Pérou. Départ de la marche populaire des quatre Suyos contre la dictature de Boluarte-Otárola
Publié le 17 Janvier 2023
Publié le 17 janvier 2023 / Par Andrés Figueroa Cornejo
Comme promis, ce lundi 16 janvier, des milliers de personnes issues des quatre suyos, la division territoriale inca originelle, se rendent dans la capitale du pays pour exiger la fin du régime Boluarte-Otárola, la fermeture du Congrès du coup d'État oligarchique et la convocation de nouvelles élections générales en 2023. Les manifestations dans différentes régions du Pérou n'ont pas cessé depuis plus d'un mois. Elles ont été ressenties avec une intensité particulière à Apurímac, Cusco, Ayacucho, Arequipa, Madre de Dios et Puno, malgré les massacres de près de 50 manifestants tués par des policiers et des militaires à balles réelles, les innombrables blessés et les personnes poursuivies pour "terrorisme".
La marche de ces quatre suyos consiste en une caravane multicolore des peuples du pays andin composée de véhicules et de promenades qui a débuté le dimanche 15 janvier. Ce lundi 16 janvier, les mobilisations ont multiplié les blocages de routes et d'autoroutes, atteignant plus d'une centaine, alors qu'il y a quinze jours ils n'étaient que 36, selon les informations officielles.
Pour sa part, la dictature, montrant des signes de faiblesse et de décomposition, a établi l'état d'urgence dans les régions de Lima, Callao, Puno et Cusco, une déclaration non respectée par les forces populaires et démocratiques qui, armées de dignité et de justes raisons, marchent légitimement sur la capitale, comme elles l'ont fait il y a des années contre la tyrannie du génocidaire Alberto Fujimori.
La mesure, en vigueur depuis le dimanche 15 janvier, donne les pleins pouvoirs à la police pour maintenir le contrôle de l'ordre interne du pays avec l'aide des forces armées, et consiste à suspendre les droits constitutionnels de la population, tels que l'inviolabilité du domicile et les libertés de transit sur le territoire national, de réunion et de liberté et sécurité personnelles. Dans le département de Puno, un couvre-feu a déjà été imposé. Néanmoins, le peuple est en marche.
Depuis le début du mois de décembre 2022, des mobilisations, des protestations et des marches ont commencé contre le régime du coup d'État qui a évincé de manière inconstitutionnelle le président élu Pedro Castillo. Le Congrès, pris en charge par les représentants des intérêts oligarchiques, est l'épicentre d'une longue crise politique institutionnelle qui couvait depuis avant les élections qui ont donné la victoire à Castillo. En fait, c'est le même parlement qui l'a empêché de gouverner.
À cet égard, l'un des facteurs décisifs du coup d'État a été la possibilité de mettre en œuvre un programme progressiste favorable aux classes ouvrières et populaires. Ainsi, dès que le coup d'État antidémocratique a eu lieu, l'ambassadeur américain au Pérou et le secrétaire d'État américain lui-même ont soutenu Dina Boluarte.
Dans le cadre élargi des relations de pouvoir mondiales, les États-Unis et leurs alliés et subalternes, en pleine crise d'hégémonie mondiale contre la Chine et ses partisans, encouragent depuis des années les "coups d'État institutionnels ou parlementaires" en Amérique latine. Ils se sont déjà produits en 2004 en Haïti contre Jean-Bertrand Aristide, en 2009 contre Manuel Zelaya au Honduras, en 2012 contre Fernando Lugo au Paraguay, en 2016 contre Dilma Rousseff au Brésil, et en 2019 contre Evo Morales en Bolivie.
L'impérialisme américain a besoin de sécuriser les relations de subordination historique qu'il a entretenues avec l'Amérique latine afin d'affronter cette sorte de seconde guerre froide de manière ordonnée. Pour cette raison, le développement de la lutte du peuple péruvien prend immédiatement un caractère anticolonialiste et anti-impérialiste.
Selon l'Instituto de Estudio Peruanos, entre 80 et 88 % de la population, selon les différentes régions du pays, rejette le régime Boluarte.
traduction caro d'un article paru sur Kaosenlared le 17/01/2023
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Perú. Arranca Marcha popular de los Cuatro Suyos contra la dictadura de Boluarte-Otárola
Tal como lo prometieron, este lunes 16 de enero millares de personas provenientes de los cuatro suyos, la originaria división territorial incaica, se dirigen a la capital del país para exigir el fin