Equateur : assassinats en détention

Publié le 11 Juillet 2024

10/07/2024

Les organisations civiles ont présenté un rapport faisant état de 680 personnes assassinées entre 2019 et 2023 alors qu'elles étaient privées de liberté. Par ANRed.

Le « Rapport alternatif de la société civile devant le comité contre la torture dans son examen périodique » a été présenté ce 9 juillet devant le Comité contre la torture des Nations Unies par le Comité permanent de défense des droits de l'homme, le Comité des proches pour la justice dans les prisons et Réseau SOS-Torture.

Dans ce document, les massacres survenus sous la garde de l'État ont été recensés, ce qui a documenté les données suivantes :

  • Année 2018 : 15 meurtres.
  • Année 2019 : 30 meurtres, dont 14 survenus pendant l'état d'exception décrété le 16 mai 2019, prolongé jusqu'au 15 août 2019.
  • Année 2020 : 51 meurtres.
  • Année 2021 : 348 meurtres. Dont 201 ont été incarcérés au pénitencier du Litoral en quatre jours.
  • Année 2022 : 147 meurtres. Dont 56 ont été commis dans la prison de Bellavista en deux jours.
  • Année 2023 : 89 meurtres.

Quelques données révélées par le rapport :

  • Connaissances antérieures : De nombreuses personnes en prison ont appelé leurs proches pour leur dire qu'elles allaient être assassinées. C'est pour cette raison que les membres des familles se sont rassemblés à l'extérieur des prisons AVANT les massacres.
  • Dans la plupart des cas, les familles ont dû fournir des informations à l'État pour l'identification des corps.
  • Les meurtres dans les prisons étaient caractérisés par : des mutilations, des crémations, des castrations et d'autres actes inhumains.

Par ailleurs, le rapport indique que les interventions militaires menées au cours de l'année en cours 2024, à la suite de l'état d'urgence décrété le 9 janvier 2024 (et renouvelé le 7 mars)*, ont commencé par la restriction de l'accès à l'eau potable et la nourriture et accompagné de pratiques de torture telles que : refus progressif de nourriture, confinement dans des cellules avec du gaz poivré, serviettes imbibées de gaz poivré, coups, fouets, retrait des matelas, privation de médicaments anti-VIH et surpopulation de personnes présentant des symptômes de tuberculose, violations sexuelles telles que des bâtons et des fusils insérés dans l'anus des personnes détenues, les forces armées ont pratiqué des rapports sexuels forcés, entre autres traitements inhumains.

Enfin, le rapport mentionne les proches des détenus comme victimes de violences psychologiques et physiques, soulignant la violation de leurs droits humains et les conséquences que leur laisse le traitement avec le Service Pénitentiaire, comme le choc émotionnel et le stress post-traumatique.

  • Point 3 des conclusions du rapport : En particulier, depuis le 9 janvier 2024, s'est déclaré un conflit armé interne qui n'existe pas et qui met en danger la population civile en raison du manque de régulation des actions des forces armées.

Le rapport peut être lu ici :https://www.omct.org/site-resources/files/Ecuador-Informe-Alternativo-OSC-CAT-80-Julio-2024.pdf

traduction caro d'un article paru sur ANRed le 10/07/2024

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Prisons, #Equateur, #Droits humains, #Assassinats

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