Pérou : Chronique : Abancay-Apurímac en position de combat

Publié le 20 Janvier 2023

Par Wilman Caichihua Robles*.

19 janvier 2022 - A Abancay, comme dans presque toutes les provinces de la région Apurimac, une longue journée de lutte régionale se déroule, exigeant dans les rues et dans les villages, la démission de l'usurpatrice et traîtresse Dina Boluarte, la fermeture du congrès actuel, la convocation immédiate d'élections générales et d'une assemblée constituante.

Après le massacre contre le peuple Andahuaylino et de Chincheros, où plus de 10 héros de la démocratie ont été tués, à Abancay pendant la semaine du 12 au 16 décembre 2022, les habitants des districts de Pacobamba, Kishuará et Huancarama, ont organisé des journées de lutte mémorables avec les syndicats et organisations de la capitale de la région d'Apurímac.
 

Au petit matin du 14 décembre 2022, plus de 30 membres de la communauté, alors qu'ils passaient la nuit sur l'un des piquets de grève près de l'église de Guadalupe, ont été abusivement arrêtés par la police, incitée par un groupe appelé "poteaux blancs", incriminant les paysans d'avoir mis le feu à la Cour supérieure de justice d'Apurimac.

Une série de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et les avocats des manifestants ont démontré que l'incendie n'avait pas été allumé par les paysans, mais par d'autres vandales dans lesquels seraient impliqués les ternas eux-mêmes et d'autres individus engagés par des groupes d'ultra-droite et des partisans de Dina Boluarte.

Pour les fêtes de fin d'année, les eaux se sont calmées, il y a eu une courte trêve ; cependant, ce qui a relancé les protestations, c'est le courageux et combatif peuple Chanka d'Andahuaylas, cette fois, avec une nouvelle stratégie, qui consiste à se relayer par communautés pour descendre en ville, et ainsi persister dans la lutte basée sur des pots communs et des mobilisations pacifiques.
 


A Abancay, les fronts, syndicats et organisations ont également appelé les citoyens à se mobiliser pacifiquement. À peine les journées de protestation avaient-elles commencé que le président du Front de lutte d'Abancay, Milan Kenevich, était arrêté sans aucune justification par des membres de la police nationale péruvienne.

Dans les jours qui ont suivi le 13 janvier, la protestation à Abancay s'est radicalisée, toujours avec la présence de manifestants des districts de Huancarama, Pacobamba et Kishuará, qui, dans des groupes de piquets dans les rues d'Abancay, ont appelé les habitants d'Abancay à se joindre à la grève et à ne pas être de simples spectateurs et conformistes.

Devant l'église de Guadalupe et le marché "Las Américas", on a vu des dizaines de femmes préparer les pots communs, avec des produits donnés par des commerçants, des hommes d'affaires et des personnes solidaires. La nourriture était préparée de préférence pour les visiteurs des villages éloignés et des communautés voisines d'Abancay.
 

La nouvelle se répandit que des caravanes commençaient à partir d'Andahuaylas et de Chincheros pour Lima, que dans d'autres provinces d'Apurímac on se préparait aussi à rejoindre la marche nationale et bien qu'un groupe avancé de Chankas ait été détenu à Pisco par la police, dans la capitale régionale d'Apurímac, on commença à collecter de la nourriture et des soles pour financer le voyage du bataillon de combat d'Abancay.

Dans l'après-midi du mardi 17 janvier, les manifestants ont fait leurs adieux aux manifestants du front de l'église de Guadalupe, qui sont partis vers la ville de Lima pour rejoindre la marche des quatre suyos, dans deux bus, après avoir invoqué la Pachamama et les Apus pour les protéger. Les défenseurs de la patrie ont fait leurs adieux au milieu des harangues, des larmes et des vœux. On sait que sur le chemin de Casinchihua-Chalhuanca, ils ont reçu le soutien et la solidarité de centaines de villageois.

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*Wilman Caichihua Robles est journaliste associé (PA), enseignant, spécialiste de l'éducation interculturelle bilingue et promoteur culturel régional.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 19/01/2023

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