Mexique : La culture Yope

Publié le 4 Février 2023

Codex Tudela: "Yndio Yope de Acapulco, dans la mer du sud"De From Danièle Dehouve, Entre el Caimán y el Jaguar - Codex Tudela, Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26331930

 

Culture indigène qui s’est développée dans l’actuel état de Guerrero dans le sud du Mexique.

 

territoire yope

 

Leurs centres de population les plus importants étaient situés dans deux zones, La Montaña et la Costa.

Les Yopes du nord, ceux de la Montaña avaient pour capitale Tlapa, ceux du sud avaient Yopitzingo pour capitale.

Sur la Costa Chica, les colonies les plus importantes se trouvaient dans les municipalités actuelles de San Marcos et Ayutla, malgré que le site archéologique de Tehuacalco, découvert dans la première décennie du XXIe siècle soit situé dans la municipalité de Juan R.Escudero.

Autres noms : yopis, yopines, yopimes

C’était l’une des cultures les plus fortes et les plus admirables qui existait dans le Mexique préhispanique.

Les Yopes étaient craints et respectés, non seulement pour pouvoir défendre leur territoire contre la domination des Mexicas ou des Purépechas mais aussi pour leur maîtrise dans l’art de la chasse, leurs connaissances en orfèvrerie et en architecture particulière et pour leur dévotion religieuse.

Sur les noms

Yopitzingo est un terme espagnol issu du Náhuatl Yopitzinco ; il signifie "dans le petit yopi" ; il est composé de yopi, ceux qui déchirent le cuir ; tzin, expression diminutive et honorifique, et co, en, suffixe locatif. Le dieu de cette ethnie s'appelait Xipe, un mot nahuatl équivalent à yopi. À cet égard, le chroniqueur Fray Bernardino de Sahagún note ce qui suit :

Le mot yopeuhtli ou chose détachée, est dérivé du verbe nahua yopehua qui signifie détacher quelque chose, synonyme de xipehua, qui se traduit par écorcher, enlever la peau (...) Yopitzingo est le nom préhispanique du lieu habité par les Yopes (...) il signifie "dans le petit Xipe" ou "dans le Xipe vénéré". (Historia general de las cosas de Nueva España, p. 608). source

Langue

Leur langue était différente de celle des Mexica, c’était peut-être un mélange parlé par les Popoclas, les Chocholtecos et les Chochopoclas entre Puebla et Oaxaca.

 

Histoire

Les Yopes sont connus grâce à quelques références et illustrations du Lienzos I de Chiepetlán (manuscrits pictographiques), dans le codex Tudela et par Fray Bernardino de Sahagún (2000, Libro X, ch.XXX, TII p.960-970).

Ils étaient peut être installés dans le Guerrero avant que les grandes cultures n’émergent dans le centre du Mexique.

Leur importance réside dans le fait que ce fut l’une des rares seigneuries qui parvinrent à rester indépendantes des Tenoochcas Aztèques, ils ne purent jamais être maîtrisés en particulier ceux du sud qui repoussèrent et maintinrent les armées aztèques hors de leur territoire. Ils avaient la réputation d’être des guerriers courageux, habiles à la guerre, utilisant parfaitement les arcs et les flèches et connaissant très bien la rudesse de leur territoire montagneux dans lequel ils vivaient.

C’était l’une des rares forces militaires que les Aztèques respectaient devenant, jusqu’à l’arrivée des espagnols le plus gros problème sur la frontière sud des Aztèques.

Les historiens disent que les Yopes sont un groupe qui s’est détaché de la branche ancestrale tlapanèque de la région de la Montaña. Après la conquête espagnole les Yopes ont été atteints par les maladies de premier contact et la surexploitation par le régime de la Nouvelle-Espagne, ils furent décimés par les maladies des européens malgré cela ils ne se sont jamais soumis complètement à la domination des espagnols et ont fait une rébellion majeure qui a été écrasés par les espagnols provoquant la dispersion des Yopes restants dans d’autres colonies.

Une rébellion en 1531 se développe dans la région de la Costa Chica, qui sera écrasée par un contingent armée de la couronne espagnole anéantissant presque complètement es indigènes rebelles. Il y eut néanmoins des survivants qui sont allés dans la Montaña jusqu’à ce qu’ils soient dispersés en tant que groupe culturel (Vié-Wohrer 2002).

Au début du XIXe siècle, les Tlapanecos comme d’autres survivants de la culture Yope rejoignent les insurgés pendant la guerre d’indépendance.

......agriculteurs sédentaires.....

Les Yopes de Tehuacalco étaient des agriculteurs sédentaires de différentes classes sociales avec des dirigeants et des prêtres au sommet suivis des guerriers, des marchands et des artisans. Leur régime alimentaire se composait de gibier et de maïs. Ils utilisaient les montagnes comme réservoirs d’eau et de semences. Elles étaient vénérées comme un moyen de garantir de bonnes récoltes. Ils pensaient que le soleil était mangé par un monstre à la fin de la journée et devait se battre dans le monde souterrain pour émerger le matin. Il était considéré comme obligatoire de « nourrir » le soleil pour aider à son retour.

La zone autour du site nommée Yopitzingo en nahuatl est l’une des rares zones que les Aztèques n’ont pas pu conquérir à la fin de la période postclassique. A cette période, les Yopes étaient devenus semi-nomades pratiquant l’agriculture intermittente.

Vié-Wohrer (2002) considère que les Yope connaissaient l’agriculture et la métallurgie ce qui est soutenu par Fray Diego Durán dans son livre « Histoire ancienne de la Nouvelle-Espagne.

 

le palais du site de Tehuacalco dans le Guerrero De AlejandroLinaresGarcia - Trabajo propio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19034722

 

Architecture

Le complexe préhispanique de 80 hectares, dont 12 zones monumentales, est situé dans l'ejido Carrizal de la Vía. Parmi les structures monumentales, se distingue le jeu de balle, qui mesure 37,8 mètres de long, et la pyramide appelée La Incinera , d'une hauteur de 20 mètres, siège de rituels liés au culte du Soleil à l'eau, et à la mesure du temps, qui étaient effectués par des prêtres et des souverains.

Les Yopes étaient d'excellents ingénieurs qui ont mis au point un type de construction en dalles, posées verticalement et horizontalement avec un remblai d'argile et permettant aux structures et aux murs de bouger en cas de tremblements, très fréquents dans la région.

En savoir PLUS sur le site de Tehuacalco

Astronomie

 

By AlejandroLinaresGarcia – Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19027625

Parmi les pétroglyphes, on distingue la pierre aux pieds peints qui montre des empreintes humaines gravées sur un gros rocher ou encore un pétroglyphe composé de plusieurs cercles gravés qui servaient apparemment à compter leurs cycles lunaires.

L’étude et le culte du soleil revêtaient une importance particulière pour la culture Yope. Ils construisaient des structures pour marquer les jours les plus importants de l’année solaire comme les équinoxes et les solstices.

Glyphe de l'eau sacrée

 

Religion

 

La projection du temple principal est réalisée vers le cerro de La Compuerta ce qui démontre la grande valeur que les rituels des cerros avaient pour les habitants de Tehuacalco.

 

Xipe Totec dans le codex Borbonicus page 14 Par Auteur inconnu — File:Codex Borbonicus (p. 14).jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3019709

La divinité Yope était également vénérée par les Tlapanèques de la Montaña, sous le nom de Xipe-Tótec, " notre seigneur l'écorché " ; il était considéré comme le dieu du printemps, celui qui renouvelle la végétation, symbolisé par la peau écorchée, car il était comparé au fruit ou à l'écorce qui tombe pour laisser place à la nouvelle plante. Il était aussi le dieu des bijoutiers. Xipe-Totec a été adopté par les Mexica qui l'ont placé parmi les plus hautes divinités dans le Grand Temple de Tenochtitlan, où un bâtiment a été dédié à son oratoire.

Il était aussi appelé le dieu rouge, "l'écorché". En imitation de leur vénéré patron, les Yopitzincas ou Yopis combattaient le corps et le visage peints en rouge, d'où leur surnom d'"hommes almagrado". À Xipe était dédiée la fête appelée tlacaxipehualiztli, ou "écorchage des hommes", au cours de laquelle les prêtres retiraient la peau des sacrifiés et s'en couvraient. Les sacrifices humains étaient effectués dans les temples, les seigneurs et les prêtres prenant part à la cérémonie.

Le rituel du mariage revêtait une importance particulière chez les Yopis, une cérémonie qui est représentée graphiquement dans le Codex Tudela : sur la planche 74 contre, figure 21b de ce document, on voit un couple d'indigènes se marier. Dans la partie supérieure, les mariés sont assis ; l'homme porte deux mecapales (instrument de portage qui s'attache à la tête et tombe sur le dos) : l'un est porté et l'autre apparaît devant lui ; il tient ensuite une coa ou hictli pour les semailles et une hache en cuivre (tepoztli). Les parents du marié et les parents de la mariée sont assis en dessous. Ils font tous des discours en rapport avec l'événement. Deux autres personnages, assis derrière les parents, les marieurs, complètent la scène.

Le tableau fait référence à la façon dont les Indiens Yopes de la Nouvelle Espagne se mariaient. Lorsqu'un Indien pensait qu'il était assez âgé pour se marier, il disait à ses parents de demander la fille, et ils allaient la chercher ; ses parents, à leur tour, appelaient l'époux et mettaient une hache, un coa et un mecapal devant lui et lui demandaient si le mariage devait être pour travailler et utiliser ces choses ; il disait oui, et alors ils lui donnaient la femme. Si au bout d'un an ou deux, ou deux mois, il se lassait de la femme, devenait paresseux, et vu par ses beaux-parents, ils le jetaient hors de la maison et il en cherchait une autre, et ce n'est pas pour cela que l'Indien perdait un autre mariage... (José Tudela de la Orden : Codex Tudela, p. 289, cité par Raúl Vélez Calvo : Etnografía de Guerrero, p. 209). source

Sources : wikipedia, INAH.gob.mx, mexico desconocido, monografias.com

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