Mexique : Site archéologique de Lambityeco
Publié le 22 Juin 2023
Oaxaca, Mexique
25 Km au sud-est de la ville d’Oaxaca
Culture : zapotèque
Extension du site : 117 hectares
197 monticules correspondant à différentes étapes de construction sur 2 périodes d’occupation :
A partir de 700 avant Jc jusqu’à son apogée entre 600 et 750 après JC
Le nom en zapotèque yeguih = rivière de goyaves ou monticule d’alambics.
Il y a en effet des salines situées au sud de la zone archéologique et on suppose que le site était le centre de production et d’échange de ce produit. Ils fournissaient jusqu’à 90% du sel consommé dans la vallée d’Oaxaca entre les années 600 et 750.
L’activité principale du site était le commerce et la production de sel
La ville était contemporaine de Monte Albán. La lignée qui s’est installée ici a laissé en héritage de magnifiques reliefs en stuc et des artefacts sculptés dans l’os, des peintures murales que l’on peut encore voir.
Cette ville tient une place très importante dans l’histoire de l’archéologie des vallées centrales de l’état d’Oaxaca en raison des découvertes importantes trouvées et importance unique de son architecture en terre qui représente une manifestation de l’homme pour s’adapter aux caractéristiques et éléments disponibles de son environnement satisfaisant ses besoins en communiant avec celui-ci.
Le site est abandonné en 750 ce qui coïncide avec l’abandon de Monte Albán et la désintégration de l’état zapotèque. Cette désintégration forme de petits señorios dans les vallées d’Oaxaca. Pendant cette période la population de Lambityeco aurait pu se déplacer vers le site de Yagul.
Les monuments archéologiques explorés et exposés à la visite comprennent 2 ensembles de palais. Les fouilles et les restaurations ont eu lieu entre 1961 et 1976 par le personnel de l’Institut d’Etudes d’Oaxaca sous la direction de John Paddock.
Le processus d’obtention du sel
Il était effectué en passant l’eau à travers les terres de la région pour obtenir de l’eau salée qui une fois bouillie dans des pots permettait de récupérer le sel après évaporation.
Jusqu’en 1945, les habitants de la ville voisine de Tlacolula de Matamoros extrayaient encore le sel de cette région.
Les bâtiments
La structure 195
façade de la structure 195
On voit les débuts des murs d’un ensemble de temple-patio-autel avec à l’arrière une vaste zone sous laquelle les restes de 6 résidences de haut statut et 3 tombes associées ont été trouvés. Ce bâtiment est connu sous le nom de Casa del Coqui (de coquitao, grand seigneur). Il y a une série de pièces autour de 2 patios sur une superficie de 370m2. Sur le côté est se trouve un autel composé de 2 niveaux et de 3 éléments de style zapotèque caractéristique. Sur le panneau intérieur il y a une série de figures en stuc représentant les aspects des dirigeants de Lambityeco et de leurs épouses. Au niveau inférieur se trouve Señor 4 Cara (visage) et Señora 10 Mono (Singe) à gauche et Señora 3 Turquesa (Turquoise) et Señor 8 Búho (Hibou) à droite, qui seraient respectivement les arrière-grands-parents et grands-parents du couple du niveau supérieur qui n’a pas été conservé.
patio de la structure 195 tombe 6
Señor 8 Muerte (Mort) et Señora 5 Caña (roseau) sont les derniers a être enterrés dans la tombe 6.
visages de stuc de la tombe 6
La structure 190- Patio de los Cocijos
C’était une résidence de haut statut comme la structure 195, couvrant une superficie de 400 m2. Les pièces sont réparties autour de 2 patios à côté desquels se trouve une pièce aménagée à un niveau supérieur. Un masque de pierre et de boue recouvert d’une fine couche de stuc était placé sur chaque mur représentant Cocijo , le dieu zapotèque de la pluie, le tonnerre et la foudre. Devant les murs se trouve la tombe 2 à l’intérieur de laquelle il y avait 7 adultes et 144 objets dont des récipients à griffes de chauve-souris, des braseros, des récipients non cuits, des os sculptés et 5 urnes en argile modelée représentant Cocijo.
Les masques cocijo
Ils représentent l’une des divinités les plus importantes du panthéon zapotèque. Cocijo porte un masque qui lui couvre presque tout le visage, sur le masque se tient une grande coiffe à plumes et le glyphe C au centre ; sur les côtés des cache-oreilles circulaires ; dans sa main droite il tient un récipient d’où coule une rivière ou un ruisseau, à gauche il y a une série de rayons liés à son nom en tant que dieu de la foudre, du tonnerre.
INAH.gob.mx, wikipedia, arqueologia.mexicana