Pétition : Soutien au village Prospérité en Guyane
Publié le 4 Janvier 2023
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Depuis plus d'une année, les habitants du village Prospérité - soutenus par la communauté amérindienne de Guyane et d'ailleurs - demandent le déplacement de la CEOG. Ils estiment que cette centrale, dont le chantier a débuté, est trop proche de leur lieu de vie, une zone où ils pratiquent notamment la chasse et la pêche. Une demande que l'entreprise refuse à ce jour.
A l’initiative d’organisations de Guyane et de métropole, la Jeunesse Autochtone de Guyane, le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques, le Groupe National de Surveillance des Arbres, l’Association Nationale pour la Biodiversité, l’Observatoire terre-monde et la Fondation Danielle Mitterrand, plus de 170 personnalités et organisations signent une tribune de soutien pour demander de suspendre les travaux de la Centrale Électrique de l’Ouest Guyanais
NA’NA MONTO NOLO MAN – NOUS SOMMES ENCORE VIVANTS !
M. Le Président, la transition énergétique ne se fera ni en niant nos droits en tant que peuples autochtones, ni en saccageant la forêt amazonienne
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/31/en-guyane-la-transition-energetique-ne-se-fera-pas-en-niant-les-droits-des-peuples-autochtones-et-en-saccageant-la-foret-amazonienne_6156169_3232.html
En Guyane française, sur les terres ancestrales du peuple Kali’na, le fonds d’investissement Meridiam a commencé à raser une parcelle de 78 hectares de forêt amazonienne pour y installer… des panneaux solaires. Le peuple Kali’na du village Prospérité qui a vu ses terres volées par les colons européens il y a plusieurs siècles voit donc aujourd’hui un projet industriel s’installer sur son territoire de vie.
Le projet de Centrale Électrique de l’Ouest Guyanais (CEOG) qui mêle du solaire photovoltaïque et une unité de stockage sous forme d’hydrogène, est présenté comme étant exemplaire sur le plan social et environnemental.
Pourtant, ce projet et son implantation dérogent à notre droit à disposer de nos terres : alors que nous attendons depuis 30 ans que l’État nous confie ce terrain au titre des « zones de droit d’usage collectif », la société HDF Energy a obtenu en moins d’un an l’autorisation pour y implanter la centrale électrique sans concertation réelle avec les habitants. Ce projet déroge également à notre droit au consentement préalable, libre et éclairé, également protégé par le droit constitutionnel à l’information et à la participation du public. Documents non traduits, pressions fortes et répétées exercées sur le chef du village pour qu’il accepte le projet contre des compensations financières, autant de méthodes éprouvées qui s’inscrivent dans la longue histoire coloniale de la Guyane depuis le 17ème siècle : spoliation des terres, extermination des Amérindiens, déportation d’esclaves, plantations coloniales, colonies pénitentiaires extraction minière, implantations industrielles en Amazonie. Le déni des peuples autochtones en demeure, encore aujourd’hui, l’une des expressions les plus symptomatiques. L’Etat et l’industriel font en effet preuve d’une obstination sourde et désormais brutale face aux demandes de longue date de déplacement du projet industriel CEOG, comme en témoigne l’arrestation violente du chef du village ainsi que de plusieurs habitants suite à une journée de mobilisation pacifiste pour contester la poursuite du chantier.
Sur le plan environnemental, la zone d’emprise de la centrale se trouve au sein d’une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), au sein du Parc naturel régional de Guyane. Le diagnostic visant à détailler la biodiversité présente sur le terrain réalisé par le bureau d’études Biotope pour l’entreprise, comporte de sérieuses lacunes de l’avis même des naturalistes1 qui l’ont effectué sur un temps trop court et dans des conditions météorologiques défavorables. Malgré cette étude incomplète, 33 espèces protégées y sont clairement identifiées et sont directement menacées par la mise en œuvre du projet de centrale. Les cours d’eau du secteur en seulement quelques jours de travaux sont quant à eux tous pollués et un mammifère protégé et très rare, l’Opossum aquatique est en passe de disparaitre. Or, l’entreprise ne dispose pas des dérogations nécessaires pour continuer son projet en toute légalité. Une plainte pénale a, d’ailleurs, été déposée auprès du procureur de la République de Cayenne le 25 novembre dernier par l’association du village amérindien et l’Association Nationale pour la Biodiversité.
Mais ce sont aussi les intérêts politiques et économiques des financeurs de ce projet « écologique » qui nous interrogent, M. le Président… La société HDF Energy, porteuse du projet, est une start-up financée par le plan de transition énergétique fléché sur l’hydrogène. Elle s’appuie sur le fonds d’investissement Meridiam qui finance 60% de cette centrale. Le fondateur de ce fonds, Thierry Déau, a notamment participé au financement de votre campagne présidentielle et a obtenu de nombreux contrats pour réaliser des projets industriels en Afrique (autoroutes au Kenya, aéroport à Madagascar et au Burkina Faso, terminal à conteneurs en Mauritanie et au Gabon). La nature de ce montage peut légitimement nous interroger : qui porte cette transition ? Avec quelle cohérence et dans quel but ?
Nous gardons à l’esprit qu’un fonds d’investissement, avant de faire de l’électricité, cherche à faire du profit. Au risque que ce que vous appelez « transition énergétique » ne devienne qu’un nouvel asservissement des peuples et des milieux naturels.
Nous, peuple Kali’na, peuples autochtones de Guyane, associations de protection de la nature, associations pour les Droits des peuples premiers, chercheurs, anthropologues, juristes, naturalistes, artistes, élus, interpellons donc les représentants de l’Etat français quant à leurs responsabilités à faire cesser les humiliations envers le peuple kali’na et à réaffirmer l’engagement de la France pour le respect des droits des premières nations.
Nous tenons à rappeler que malgré l’absence de ratification par la France de la Convention 169 de l’organisation internationale du travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux de 1989, l’Etat s’est engagé à en respecter et en appliquer les principes dans le respect de notre Constitution.
Nous vous demandons de suspendre immédiatement les travaux de la CEOG en Guyane et de garantir localement la reprise des discussions quant au déplacement de ce projet. Il n’est pas possible d’imposer des « grands projets », fussent-ils au nom de la transition énergétique, sans que le code de l’environnement ne soit respecté et sans la volonté éclairée des habitant.es, surtout en territoire marqué durablement par la colonisation.
https://fondationdaniellemitterrand.org/tribune-de-soutien-au-village-prosperite-en-guyane/
En Amazonie française, une zad contre une mégacentrale électrique
https://reporterre.net/En-Guyane-une-minizad-contre-une-megacentrale-electrique
Communiqué de CEOG
https://www.ceog.fr
Vœux d'Emmanuel Macron pour 2023 : cette phrase sur la crise climatique qui ne passe pas...
https://www.ladepeche.fr/2023/01/02/voeux-demmanuel-macron-pour-2023-cette-phrase-sur-la-crise-climatique-qui-ne-passe-pas-10900071.php
SIGNER LA PETITION CI-DESSOUS
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cyberaction : soutien au village Prospérité en Guyane
soutien au village Prospérité en Guyane Depuis plus d'un an, les habitants du village Prospérité luttent contre l'emplacement de la future Centrale Electrique de l'Ouest Guyane. Aujourd'hui, il...
https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/soutienauvillageprospynritynenguyan-5862html