Guatemala : Une femme Q'eqchi' dénonce les expulsions forcées des communautés autochtones à l'ONU

Publié le 17 Juillet 2024

11 juillet 2024

17h15

Crédits : Lidia Arriagada-García

Temps de lecture : 3 minutes

 

Lourdes Haquelina Gómez Willis a dénoncé aux Nations Unies que les expulsions forcées se poursuivent dans les communautés indigènes guatémaltèques sous le gouvernement de Bernardo Arévalo. Elle est maya Q'eqchi' et afrodescendante, professeur et défenseure des droits humains, originaire de Cobán, Alta Verapaz.

Par Prensa Comunitaria

Lourdes Haquelina Gómez Willis, lors de la 17e session du Mécanisme d'experts sur les droits des peuples autochtones des Nations Unies (ONU), a appelé à « donner la priorité au droit à la terre des peuples autochtones » au Guatemala.

Elle assure que le manque d’accès à la terre est « l’une des causes structurelles et le centre de promotion de formes de violence qui se reproduisent contre les communautés et favorisent la mobilisation et les déplacements forcés ».

Ces actions conduisent à des écocides, à la terre brûlée, à des expulsions forcées, à des migrations forcées et à la désertification des communautés, a-t-elle indiqué.

Malgré le changement de gouvernement, depuis que Bernardo Arévalo est devenu président de la République, les communautés indigènes du Guatemala ont dénoncé la poursuite des expulsions forcées.

Des expulsions récentes ont été signalées dans les communautés de San José El Tesoro, à Cobán, Alta Verapaz et dans les communautés de Buena Vista, Santa Rosita, Esfuerzo Túnico et Plan Grande, à El Estor, Izabal, a déclaré Lourdes Willis.

Expulsions promues par le ministère public

La défenseure des droits humains a souligné que les expulsions forcées « et d'autres actions de violence structurelle » ont été encouragées par le ministère public (MP) dirigé par la procureur générale Consuelo Porras, des juges corrompus, des propriétaires fonciers, des industries extractives, en particulier du palmier africain, de la canne à sucre, de l'hydroélectricité et des industries extractives.

Photo de Lidia Arriagada-García

En parallèle, ces actions émanent de « groupes armés illégaux organisés pour procéder à des expulsions extrajudiciaires », a-t-elle ajouté.

À tout cela s'ajoute « le silence du Bureau du Défenseur des Droits de l'Homme (PDH) et le non-respect des normes internationales en matière d'expulsions, ce qui a provoqué une grave crise humanitaire pour les familles indigènes du nord du pays », principalement à Alta Verapaz et Izabal, où vit la population maya Q'eqchi', a-t-elle expliqué.

« Cela a accru la malnutrition, la violence contre les enfants et les femmes autochtones, les meurtres et la criminalisation de plus de 1 700 défenseurs des terres ».

« Je veux nommer Rosa Ich Xi, Angelina Coy Choc et Olivia Mucu Ich, qui sont des prisonnières d'opinion, condamnées à 75 ans de prison, pour avoir défendu leur droit à la terre, à l'eau et lutté pour la défense de la vie. Elles ont non seulement défendu le droit d’une communauté, mais elles défendent également les droits de chacun », a-t-elle déclaré.

Premières expulsions sous le gouvernement Arévalo

Le 5 juin 2024, quelque 1 500 agents de la Police Nationale Civile (PNC) se sont mobilisés à Cobán, Alta Verapaz, pour expulser les familles vivant dans la ferme « El Tesoro », située à l'entrée des villages de Las Pacayas et Chitocan.

Les habitants ont dénoncé à cette époque que les agents de la PNC étaient accompagnés du conseiller municipal de Cobán, Ariel Hasse, qui a dirigé l'expulsion des habitants qui se réfugient désormais à l'air libre après avoir été expulsés.

Des membres de la communauté locale ont également signalé la destruction de l'école. Des vidéos publiées montrent qu'ils y ont mis le feu.

Apprenez-en plus de détails ici : https://prensacomunitaria.org/2024/06/pnc-es-senalada-de-quemar-viviendas-y-cultivos-en-desalojo-de-comunidad-en-coban/

De même, la communauté de Plan Grande, située sur les rives de la Sierra de Santa Cruz à El Estor, Izabal, abrite 38 familles Q'eqchi'. Ces personnes ont rapporté avoir reçu, entre le 24 et le 25 juin 2024, des menaces d'expulsion de la part des travailleurs de la ferme El Murciélago.

Les habitants de ce territoire ont indiqué qu'avec cette nouvelle menace, il y a eu sept tentatives d'expulsion de la part des ouvriers agricoles. (https://prensacomunitaria.org/2024/07/trabajadores-de-finca-amenazan-con-desalojar-a-38-familias-de-una-comunidad-de-el-estor/)

traduction caro d'un article de Prensa comunitaria du 11/07/2024

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