Affaire Lafarge : Surveiller et punir - 45.000 euros d'amendes pour avoir refusé de donner ses empreintes
Publié le 17 Mai 2024
Comment la 18ème chambre correctionnelle du Tribunal Judiciaire de Nanterre prolonge la fonction punitive de l'intervention de la Sous Direction Anti Terroriste, alias la SDAT dans des enquêtes portant sur des dégradations
Nous étions quelques soutiens des prévenu.es réuni.es dans le public de la salle d'audience ou était jugée le 7 mai, une simple histoire de refus de se soumettre à un relevé d'empreintes signalétiques. L'issue surprenante et non moins révoltante du procès nous invite à livrer ici quelques éléments d'analyse sur les raisons qui ont motivé la décision judiciaire.
La sécurité intérieure est un champ d'expérimentation permanent. Si elle a souvent besoin de faire valoir son arsenal afin de dissuader quiconque de lever le petit doigt et peut-être encore plus à l'approche des JO, elle mène par ailleurs et en toute discrétion des expériences pour tordre les limites du droit et jouer avec ses frontières. Parmi ses nombreuses expérimentations - qui vont de la mise en place à pas forcés de la vidéo-surveillance algorithmique aux techniques de maintien de l'ordre largement décriées - il y a aussi cette manière bien à elle de dresser les services enquêteurs d'élites et leurs bras armés contre celles et ceux suspecté.es de s'organiser pratiquement contre les infrastructures destructrices. La finalité est claire : la judiciarisation à outrance du moindre délit effectué dans un cadre d'action politique.
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