Pérou : Confirmé! C'étaient des policiers et l'un d'eux a une concession minière

Publié le 30 Avril 2024

Publié : 28/04/2024

policiers arrêtés à Villa Gonzalo. Photo de : GTANW

Servindi, 28 avril 2024.- L'un des trois policiers arrêtés par le peuple Wampis le 17 avril possède une concession minière au-dessus des communautés indigènes, où ils opèrent illégalement, a révélé le portail OjoPúblico.

Il s'agit du troisième lieutenant de la Police nationale péruvienne (PNP), Isaac Rosillo Palacios (37 ans), titulaire d'une concession minière de 500 hectares dans le district d'El Cenepa.

La concession située dans la province de Condorcanqui, région Amazonas, chevauche le territoire des communautés indigènes San Antonio et Tuutin.

Les deux autres policiers arrêtés sont les sous-officiers de troisième classe Alex Iván Maco Vilcherrez (28 ans) et Richard Armando Rengifo Pérez (29 ans).

Ils ont déclaré qu'ils appartenaient au commissariat rural de Los Ranchos, dans la province de Huancabamba, région de Piura, et qu'ils étaient en congé.

L'arrestation a été effectuée par les wampis et non par la police.

Il convient de rappeler que les trois agents de la PNP, ainsi que six autres personnes – cinq Équatoriens et un Péruvien – ont été arrêtés par le peuple Wampis dans le district de Río Santiago, région d'Amazonas.

Comme l'a rapporté le Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis (GTANW), les sujets transportaient du matériel utilisé dans l'exploitation minière illégale et ont été détenus pendant près de 6 jours dans la communauté de Villa Gonzalo.

Le reportage de Jonathan Hurtado, réalisé avec la collaboration de Radio Marañón de Jaén, révèle la permissivité de l'État péruvien face à une activité criminelle qui se développe de manière incontrôlable.

Wrays Pérez Ramírez, ex pamuk (ancien président) du GTANW, souligne que la police n'effectue pas de contrôle efficace, et il est maintenant confirmé qu'elle garde, protège et favorise plutôt l'exploitation minière illégale.

"Les mineurs se passent leurs machines sous le nez et ne s'en rendent pas compte", a déclaré Wrays Pérez dans le reportage d'OjoPúblico.

 

La concession minière est facile, le plus difficile est de titrer les communautés

 

L'expansion et le débordement de l'exploitation minière illégale sur tout le territoire national sont dus en partie à la facilité avec laquelle l'Institut géologique, minier et métallurgique (Ingemmet), un organisme rattaché au ministère de l'Énergie et des Mines, accorde des concessions. 

Si une personne accède à Geocatmin , un système d'information géographique interactif, elle verra qu'une grande partie du pays possède des concessions minières traitées sans consultation et sur des zones sensibles de forêts et de bassins versants.

C'est le cas de la concession minière gérée par Víctor Juep Bakuants, fonctionnaire du Service national des espaces naturels protégés de l'État (Sernanp). 

 

Ce n'est pas un simple ouvrier mais président de la réserve communale de Chayu Nain. A l'image avec le gilet du Sernanp, rattaché au ministère de l'Environnement.

Comme on peut le voir dans le registre REINFO, quatorze personnes cherchent, sous le nom de droit minier « Inka Atawallpa », à légitimer leur activité extractive sur le territoire des Wampis.

Suite à la plainte déposée par le GTANW, le Sernanp, au lieu de sanctionner ledit responsable, l'a récompensé en le mutant à la tête de la Réserve Communale Machiguenga.

Le policier Isaac Rosillo Palacios a présenté sa demande de concession minière le 26 janvier 2023 devant l'Ingemmet et la concession a été obtenue le 19 septembre grâce à une résolution de la présidence de cette organisation. 

Il convient de noter que la concession accordée comprend non seulement le territoire de deux communautés qui n'ont pas été informées ni consultées, mais est également située sur un secteur du rio Cenepa, un affluent du rio Marañón.

Bien que le titulaire de la concession n'ait engagé aucune procédure auprès de la Direction Régionale de l'Énergie et des Mines (DREM) d'Amazonas, chargée d'approuver l'exploitation ou l'extraction de minerais dans la zone, la police et les personnes détenues avaient l'intention d'opérer illégalement, mais c'était sans compter sans l’intervention du gouvernement Wampis.

Accédez au rapport OjoPúblico complet via le lien suivant :

https://ojo-publico.com/ambiente/territorio-amazonas/policia-tiene-concesion-minera-zona-indigena-donde-operan-ilegales

traduction caro d'un article de Servindi.org du 28/04/2024

Rédigé par caroleone

Publié dans #Pérou, #Peuples originaires, #Wampis, #GTANW, #Orpaillage

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