Colombie : Crise humanitaire et environnementale dans le resguardo indigène Awá Nambi Piedra Verde

Publié le 2 Février 2023

par Communications dans Comunicados 25 janvier 2023


25 janvier 2023

Le conflit armé qui affecte notre territoire Awá génère un contexte de peur permanente et de déséquilibre dans les pratiques ancestrales. En ce sens, le Resguardo Indígena Awá Ñambí Piedra Verde, situé dans la juridiction de la municipalité de Barbacoas, traverse une grave situation de crise humanitaire et environnementale, qui s'est manifestée depuis l'année dernière par des pratiques violentes telles que l'enlèvement, la torture, la séquestration et le meurtre. Nous dénonçons publiquement les faits suivants :

- Le mercredi 2 novembre 2022, vers quatre heures de l'après-midi, des hommes armés ont emmené de force Luis Guanga, un mineur sans papiers de la communauté Guagaypí Mongón, vers un lieu inconnu ; il a ensuite été retrouvé assassiné avec des signes de torture et des blessures par balle.

- Le 11 janvier 2023, une commission composée d'autorités, de dirigeants et de la garde autochtone du Resguardo Ñambí Piedra Verde a effectué une visite de contrôle territorial de la rivière Ñambí, en raison du fait que depuis le 4 janvier, on avait signalé des dommages à la rivière. Cette commission a constaté que la rivière Ñambí est contaminée par du pétrole, ce qui a un impact sérieux sur la flore et la faune, ainsi que sur les pratiques culturelles telles que la pêche. Les plages de la rivière ont également été contaminées. La rivière Ñambí est fondamentale pour les familles Awá, car elle est la source d'approvisionnement en eau et de subsistance des aliments ; elle a également été un lieu de conservation et de protection. Il est regrettable qu'au milieu de la crise humanitaire, il y ait un fort impact environnemental, qui provoque une dysharmonie générale sur le territoire.

- D'autre part, les menaces à l'encontre des dirigeants du Resguardo Ñambí Piedra Verde continuent de se produire de manière constante. Nous demandons aux autorités d'enquêter sur ces intimidations dans les meilleurs délais.

La présence d'acteurs armés et les pratiques violentes récurrentes qui se produisent dans le Resguardo Indígena Awá Ñambí Piedra Verde et d'autres resguardos du peuple Awá désharmonisent le tissu communautaire des communautés et entravent les tâches quotidiennes de subsistance, de mobilité et les rituels tels que la médecine ancestrale. Tous ces événements ont plongé les familles Awá de cette réserve dans une peur et une anxiété permanentes quant à ce qui pourrait se passer ensuite. C'est la preuve d'une affectation profonde au développement intégral du bien vivre sur le territoire ancestral.

Nous demandons aux autorités compétentes de faire face à la situation d'urgence humanitaire et environnementale de cette réserve. Nous demandons au bureau du procureur général d'enquêter en temps utile sur les violations des droits de l'homme précédemment dénoncées. De même, le Bureau du Médiateur, le Bureau du Maire de Barbacoas et le Bureau du Gouverneur de Nariño pour activer les voies d'assistance nécessaires. À Corponariño et à Cenit pour faire face à la situation d'urgence environnementale liée aux déversements de pétrole et de brut qui affectent la rivière Ñambí.

A l'Unité Nationale de Protection (UNP) de prévoir des mesures de protection pour les camarades et dirigeants menacés. Aux groupes armés qui opèrent dans cette zone, nous demandons le respect du droit à la vie des communautés du Resguardo Awá Ñambí Piedra Verde, et le respect de l'exercice de l'autogestion du contrôle social et territorial que la garde indigène a réalisé. Enfin, nous demandons la protection et la conservation de notre katsa su- grand territoire Awá.

traduction caro d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 25/01/2023

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