Canada/Alaska : La nation Tsetsaut

Publié le 19 Mai 2023

 

Peuple autochtone Déné qui vivait à l’intérieur des terres en Colombie britannique et le sud-est de l’Alaska. Il y a peu de données à leur sujet au-delà de la tradition orale et des recherches linguistiques de l’anthropologue Franz Boas qui a vécu parmi eux dans les années 1890.

 

 

 

Canal Portland, Alaska By Adam Barhan from San Antonio , USA - IMG_0276, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46794690

 

Ils seront décimés par les guerres, les maladies dans les années 1800 et il ne restait que 12 survivants à la fin du siècle.

Pendant longtemps, on a cru que le dernier tsetsaut était mort en 1927 et que la langue n’était plus parlée.

Pourtant en 2019, une trentaine de membres de la nation tsetsaut/Skii km lax ha en Colombie britannique s’identifient comme des Tsetsaut.

Autodénomination : wetal

Nom tsetsau donné par les Nisga’a = ceux de l’intérieur (ce nom était donné également à d’autres Dénés de l’intérieur du nord de la Colombie britannique).

Langue : dénée de la famille linguistique athapascane, nommée wetahl, similaire à la langue tahltan cependant plus proche du kaska. Des linguistes soutiennent que la langue était similaire aux langues hän et kutchin (gwich’in) du Yukon.

Franz Boas a transcrit en 1894 une partie de la langue après avoir interrogé 3 hommes tsetsaut réduits à l’esclavage par les Nisga’a. Il a noté beaucoup de mots tsetsaut et une chanson à danser destinée aux chamans.

Les premiers contacts avec les européens ont lieu dans les années 1860.

Ils étaient des chasseurs/cueilleurs nomades vivant le long de la côte pacifique en Colombie britannique.

Ils ont des ancêtres communs avec les Nisga’a de la côte nord pacifique avec qui ils faisaient du commerce.

Le territoire leur donnait de nombreuses ressources alimentaires ce qui fait qu’ils n’avaient pas ou peu d’obligations de se déplacer constamment à la recherche de nourriture.

 

Histoire

 

Avant la colonisation européenne, la côte pacifique abritait de nombreux peuples autochtones qui représentaient environ un tiers de la population autochtones du Canada vivant dans l’actuelle Colombie britannique avant que l’explorateur et trafiquant de fourrures Alexandre Mackenzie n’atteigne la région en 1793.

Tous les peuples autochtones n’ont pas connu le même sort par suite de ces contacts. Les Tsetsaut selon leur tradition orale comptait environ 500 personnes au milieu du 19e siècle.

Dans les années 1830, ils quittent la région du plateau pour fuir les attaques et les menaces des Tlingit et des Tahltan plus puissants.

Ils doivent migrer vers l’ouest traversant la rivière Sitkine et la source des rivières Nass, Iskut et Skeena jusqu’à la côte Pacifique.

Ils vivent ensuite autour du canal de Portland.

Après les premiers contacts, un missionnaire anglican, Robert Tomlinson les visite à la source du canal Portland en 1867 et les décrit comme un peuple prospère, ne possédant pas de canots mais beaucoup de fourrures. Il échange des canots contre des fourrures aux Tsetsaut qui sont en liens commerciaux à cette époque avec les Nisga’a.

Pendant l’hiver 1894/1895 , l’anthropologue allemand Franz Boas vit au sein d’une bande tsetsaut à Portland inlet à la frontière entre l’Alaska et la Colombie britannique. Il étudie et documente la langue, l’histoire, les coutumes, les mythes. Ils sont à cette époque, proches de l’extinction.

Boas note qu’une tribu Tsetsaut distincte appelée Laq’uyip (« Sur la prairie ») vit à la source de la rivière Sitkeen. Ils seraient les ancêtres des Laxwiiyip (nation Tsetsuat Skii km lax la de la Colombie britannique actuelle).

Boas a interrogé un ancien tsetsaut qui lui a raconté l’histoire de son peuple, disait qu’ils étaient plus de 500 tsetsaut 50 ans auparavant, forcés de partir quand les Tlingit ont menacé de tuer les hommes et réduire les femmes et les enfants en esclavage. Ils étaient harcelés également et attaqués par les nations voisines dont les Sanyakoan. Pendant leur migration, leur nombre diminue, ils tombent ensuite sous le contrôle des Nisga’a à la fin des années 1800.

En 1895, il reste seulement 12 tsetsaut de la bande de cet homme du nom de Levi.

 

Quelques données sur leur société

 

  • Société matriarcale à la puissante tradition de pêche et de commerce des fourrures.
  • Les enfants appartenaient à la famille de la mère et étaient élevés par elle.
  • Les hommes ne coupaient jamais leurs cheveux par crainte de vieillir.
  • Il y avait 2 grands clans, les Loups et les Aigles.
  • Les descendants actuels affirment descendre du clan des Loups et un autre clan, les Corbeaux.

 

Croyances

 

Ils avaient une grande richesse spirituelle et leurs croyances se transmettaient de génération en génération.

Il y a de magnifiques récits de la création dont un grand déluge ayant recouvert la terre et un sur les origines des saisons et des montagnes.

En 1895 les derniers survivants tsetsaut du clan des Loups sont assimilés aux Nisga’a. Le chef Nisga’a du clan de l’Aigle, Sganism Sim’oogit (chef de la montagne) les prend sous sa protection. Une trentaine de personnes sont les descendants matrilinéaires du clan tsetsaut du Corbeau.

 

Why one first nation band is embracing mining, despite its environmental  impacts - The Globe and Mail

image membre de Tsetsaut / Skii km Lax Ha Nation

 

La nation Tsetsaut / Skii km Lax Ha est constituée en société de consultation Tsetsaut, qui est engagée dans des discussions associées à l'utilisation des terres et des ressources dans son territoire traditionnel revendiqué, en dehors du processus des traités de la Colombie-Britannique.

 

Sources : encyclopédie canadienne, wikipedia,

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie britannique, #Canada, #Alaska, #Tsetsaut

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