Mexique : Site archéologique de Boca de Potrerillos
Publié le 26 Mai 2023
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Nuevo León, Mexique
80 km de Monterrey
Boca = bouche : nom donné à l’écart entre 2 chaînes de collines à l’entrée du canyon de Potrerillos
1er site d’art rupestre ouvert au public au Mexique en 1995
Site archéologique le plus important du nord-est du pays
La zone archéologique de Boca de Potrerillos est située dans une région aujourd’hui assez inhospitalière. Le pays est désertique, il y a très peu de sources d’eau et les cactus représentent la végétation dominante.
Le site comprend des milliers de roches sculptées avec des dessins préhistoriques de groupes de chasseurs/cueilleurs qui vivaient dans la région. Les images représentent le culte de la nature et les phénomènes astronomiques et météorologiques.
Le mystère de cette partie de l’état du Nuevo León se dévoile en 1989. L’archéologue Moisés Valadez et son équipe commencent les recherches archéologiques et paléo-environnementales qui révèlent que les anciens habitants de Boca de Potrerillos n’avaient jamais eu la nécessité de cultiver la terre car ils vivaient avec une abondance naturelle d’animaux, de plantes, de poissons dans les rivières et les lacs qui suffisaient à leur subsistance.
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Selon la datation au radiocarbone, le lieu était habité depuis plus de 8000 ans de façon saisonnière jusqu’à leur disparition au milieu du XVIIIe siècle.
Deux attractions importantes du site sont La Zoora et El Antrisco. Les indigènes ont sculpté sur plus de 4000 rochers, plus de 17.000 images rupestres qui ont été étudiées par Valadez. Ces images reflètent un environnement naturel et un paysage culturel très différents de celui prédominant dans les sociétés préhispaniques trouvées dans le reste du pays.
3000 morceaux de roches ont été prélevés, ainsi que des os, des coquillages qui se trouvaient sur la plaine inondable de la rivière au pied des montagnes. L’étude de leurs formes révèle une utilisation comme armes, outils, ustensiles, parures. Les outils de grattage et de coupe se distinguent. Ce sont des pièces brutes qui servaient à des travaux comme la découpe de peaux, le lissage du bois et la sculpture de fibres végétales.
Les grattoirs étaient en forme de croissant, circulaires et à pointes du type Clear Fork (3000 av.JC)
Les pointes de fléchettes vieilles de 7000 sont célèbres. Leur production a cessé il y a environ 1000 ans. Ensuite, les habitants ont fabriqué des pointes de flèches plus petites jusqu’au XVIIIe siècle.
Les meules étaient fabriquées pour broyer des graines, des coques de fruits, des plantes pour l’alimentation indigène.
Il y avait des couteaux, des haches, des marteaux, des burins, des poinçons, des perceuses, des objets à usage spécial comme des boucles d’oreilles, une perle provenant du golfe du Mexique, des colliers, de petites plaques avec des motifs géométriques incisés et des figures similaires aux gravures rupestres, comme des objets portatifs de ces mêmes gravures).
Il y avait objets en poterie, en verre et en métal.
Pétroglyphes
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De BIOLOGO JORGE AYALA – Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=73090918
Le témoignage rupestre peut être divisé en 4 groupes principaux :
- Images de respect ou de culte des éléments du paysage : images dont la projection visuelle semble être orientée avec certains des points cardinaux ou vers des sommets, ces crêtes ou la ligne de partage des montagnes aux silhouettes singulières ou autour de site de grottes.
- Images cultes d’évènement astraux : pétroglyphes qui reproduisent apparemment la silhouette ou la figure de corps célestes.
- Images de culte à l’eau et à la fertilité : de nombreuses icônes sont regroupés dans cette catégorie représentée par des pétroglyphes qui semblent liés à la pluie.
- Images cultes de rituels et personnages mythiques : images aux motifs anthropomorphes et phytomorphes, censés être liés à des personnages, des plantes, faisant partie de cérémonies et de croyances religieuses.
Les espèces végétales d’autrefois
Le travail des archéologues a réussi à différencier au moins 25 espèces botaniques qui occupaient la région et aujourd’hui disparues, prouvant que la zone était plus verte et plus habitable.
La zone a eu une certaine importance à la fin du 18e siècle dans la production de la canne à sucre ainsi que lors de la révolution mexicaine de 1910. Après l’introduction du bétail dans la région et le détournement de l’eau par le gouvernement aux fins d’alimenter la ville de Monterrey, le site est devenu plus aride que jamais.
Quelques espèces identifiées par les archéologues sont la quenouille (genre typha), la noix de pécan (carya illinoiensis), le figuier de Barbarie (opuntia ficus-indica), le mesquite (prosopis alba), les carex (joncs), le ceratophyllum demersum, les orties, des graminées. Pour les arbres, acacias, saules, chênes, pins dont aucune présence n’est attestée dans la région de nos jours.
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De BIOLOGO JORGE AYALA – Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=73090922
Qui étaient ceux qui ont créé les pétroglyphes ?
Pour la société aztèque de langue nahuatl, les groupes qui habitaient cette région étaient des « chichimecas (Chichimèques), un terme pour les désigner comme « sauvages ». lorsque les contacts avec les espagnols commencent dans la région à la fin du XVIe siècle, les premières sources identifient plus de 200 groupes indigènes dédiés principalement à la chasse et à la cueillette de fruits. Dans le cadre de leur vie nomade, ils suivaient un itinéraire plus ou moins régulier tout au long de l’année et retournaient dans certains centres comme Boca lorsqu’ils avaient le temps de mener ce genre d’activités créatives.
L’art rupestre n’est pas mentionné une seule fois dans les ressources coloniales.
A la fin du XVIIIe siècle, tout groupe indigène lié à ce site archéologique avait disparu. On pense que les groupes qui occupaient la région étaient une branche d’un groupe plus vaste que les archéologues ont appelé groupe Coahuilteca qui habitait les pentes de la Sierra Madre Orientale jusqu’au Texas dans le Bas Pecos. Sans pour autant exclure d’autres groupes apparentés ou non à ceux-ci qui aient pu élaborer également les pétroglyphes.
Observatoire stellaire
Boca était un observatoire stellaire il y a 7000 ans.
Selon l’archéologue Denise Carpinteyro Espinosa de l’INAH Nuevo León, les pétroglyphes font référence à des idées astronomiques et à la vie quotidienne des groupes humains qui vivaient à Boca il y a 7000 ans. Le niveau graphique des gravures souligne le degré supérieur de connaissances que leurs auteurs possédaient concernant le mouvement des astres, le passage du temps et le bon moment de sa mise en application dans leurs modes de subsistance et pour leurs activités sociales.
Sources : wikipedia, INAH gob.mx