Etats-Unis : Le peuple Chilula
Publié le 11 Mars 2023
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Peuple autochtone du nord-est de la Californie qui vivait dans le comté de Humboldt.
Le nom se prononce chee-loo-lah.
Leur autodésignation n’est pas chilula, c’est un nom qui leur a été donné à partir d’un terme yurok tsu-la = peuple de Tsulu, qui fait référence aux Bald Hills (collines chauves). Ils sont également appelés indiens de Bald Hills.
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Langue : athapaskane
C’est une langue proche de celle des Hupa, un groupe important vivant à l’est des Chilula, et partagée avec le peuple Whilkut, vivant, lui, au sud.
Population : en 1770 : 500/600 personnes, en 1910 lors du recensement : inconnu
A la fin des années 1800, les quelques personnes restantes s’étaient intégrées aux Hupa sur la réserve Hoopa.
- Tribu de la vallée Hoopa/Hoopa valley reservation, comté de Humboldt, 3139 personnes en 2013 (Hupa, Tsnungwe, Chimalakwe, Chilula, Whilkiut).
La réserve de la vallée Hoopa, qui s'étend sur 85 445 acres dans le comté de Humboldt, est la plus grande et la plus peuplée des réserves indiennes de l'État de Californie. Les Hupa la partagent avec des Karuk, Chilula, Yurok, Whilkut et d'autres Indiens. La tribu de la vallée Hoopa a adopté une constitution et des règlements en 1950. La réserve est généralement autosuffisante. Le bois, l'agriculture et l'élevage constituent les principales activités économiques. La tribu de la vallée Hoopa est une entité tribale reconnue par le gouvernement fédéral.
- Moon Creek corporation (ce sont les descendants Chilupa de Redwood creek).
Les anciens villages
Alfred Kroeber a identifié les emplacements et les noms de 18 des villages qui étaient dispersés dans toute la région :
k'ina'-xontah-ding (Kinahontahding)
kinyiq'i-kyoh-mingwah (Kingyukyomunga)
łich'iwh-'inahwh-ding (Hlichuhwinauhwding)
mis-me' (Misme)
noleh-ding (Noleding) : lieu de la cascade
q'a: xis-tah-ding (Kahustahding)
q'ayliwh-tah-ding (Kailuhwtahding)
q'ung'-kyoh-lay' (Kingkyolai) : grande pointe de bois
sikinchwin-mitah-ding (Sikinchwungmitahding)
to:n'-dinun-ding (Tondinunding)
ts'in-sila: -ding (Tsinsilading) : lieu où reposent les os
xontehł-me' (Hontetlme)
xowuni-q'it (Howunakut)
yinuqi-no:mitse'-ding (Yinukanomitseding)
yitse'ni-ning'ay-q'it (Yisining'aikut)
(Kailuhwchengetlding)
(Tlochime)
(Tlocheke)
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Exemple d'une maison Yurok https://mg.m.wikipedia.org/wiki/Sary:Yurok_plankhouse05.jpg
Origines et appartenance
Archéologues et linguistes pensent que les Chilula (comme les Hupa) vivaient à l’origine au nord de la Californie, très probablement en Oregon actuel. Ils ont commencé probablement le déplacement vers le sud il y a environ 13.000 ans et l’ont achevé 300 ans plus tard. Les Chilula avaient de bonnes relations avec les Yurok, mais ils ne faisaient pas confiance aux Teswan avec qui ils avaient des querelles pour les terrains de chasse.
Aucun contact avec les blancs n’existe jusqu’en 1850 où de l’or est découvert dans le cours supérieur de la rivière Trinity amenant un flot de prospecteurs sur les terres autochtones. Les gisements d’or ont rapidement disparu et ont été asséchés, cependant certains mineurs sont restés dans la région et ont construit des maisons et des vergers.
- 1828 : des trappeurs américains pénètrent dans les vallée de la Hoopa.
- 1850 : de l’or est découvert dans la rivière Trinity. D éferlement de prospecteurs sur les terres Chilula.
- 1855 : construction du fort Gaston pour protéger les colons blancs des Hupa et des Chilula, les troupes américains stationnent dans le fort.
- 1859 : 160 Chilula participent à ce qu’ils pensent être une conférence de paix et sont forcés de s’installer dans une réserve à Mendocino. Quand ils tentent de rentrer chez eux, la plupart sont tués par des indiens Lassik.
- 1866 : la réserve Hoopa Valley est établie.
- 1892 : abandon du fort Gaston par le gouvernement américain.
- 1988 : la loi sur la colonie Hoopa Yurok est signée donnant à la tribu de la vallée Hoopa tous les droits sur les bénéfices du bois récolté sur la réserve.
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Les villages étaient construits le long de Redwood creek dans le sud-ouest de la rivière Klamath. Ils n’occupaient qu’une petite partie de ce territoire car le peuple Yurok les coupaient de l’accès à l’océan.
Le territoire était composé de hautes collines le long des deux côtés de Redwood creek, à l’ouest se trouvaient d’épaisses forêts de séquoias et de chênes descendant jusqu’à des rivières, à l’est venaient les collines interrompues par des vallées parcourues par de petits ruisseaux.
Ils construisaient à cet endroit leurs maisons, une vingtaine de villages d’environ 30 personnes. Les maisons étaient du même style que celles de plus grandes tribus du nord de la Californie, en planches placées debout pour former des murs, de forme rectangulaire avec un plancher creusé dans le sol. Une buche encochée servait d’échelle pour que les gens puissent descendre dans la maison. Les femmes et les enfants vivaient dans cette maison où les repas étaient partagés, par contre les hommes et les garçons les plus âgés dormaient dans la maison de sudation du village, une petite habitation familiale construite comme les autres maisons.
L’été, les Chilula quittaient les villages pour aller dans les collines herbeuses y cueillir des plantes alimentaires. Ils vivaient alors dans des maisons temporaires construites avec des morceaux d’écorce pour les murs et un sol de terre.
Alimentation
Il n’y avait pas beaucoup de poissons à Redwood creek mais c’était pourtant une source majeure d’alimentation. Ils pêchaient avec des harpons, des épuisettes pour le saumon, des barrages temporaires en broussailles placés sur le ruisseau pour capturer les truites arc-en-ciel. Pour pêcher les lamproies, ils construisaient 2 petites plateformes au-dessus d’une barrière placée en travers du ruisseau. Ils utilisaient des épuisettes depuis les rives pour attraper des anguilles.
Ils dépendaient également des ressources végétales en complément ; des bulbes et des graines en été, en automne des glands. La nourriture était stockée pour les ressources hivernales.
Dans les collines, ils pouvaient chasser de nombreux cerfs, wapitis. Ils étaient d’habiles chasseurs, chassant souvent collectivement avec des flèches aux pointes de pierre, des pièges (nœuds coulants).
Le cerf en plus de fournir la viande permettaient d’obtenir des peaux pour les vêtements.
Vêtements
Femmes : jupe composée de deux morceaux de peaux de daim (un couvrant le devant, l’autre le derrière), suspendue depuis la taille jusqu’en dessous des genoux. La partie arrière est frangée sur le bord inférieur, la partie avant parfois constituée de bandes attachées à une ceinture.
Hommes : ils portaient un morceau de peau de cerf autour de la partie inférieure du corps. Par période de froid, les hommes et les femmes utilisaient une robe ou une couverture en peaux enroulées autour des épaules.
Ils marchaient nus pieds sauf pour les longs voyages. Ils ont ensuite fabriqué des mocassins en peau de cerf.
Artisanat
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Les paniers étaient importants comme cela est le cas pour tous les peuples autochtones californiens. Les femmes étaient d’habiles vannières, elles tressaient des branchages, des brindilles, des racines, des pousses de noisetier entre lesquelles elles inséraient des brins coupés à partir des racines des arbres. Les paniers étaient nécessaires pour rassembler, cuisiner, conserver des aliments. Des pierres chauffées au feu de bois étaient placées dans la nourriture à l’intérieur des paniers afin de la faire cuire. Une autre vannerie concernait les chapeaux protégeant le front lorsque les charges étaient portées sur le dos, maintenues par une sangle autour du front. Elles fabriquaient aussi des porte-bébés en vannerie.
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exemple de vannerie karuk/yurok
Les hommes fabriquaient des lances, des arcs et des flèches, des pièges en bois nécessaires pour obtenir de la nourriture.
Des morceaux de bois de wapiti ou de cerf servaient d’outils pour gratter et façonner le bois.
D’autres objets utilitaires fabriqués : tabourets bas, appui-têtes en bois de rondins de cèdre.
La richesse était importante pour les Chilula, les hommes les plus riches du groupe avaient le plus de pouvoir. Ils accordaient une grande importance aux coquillages dentalium, en forme de tube, obtenus par le commerce auprès des tribus du nord, conservés sur des cordes. Les plus gros coquillages étaient les plus précieux.
Les peaux de cerf, surtout celles aux couleurs inhabituelles, les scalps de pic écarlate et l’obsidienne noire et rouge étaient considérés comme précieux.
Sources : factcards.califa.org, encyclopedia.com, wikipedia