Honduras. Les menaces contre Miriam Miranda ne doivent pas être sous-estimées
Publié le 23 Septembre 2023
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Publié le 23 septembre 2023 / Par Giorgio Trucchi
Les Garifuna sous surveillance
Le 19 septembre, aux petites heures du matin, des hommes armés de fusils d'assaut ont été repérés autour du domicile de la dirigeante garifuna Miriam Miranda, dans la ville de Vallecito, Colón, au nord-est du Honduras.
L'opération criminelle a été découverte par l'équipe de sécurité de la Coordination générale de l'Organisation fraternelle noire du Honduras (Ofraneh), qui est immédiatement intervenue, provoquant la fuite des assaillants.
Pour Ofraneh, ce qui s'est passé fait partie d'un plan d'extermination contre le peuple Garifuna et ses communautés organisées, qui luttent pour défendre leurs terres ancestrales et leurs biens communs.
L'organisation pointe du doigt l'approfondissement du modèle néolibéral au Honduras, qui usurpe et pille les territoires garifunas à travers la mise en œuvre de projets extractifs, énergétiques, agro-industriels et touristiques.
En juillet de cette année, trois ans se sont écoulés depuis la disparition forcée de quatre jeunes militants, membres d'Ofraneh et défenseurs des territoires ancestraux de la communauté de Triunfo de la Cruz[1].
Selon le dernier rapport de Global Witness[2], 14 défenseurs de la terre, des territoires et des biens communs ont été assassinés l’année dernière au Honduras, un pays qui continue de conserver la triste avance mondiale en termes de nombre de militants écologistes assassinés par habitant.
La faiblesse du système de protection
Ces jours-ci, Miranda et Ofraneh avaient demandé une réunion sur place du Comité technique du Mécanisme national de protection (CTMP)[3], pour un examen des mesures de protection gérées par la leader garifuna et d'autres dirigeants communautaires qui sont en grave danger.
Miranda est bénéficiaire du Système national de protection des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes, des communicateurs sociaux et des opérateurs judiciaires (SNP)[4].
Malheureusement, ni le Bureau du Procureur général, ni le Bureau du procureur des droits de l'homme du ministère public, ni le Secrétariat à la sécurité, qui avec le Secrétariat aux droits de l'homme constituent le Comité technique, n'étaient présents, invoquant des problèmes bureaucratiques et un manque de communication.
L'inefficacité du Mécanisme de protection a été condamnée par Ofraneh, qui a tenu ses membres pour responsables de toute nouvelle attaque contre sa coordinatrice générale et d'autres dirigeants et militants garifuna.
« Nous exprimons notre indignation. Malgré le risque imminent pour la vie de Miriam Miranda et du peuple Garifuna, cette absence irresponsable ne fait que montrer l'inefficacité du Mécanisme et le manque d'engagement à protéger la vie des défenseurs », déclare l'organisation dans un communiqué.
De même, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme au Honduras (OHCNUDH), qui s'est immédiatement installé sur place, a regretté l'absence de trois des quatre autorités publiques qui composent le SNP.
De même, il a demandé à l'État de « renforcer son engagement et d'avancer en prenant les mesures nécessaires au plus haut niveau » pour qu'il fonctionne le plus efficacement possible, garantissant ainsi la vie, l'intégrité et la sécurité des bénéficiaires.
L'UITA Rel est solidaire de Miranda, de l'Ofraneh et des communautés organisées Garifuna, tout en condamnant l'approfondissement d'un modèle économique qui pille et perpétue la violence et la misère.
[1] http://www.rel-uita.org/honduras/tres-anos-de-impunidad/
[2] http://www.rel-uita.org/america-latina/personas-defensoras-de- la-terre-toujours-en-vue/
[3] Le Mécanisme national de protection est un programme mis en œuvre par l'État pour répondre à la violence structurelle contre certains groupes sociaux et personnes menacées du fait de leur activité. [4]
Créé au Honduras en 2015, il établit la politique de protection, partageant les responsabilités dans les différentes sphères administratives.
Source : Rel UITA
Traduction caro d'un article paru sur Kaosenlared le 23/09/2023
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Honduras. No hay que subestimar las amenazas contra Miriam Miranda
La Rel UITA se solidariza con Miranda, la Ofraneh y las comunidades garífunas organizadas, al tiempo que condena la profundización de un modelo económico saqueador y perpetrador de violencia y ...
https://kaosenlared.net/honduras-no-hay-que-subestimar-las-amenazas-contra-miriam-miranda/