Pérou : Monolithe de Sayhuite

Vue générale du site Par I, AgainErick, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6034169

Province d’Abancay, département d’Apurimac, district de Cuarahuasi

Altitude : 3500 mètres

Civilisation inca

Deux citadelles inca sont proches du site : le Machu Picchu et Choquequirao.

Apurimac https://fr.wikipedia.org/wiki/Apur%C3%ADmac_(d%C3%A9partement)#/media/Fichier:Peru_-Apur%C3%ADmac_Department(locator_map).svg

Le site

Le site était un centre de culte inca axé sur l’eau.

Le temple était gardé par la prêtresse Asarpay qui se serait suicidée en se jetant dans une gorge voisine de 400 mètres de haut pour éviter d’être capturées par les conquistadores (John Hemmings).

Par Johnattan Rupire — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=112032772

Le monolithe

Par I, AgainErick, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6034188

Ce bloc de granite de 2,3 m de haut, 11m de circonférence, 2 m de long et  4m de large est situé sur la colline Conchada.

Il est orné de plus de 200 figures végétales, zoomorphes, de reptiles, de grenouilles, de félins, de caractères géographiques et de constructions humaines, sculptées dans un désordre apparent, profitant des reliefs et des dépressions naturels de la pierre.

Son utilisation reste inconnue mais comme elle se trouve sur un site cérémoniel, il est permis de penser qu’elle avait une signification religieuse. Peut-être était-ce une représentation symbolique de l’univers ou du culte de l’eau selon   l’archéologue péruvien Federico Kaufmann Doig. Selon lui, les félins sculptés seraient « des représentations naturalistes de Qhoa dans une attitude fertilisante ».

Les figures les plus significatives sont les couples anthropomorphes placés aux sources des fleuves et des lacs, tenant des jarres à la main.

Selon le docteur Arlan Andrews sr. Le monolithe était utilisé aussi comme « modèle à l’échelle » pour développer, tester, documenter le débit d’eau pour les projets publics d’alimentation en eau, pour enseigner aux anciens ingénieurs et techniciens les concepts et pratiques requis. Ceux qui penchent pour cette hypothèse considèrent que c’était une sorte de plan ou d’esquisse en pierre réalisée par les architectes incas pour contrôler les travaux hydrauliques qu’ils réalisaient.

Les ingénieurs modernes pensent que le monolithe est une représentation des systèmes d’irrigation présents dans la culture inca.

Nous parlons aujourd’hui de gestion intégrée des ressources en eau (GIRH) en tant que concept philosophique de la gestion de l’eau dans les bassins hydrographiques, en précisant que « la gestion intégrée des ressources en eau est un processus qui favorise, au niveau du bassin hydrographique, la gestion et le développement coordonnés de l’utilisation et de l’exploitation multisectorielle de l’eau et des ressources naturelles qui lui sont liées, dans le but de parvenir au développement durable du pays sans compromettre la durabilité des écosystèmes ».

Le monde andin concevait la vie comme un tout, rien n’était isolé et l’utilisation qu’ils faisaient de leurs ressources était basée sur le respect de leurs divinités, les astres : le Soleil et la Lune (Inti et Quilla) et les ressources naturelles : le sol et l’eau (mamapacha et yacumama) et même les êtres inanimés étaient vénérés en signe de respect pour les Andes : les collines (apus). Ils avaient une vision intégrée de la gestion des ressources et un exemple de cela est le monolithe Saywite, où ils ont représenté les principales structures hydrauliques que nous trouvons comme vestiges de leur grande connaissance des bassins associés à la divinité et de leur vision du monde.

Importance du monolithe

Même si ses créateurs restent un mystère, le monolithe, lui, fournit aux archéologues un aperçu de la culture de la population préhispanique. Ils ont déterminé que le site était un centre religieux inca où se déroulaient des rituels, des cérémonies pour le culte de l’eau dont le monolithe est un indice important car il représente un écoulement semblable à de l’eau entre les scluptures. Comprendre la culture inca aide les archéologues à appliquer ces connaissances à des civilisations similaires et à trouver des liens entre les cultures anciennes et la culture moderne.

Sources : wikipedia, hidraulicainca.com