Pérou : Le témoignage de l'ancien ministre fait couler Boluarte

Publié le 3 Octobre 2023

 

Publié : 30/09/2023

La déclaration de César Cervantes devant le parquet confirme que la présidente a été informée des opérations et des morts lors des manifestations. Malgré cela, les morts civiles ne se sont pas arrêtées.

Servindi, 30 septembre 2023.- Bien qu'elle l'ait nié, le témoignage de l'ancien ministre de l'Intérieur, César Cervantes, confirme que la présidente Dina Boluarte était au courant des opérations policières et militaires menées lors des manifestations qui ont fait 67 morts.

Devant le parquet, Cervantes a déclaré que la présidente était « en permanence » informée des opérations et qu'elle s'était même rendue au Palais du Gouvernement pour signaler les décès survenus, a révélé l'hebdomadaire Hildebrandt dans ses treize.

Cela confirme que Boluarte a participé à des réunions avec des officiers supérieurs de l'armée et de la police pour aborder la question des manifestations et qu'elle a été avertie de la mort de civils sans prendre la décision d'y mettre fin.

L'une de ces réunions aurait eu lieu le 13 décembre, après les meurtres survenus à Apurímac, La Libertad et Arequipa et deux jours avant le massacre d'Ayacucho.

César Cervantes a été ministre de l'Intérieur du régime Boluarte entre le 10 et le 21 décembre 2022. Photo : Présidence

Cette déclaration fait suite à l'argument avancé par Boluarte dans sa première déclaration devant le parquet, le 6 juin, où il a déclaré qu'il n'avait pas de connaissance directe des opérations.

Dans cette déclaration, elle a assuré qu'« elle n'avait pas de contact direct avec le commandement conjoint des forces armées ou de la police » et que les rapports ne lui parvenaient pas, mais plutôt au Conseil des ministres.

Dans sa deuxième déclaration, le 27 septembre, Boluarte a accepté le silence et a évité de répondre à l'interrogatoire qui allait inclure des questions préparées à partir de nouvelles déclarations comme celles de Cervantes.

Ceci explique alors pourquoi la présidente est restée silencieuse, évitant de répondre à la défense de l'État (Parquet), ainsi qu'aux avocats des familles des victimes.

"J'ai l'impression que la défense de Boluarte a pris la décision radicale de ne pas faire parler davantage la présidente parce qu'elle doit comprendre que sa situation est devenue compliquée", a déclaré à l'hebdomadaire l'avocat Carlos Rivera, de l'IDL.

 

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 30/09/2023

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Dictature, #Manifestations

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