Equateur: Cotopaxi : unis contre une imposition minière violente
Publié le 24 Mars 2024
Publié : 21/03/2024
Photo : Front national anti-mines
Les organisations autochtones, de défense des droits de la personne et l'Église s'unissent pour rejeter l'imposition violente d'un projet minier canadien à Cotopaxi et demandent à respecter la décision du peuple.
Servindi, 21 mars 2024.- Depuis le 19 mars, les indigènes et les paysans de Palo Quemado et Las Pampas, deux paroisses de la province de Cotopaxi, en Équateur, sont réprimés pour s'être opposés à un projet minier.
Les organisations indigènes et de défense des droits humains dénoncent que le gouvernement de Daniel Noboa cherche à imposer un processus inconstitutionnel de « socialisation » en faveur du projet de La Plata malgré les effets qu'il générerait.
Origine du conflit
La Plata est un projet d'or, d'argent, de cuivre et de zinc présent sur le territoire de Palo Quemado dont le concessionnaire est la société minière canadienne Atico Mining Corp (ATY).
La construction du projet dépend de la licence environnementale, accordée par le ministère de l'Environnement, une entité qui avant de la fournir doit socialiser le projet avec les communautés impliquées.
Le processus a débuté en juin 2023, mais compte tenu de l'opposition, il a été paralysé jusqu'au 15 mars, date à laquelle les représentants du portefeuille environnemental sont retournés à Palo Quemado pour reprendre la socialisation.
Cela s'est produit après que le président équatorien Daniel Noboa a signé des accords d'investissement minier d'un million de dollars avec le gouvernement canadien lors d'une visite dans ce pays au début du mois de mars de cette année.
Sur le site, les responsables du secteur de l'Environnement se sont encore heurtés à l'opposition des membres de la communauté autochtone qui ont déclaré que le projet n'avait pas été consulté et que, compte tenu des impacts qu'il pourrait entraîner, ils préféraient éviter l'exploitation minière.
Ce jour-là, cependant, de nouveaux affrontements ont été enregistrés - qui, selon le Front national anti-mines, ont été provoqués par un groupe armé - qui se sont intensifiés au fil des jours jusqu'au 19 mars, date à laquelle la police et l'armée sont arrivées dans la zone.
Répression contre les paysans
Selon l'Alliance des organisations pour les droits de l'homme, la police n'est pas arrivée pour clarifier les plaintes concernant les infiltrés paramilitaires, mais plutôt pour protéger le processus de socialisation minière et réprimer les protestations contre le projet.
Jusqu'à l'après-midi du 19 mars, au moins 15 agriculteurs auraient été blessés par l'action de la police, dont 7 grièvement blessés avec des brûlures au visage, aux mains et aux jambes.
La Confédération des nationalités autochtones de l'Équateur (CONAIE) a signalé sur ses réseaux sociaux l'action violente des forces de l'ordre qui auraient utilisé des plombs, des bombes lacrymogènes et des balles réelles.
Les violences se sont poursuivies mercredi 20 mars. « La politique minière mise en œuvre par Daniel Noboa se fait par la répression et la dépossession », prévenait ce jour-là la CONAIE avec de nouvelles images du contingent policier présent sur le territoire.
Unis contre l’exploitation minière
La CONAIE et la Confédération des nationalités autochtones de l'Amazonie équatorienne (Confeniae) ont catégoriquement rejeté le projet minier de La Plata parce qu'il était sans consultation, pour ses impacts et la violence avec laquelle on cherche à l'imposer.
Ils dénoncent également que le président Noboa possède des intérêts miniers en Équateur à travers sa société Adventus et le groupe Nobis, qui interviennent dans l'exploitation minière en tant qu'intermédiaires et achètent des droits miniers.
Le rejet du projet minier est également soutenu par les 14 organisations de défense des droits humains qui composent l'Alliance des organisations pour les droits humains de l'Équateur dans une plainte publique publiée le 20 mars.
Comme les peuples indigènes, ces organisations demandent expressément au gouvernement de suspendre immédiatement le processus de socialisation du projet qui viole le droit à une consultation environnementale préalable et éclairée.
A cette demande s'est également joint le curé de Las Pampas et Palo Quemado, le Père Patricio Broncanao, qui a soutenu les communautés affectées et a rejeté la socialisation du projet pour apporter violence et répression.
traduction caro d'un article de Servindi.org du 21/03/2024
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Cotopaxi: unidos contra imposición minera violenta
Organizaciones indígenas, de derechos humanos y la Iglesia se unen para rechazar la imposición violenta de un proyecto minero canadiense en Cotopaxi y piden respetar la decisión del pueblo.