Mexique : Déclaration commune pour la libération immédiate et sans condition de Manuel Gómez Vásquez
Publié le 15 Novembre 2023
13 NOVEMBRE 2023
Aux défenseurs des droits de l'homme.
A la Sexta Nationale et Internationale.
Aux différents collectifs et individus qui luttent en bas et à gauche.
Aux médias.
À la société civile en général.
13 novembre 2023
Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de notre camarade Manuel Gómez Vázquez, base de soutien de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, otage du gouvernement de l'Etat du Chiapas depuis 2020, qui est retenu en otage au CERSS 16 d'Ocosingo, à côté du Tribunal de Contrôle et du Tribunal de Première Instance où l'audience pour le début du procès oral est prévue pour le 14 novembre à 10h00.
Notre compagnon est un jeune Maya Tseltal de 23 ans, arrêté le 4 décembre 2020. Le parquet de (In)justice indigène accuse Manuel d'homicide qualifié, ce qui est une accusation complètement fausse, puisque, à l'époque des événements, il se trouvait avec sa famille à son domicile. Les enquêtes menées par le parquet ont été déficientes et manquent de rigueur scientifique ; il n'existe même pas de preuve d'une autopsie dudit homicide.
Nous savons qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura pas de véritables preuves ni de témoins pour l'accuser, car il s'agit d'un crime fabriqué de toutes pièces, à tel point qu'à trois reprises l'audience a été reportée, car l'accusation n'a pas présenté les prétendus témoins à l'audience, retardant le procès, dépassant la limite de la détention préventive qui, selon la loi, "ne pourra en aucun cas dépasser deux ans". Cependant, Manuel est arbitrairement privé de liberté depuis près de 3 ans.
Il n’y a aucune raison pour que Manuel soit en prison. La seule explication de cette situation est l’impunité déraisonnable et le racisme caractéristiques du système mexicain d’injustice, ainsi que la brutalité de la répression contre ceux qui luttent pour des modes de vie libres et dignes en opposition à l’arrogance du pouvoir.
Manuel est réprimé parce qu'il est zapatiste, il a été détenu par un groupe civil armé et les autorités communautaires, illégalement et arbitrairement puisqu'il n'y avait pas de mandat d'arrêt et qu'il ne commettait aucun crime. Il a été torturé puis poursuivi pénalement avec l'intervention et la complicité du Bureau du Procureur Indigène (In)Justice, qui a participé à la prolongation de sa détention, à sa disparition forcée et à la fabrication de preuves contre lui.
Pendant tout ce temps, Manuel a été l'otage du gouvernement de l'État du Chiapas, dans le cadre de la guerre d'usure globale menée par les trois niveaux de gouvernement contre nos camarades zapatistes. Cependant, nous voulons vous dire que notre chemin avec Manuel et sa famille est ferme et que nous n'abandonnerons pas jusqu'à ce qu'il soit libre. En ce sens, nous vous invitons à vous joindre aux actions et à dénoncer cette atrocité. Nous rappelons également que Manuel n'est pas la seule base de soutien zapatiste retenue en otage par l'État mexicain, puisque notre compagnon José Díaz est également privé de liberté, injustement accusé d'un crime qu'il n'a pas commis.
Liberté immédiate et inconditionnelle pour Manuel Gómez Vázquez et José Díaz, compagnons bases de soutien zapatistes !
Arrêtez la guerre contre les communautés zapatistes !
traduction caro d'un communiqué paru sur le site du CNI le 13/11/2023