Mexique : 29 ans des Brigades d'Observation Civile au Chiapas. Un mouvement de consolidation de la paix

Publié le 5 Mars 2024

28 février 2024

San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, Mexique

28 février 2024

Bulletin n°06

 

Nous avons vu de nombreux chemins vers l’autonomie…

Nous avons également vu comment la mémoire et la douleur sont liées.

Brigadier d'observation civile

 

29 ans des Brigades d'Observation Civile au Chiapas.

Un mouvement de consolidation de la paix

Nous appelons à la solidarité nationale et internationale pour continuer à prêter attention à la grave crise des droits de l’homme que traverse le Chiapas.

 

Après le Ya basta ! Le 1er janvier 1994, la réaction de l'État a été la violence militaire et paramilitaire. Depuis 1995, le Secrétariat de Défense Nationale (SEDENA) a lancé le Plan de Campagne Chiapas 94 [1] , dont l'objectif était de mettre fin à la lutte de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN), en créant des paramilitaires. Les conséquences de ce plan, dirigé principalement contre les populations civiles, ont été désastreuses, provoquant des actes de violence et de terreur qui ont conduit à de graves violations des droits de l'homme.

Le 28 février 1995, Mgr Samuel Ruiz García lance un appel urgent à la solidarité nationale et internationale pour mettre fin à la guerre contre les communautés zapatistes. Son appel a donné naissance aux Camps Civils pour la Paix et plus tard, en juin 1998, ont été créées les Brigades Civiles d'Observation (BriCO), qui sont restées pendant 29 ans une manifestation de solidarité du monde envers le Chiapas. Elles continuent d'être un mécanisme qui, depuis la base, fait contrepoids à la violence exercée contre les personnes qui résistent au Chiapas ; elles brisent le siège de la désinformation, documentent de première main et dissuadent les attaques.

Depuis sa création, plus de 11 000 personnes de 73 nationalités y ont participé ; le Frayba a été soutenu par 760 groupes de solidarité qui ont promu le projet et préparé des observateurs ; 146 camps ont été installés dans les communautés du Chiapas, d'une durée d'un an à plus de deux décennies, comme c'est le cas de celui actuellement dans la communauté d'Acteal.

Au cours de la dernière année et demie, 128 membres de brigades très divers ont participé, comme les années précédentes, il y a plus de femmes et chaque année davantage de personnes trans ou non binaires les rejoignent : les âges varient de 20 à 69 ans.

Actuellement, la spirale de violence née du paramilitarisme s’est approfondie et est devenue plus complexe. Les groupes armés se sont diversifiés et leur catégorisation devient de plus en plus difficile à définir en raison de l’opacité dans laquelle se déroulent leurs actions. Face à cela, l’État continue d’ignorer, voire de promouvoir ou de participer, à ces violences.

Dans ce contexte, 3 camps sont maintenus : Acteal, Maison de la Mémoire et de l'Espoir, siège de l'organisation de la Société Civile Las Abejas de Acteal, situé dans la municipalité de Chenalhó - région Altos de Chiapas -, un deuxième à Casa Betania Santa Martha, municipalité de Salto de Agua, et le camp du 4 août installé dans la Communauté d'Agua Clara, Palenque -tous deux dans la région nord de l'État-. Les BriCO y maintiennent l'observation et la documentation de la situation des droits de l'homme dans la région.

Le travail réalisé par le projet BriCO fait partie intégrante de la défense et de la promotion globale des droits de l'homme et des peuples autochtones, c'est pourquoi nous appelons à la solidarité nationale et internationale pour continuer à prêter les yeux et les oreilles sur la grave crise de violence et droits de l'homme que l'on vit au Chiapas, et continuer à renforcer la lutte du peuple pour la vie avec le même respect qui a été préservé pendant 29 ans. Aujourd’hui plus que jamais, votre solidarité nous soutient.

 

*-*

 

[1]     Disponible sur  https://www.frayba.org.mx/conoce-el-plan-de-campana-chiapas-94-0

traduction caro d'un communiqué paru sur Radiozapatista le 28/02/2024

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