motif d’une violation de l’article 27 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, en empêchant l’éleveur de perpétuer sa culture et son savoir-faire. Il gagnera son procès en 2016 puis en appel en 2017 mais il perd devant la Cour Suprême. Máret dresse alors à nouveau un impressionnant rideau de quatre cents crânes de rennes devant le Parlement à Oslo. En 2018, la commission des droits de l'homme de l'ONU a été saisie du dossier mais l’État Norvégien refuse d'attendre le verdict et vient d'imposer l'abattage des rennes avant le 31 décembre 2018. Il est devenu un symbole de la résistance sami contre une décision inique de l’État norvégien. Máret Ánne Sara, au-delà de ses performances coups de poing, a ouvert le débat sur la question des droits des Sames et de cette communauté discriminée depuis des générations, dans ce pays qui se présente comme le plus démocratique et plus juste au monde.
Portrait de Maret Anne Sara : une artiste same, fille d'éleveurs de rennes
Journaliste, Maret Anne Sara devient une artiste engagée quand son frère éleveur de rennes est condamné à abattre son cheptel de rennes.