Pérou : Le rapporteur de l'ONU met en garde contre les menaces qui pèsent sur les défenseurs autochtones à Ucayali

Publié le 23 Février 2023

Photo de référence : Rodrigo López, membre du CC.NN Santa Clara de Uchunya (Ucayali)

Une alerte sur la situation des leaders indigènes Carlos Hoyos et Efer Silvano a été envoyée au gouvernement en décembre, mais vient d'être rendue publique en raison de l'absence de réponse.

Servindi, 21 février 2023 - La Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Mary Lawlor, a publié une alerte sur les menaces et les actes de harcèlement dont feraient l'objet les défenseurs indigènes en Amazonie péruvienne.

L'alerte met en lumière la situation de vulnérabilité des leaders indigènes Carlos Hoyos Soria et Efer Silvano Soria, de la communauté Santa Clara de Uchunya à Ucayali.

Bien que l'avertissement ait été envoyé au gouvernement péruvien le 16 décembre 2022, il vient d'être rendu public, en raison de l'absence de réponse de sa part et parce que la gravité de la situation est toujours latente.

L'avertissement, envoyé par écrit, détaille qu'au début du mois de novembre 2022, Hoyos Soria a été informé que des personnes inconnues avaient été engagées pour l'assassiner, lui et Silvano Soria.

L'avertissement serait intervenu dans le cadre d'une campagne de diffamation dirigée contre Hoyos Soria, ainsi que contre l'avocate des droits des indigènes Linda Vigo.

Dans le cadre de cette campagne, les deux défenseurs des droits humains étaient accusés de tenter de faire échouer les processus de gouvernance démocratique de la communauté indigène de Santa Clara de Uchunya.

Suite à ces menaces, le 18 novembre 2022, cinq individus cagoulés seraient arrivés au domicile d'un membre de la famille de Hoyos Soria et auraient tenté de l'emmener de force avec eux, sans succès.

Le même jour, plusieurs personnes cagoulées se seraient présentées au domicile de Hoyos, mais l'auraient retrouvé, car il avait quitté la communauté.

Ces événements ont suscité l'inquiétude de Mary Lawlor, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, et elle a envoyé son alerte au gouvernement.

La communication est restée confidentielle pendant 60 jours, mais en l'absence de réponse du gouvernement dans le délai imparti, un résumé de la lettre a été publié le 17 février.

Lawlor réitère son inquiétude et appelle les autorités à agir pour éviter de nouvelles conséquences pour les défenseurs des droits des autochtones en Amazonie.

"Mon inquiétude est aggravée par la nature répétitive des menaces et des attaques (...) Je reste inquiète pour leur sécurité et j'exhorte les autorités à agir", a déclaré Lawlor.

Sur les victimes

Carlos Hoyos Soria et Efer Silvano Soria sont des dirigeants autochtones du peuple Shipibo-Conibo et des défenseurs de l'environnement de la communauté indigène de Santa Clara de Uchunya, dans la région d'Ucayali, en Amazonie péruvienne.

Les deux défenseurs sont membres de la Fédération des communautés indigènes d'Ucayali et des Affluents (FECONAU).

Les membres de la communauté indigène de Santa Clara de Uchunya ont été déclarés bénéficiaires de mesures de précaution par la Commission interaméricaine des droits de l'homme en octobre 2020.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 21/02/2023

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