Pérou : Criminalisation et répression dans la Selva Centrale

Publié le 10 Septembre 2023

Publié : 08/09/2023

La Selva Centrale subit la criminalisation de ses dirigeants Asháninka et la répression contre ses citoyens qui rejettent le régime Boluarte.

Servindi, 8 septembre 2023.- L'organisation indigène Aidesep et sa base régionale ARPI de la Selva Centrale ont rejeté la criminalisation des dirigeants Asháninka contre lesquels un mandat d'arrêt a été émis sans raisons apparentes justifiables.

Les événements surviennent dans un contexte de répression du gouvernement de Dina Boluarte contre la population de cette région du pays qui réclame son départ en raison des morts lors des manifestations, dont trois enregistrées à Pichanaqui.

Il convient de rappeler que les peuples indigènes de la Selva centrale ont contribué à la pacification du pays et à vaincre la subversion terroriste, pour laquelle l'État leur doit une énorme dette.

Criminalisation des dirigeants

L'alerte sur la criminalisation des dirigeants Asháninka de la Selva Centrale a été émise après que le mandat d'arrêt contre Ángel Pedro Valerio et Fabián Antúnez Camacho ait été rendu public.

Tous deux sont des dirigeants autochtones reconnus et présidents actuels de la Central Asháninka del Río Ene (CARE) et de la Central Asháninka del Río Tambo (CART), dans la région de Junín.

Avec Fredi Gavilán Mejía, président de la Fédération Asháninka du rio Ene (FARE), ils ont été impliqués dans une enquête sur la disparition de quatre personnes lors de la grève Asháninka en avril.

Cette grève s'est déroulée à Puerto Occopa et son objectif était d'exiger une action rapide contre l'assassinat du leader Asháninka Santiago Contoricón, par des tueurs à gages prétendument liés au trafic de drogue.

Bien que les organisations Aidesep et sa base régionale ARPI Selva Central soutiennent la demande de justice pour les quatre disparus, elles rejettent les mandats d'arrêt contre les dirigeants reconnus car ils les criminaliseraient sans donner de raisons.

Par exemple, le leader Ángel Pedro Valerio a été impliqué dans l'affaire de disparition, bien qu'au moment des événements il présidait le Congrès ordinaire Asháninka, indiquent-ils.

C'est pour cette raison qu'ils exigent que les entités de l'administration judiciaire "accordent un traitement équitable, avec diligence et dans le respect de la légalité et de la véracité, en garantissant une procédure régulière dans le déroulement des enquêtes".

Déclaration de rejet de l'Aidesep et de l'ARPI SC contre la criminalisation des dirigeants Asháninka.

 

Répression de l'État

La criminalisation injuste de ces dirigeants de la Selva Centrale se produit parallèlement à la répression que le gouvernement de Dina Boluarte a déployée une fois de plus contre la population de cette région du pays.

Tout a commencé après une visite de la présidente à Pichanaqui, à Junín, le 7 septembre, au cours de laquelle elle a cyniquement affirmé que les personnes décédées lors des manifestations se sont entretuées, exonérant ainsi la police et l'armée de toute responsabilité.

Sa présence a suscité le rejet de la population qui s'est exprimée aux cris de « Dina assassine », ce qui a poussé la police à les réprimer en utilisant des bombes lacrymogènes pour les disperser.

Le rejet de Boluarte n’est pas sans fondement. En décembre dernier, trois citoyens ont perdu la vie à Pichanaqui, suite à des blessures par balle, lors de la journée de protestation contre leur gouvernement.

Loin de régler cette dette, la persécution des dirigeants Asháninka et la répression contre les citoyens de la Selva Centrale ne font qu’accentuer les écarts qui séparent le pouvoir capitaliste de la population.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 08/09/2023

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Peuples originaires, #Ashaninka, #Criminalisation

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