Argentine : Jujuy : prélude au carnaval

Dans le nord de l'Argentine, ils célèbrent le jeudi des compadres, où ils chantent des coplas, jouent de leurs anatas, bombos et charangos. La fête consiste à partager et à profiter collectivement et, bien sûr, à remercier la pachamama en chayando el mojón. Il fait partie du début du carnaval, c'est une pratique culturelle, qui a ses racines dans le peuple Coya.

Chez les peuples andins, le compadrazgo est lié à un engagement fondé sur la croyance en la religiosité chrétienne imposée par la colonisation, où ils hybrident également les pratiques culturelles des peuples d'origine.

Dès la colonisation au XVIe siècle, l'évangélisation des peuples andins Coyas, Ocloyas, Omaguacas, Guaraníes, Diaguitas et autres a été mise en œuvre. Lorsque les familles avaient leurs fils et leurs filles, ils étaient baptisés par des prêtres et recevaient des noms castillans. Les familles indigènes se sont conformées à la religion, mais elles se sont également engagées envers la pachamama. Il y avait une fête et un engagement du compadrazgo et du madrinazgo, de prendre soin du filleul ou de la filleule comme ils le pouvaient, et dans le cas où les parents n'étaient pas présents, l'engagement était d'élever leurs filleuls comme leurs fils ou leurs filles. Cet engagement était pris avec une célébration, avec chaya à la pachamama, avec un déjeuner, avec la chicha millénaire, des coplas étaient chantées et dansées entre les membres de la famille, les amis et les compadres. De nos jours, cette façon de célébrer est encore utilisée dans les communautés indigènes qui vivent généralement dans les zones rurales comme une autre célébration du qhapaq raymi.

Il est célébré le jeudi des compadres, annonçant l'arrivée du carnaval, soit deux jeudis avant le samedi du carnaval. Sur la base des dates du calendrier grégorien, la célébration du Grand Carnaval aurait lieu le samedi 18 février. Dès le matin, les différentes comparsas et groupes de carnaval se préparent à exécuter la chaya al mojón entre compadres.

Le mojon est le lieu de la cérémonie à la Pachamama, un endroit spécial du territoire où l'on empile des pierres, décorées avec des banderoles et du papier déchiqueté de différentes couleurs, où l'on place des fleurs, des tournesols et des plants de maïs ; dans cet endroit, on chaya avec des boissons à la Pachamama, en la remerciant pour les fruits que la Terre Mère fournit. Des demandes sont faites pour être bien dans ce nouveau cycle et ce nouveau temps, avec des feuilles de coca, de l'alcool, du vin et de la chicha, entre autres boissons.
Les compadres se retrouvent à une heure convenue, la fête est collective, certains portent des boissons, d'autres de la chicha, et aussi des souvenirs au nom du groupe de compadres. Ils portent des drapeaux d'identification, des t-shirts et des chapeaux avec les noms distinctifs des compadres, ils se mettent du talc sur le visage, du papier déchiqueté dans les cheveux, ils décorent leurs oreilles avec la plante aromatique du basilic et tout le monde célèbre sa journée dans la joie.

Par El Orejiverde
Source : https://originarios.ar/nota/825/jujuy-jueves-de-compadres-preludio-del-carnaval
Date : 13/02/2023

traduction caro d'un article paru sur Elorejiverde le 13/02/2023

Jujuy preludio del carnaval

En el norte argentino, celebran el jueves de compadres, donde cantan coplas, ejecutan sus anatas, bombos y charangos. La fiesta implica compartir y disfrutar colectivamente y por supuesto agradecer

http://www.elorejiverde.com/toda-la-tierra-es-una-sola-alma/6627-jujuy-preludio-del-carnaval