Etats-Unis : Les peuples autochtones de langue sahaptin

Publié le 9 Janvier 2023

Les délégués Cayuse et Shahaptian rencontrent le commissaire aux affaires indiennes, Washington D.C. Au dernier rang se tiennent : John McBain (à l'extrême gauche), le chef Cayuse Showaway, le chef Palouse Wolf Necklace, et à l'extrême droite, Lee Moorhouse, agent indien Umatilla. Au premier rang sont assis le chef Umatilla Peo, le chef Walla Walla Hamli et le chef Cayuse Young Chief [Tauitau]. Tous les chefs, sauf Showaway, portent les vêtements de leur tribu dans les années 1890.https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sahaptin-tribal-chiefs.jpg 

 

Les Sahaptin sont un certain nombre de tribus autochtones parlant des dialectes de la langue sahption.

Ils habitent le territoire situé le long du fleuve Columbia et ses affluents dans la région du nord-ouest du Pacifique des Etats-Unis.

Les peuples parlant le sahaptin comprennent les Klickitat, les Kittitas, les Yakama, les Wanapum, les Palouses ou Palus, les Lower Snake, les Skinpah, les Walla Walla, les Umatilla, les Tenino…..

Langue

La langue sahaptin est une des branches sahaptiennes de la famille linguistique pénutienne des plateaux (Sapir).

Elle se compose de 3 dialectes mutuellement intelligibles :

Sahaptin du nord

Dialectes sahaptin du nord-ouest :

  • Kittitas (Upper Yakama)
  • Yakama inférieur (ou yakama proprement dit)
  • Klickitat dont :

- Upper Cowlitz (Cowlitz klickitat)

- Montagne Nisqually

Dialectes sahaptin du nord-est

- Chamnapam

- Wauyukma

- Maxiyampam

Sahaptin du sud (dialectes du fleuve Columbia)

  • Umatilla (indiens de Rock Creek)
  • Sk’in/skin-pah
  • Tenino (groupes de Warm Springs) dont :
  • Tinaimu ou Dalles Tenino
  • Tygh (Taih-Tyigh) ou Upper Deschutes
  • Wyam (wayamlama) Lower Deschutes ou indiens Celilo, ou Wayampam
  • Dock-Spus (Tukspush)

 

Femmes Yakama en 1911 By Lucullus Virgil McWhorter - Plateauportal.wsulibs.wsu.edu, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19431830

 

On Klikitat river - Curtis 1911

 

image

Rapides des Cascades. Les montagnes Greenleaf Peak et Red Bluffs sont visibles en arrière-plan. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapides_des_Cascades#/media/Fichier:Cascades_rapids.jpg

 

Selon les premiers récits, les habitants de la partie sud du bassin du Columbia des états actuels de Washington et d’Oregon vivaient dans des villages concentrés le long du fleuve Columbia, Rapides des Cascades près de Vantage (Washington), le long de la Snake river, à l’embouchure de la frontière de l’Idaho.

Ils étaient étroitement liés aux Nez Percés vivant à l’est et locuteurs également du même groupe de langues.

Des villages se trouvaient le long des affluents y compris les rivières Yakama, Deschutes et Walla Walla.

Certains villages étaient à l’ouest des Cascades dans le sud de l’état de Washington y compris ceux de la tribu Upper Cowlitz et certains Klickitat.

La partie ouest du territoire sahaptin était partagée avec des tribus chinookan.

Leurs rivaux étaient les peuples de langue salish à leur frontière nord, les Flathead, les Cœur d’Alène, les Spokane.

Ils étaient presque constamment en guerre contre les Blackfeet, les Crows, les Shoshones, à l’est et au sud.

Les noms

Autodésignation : Ni mi puu = le peuple ou nous, le peuple

Le nom sahaptin était un terme donné par les tribus salish et adopté par les américains et européens.

Lorsque Lewis et Clark arrivent dans la région en 1805, les peuples se désignaient comme Chopunish.

Population

En 1805 les Sahaptin comptaient selon les estimations les plus fiables environ 6000 personnes.

Au cours du XIXe siècle leur nombre chute fortement en raison de la mortalité due aux maladies infectieuses.

Les guerres avec les Blackfeet plus puissants, les fièvres, l’épidémie de rougeole de 1847, le contact avec des immigrants puis la variole propagée suite à l’occupation de leur région par les mineurs après 1860, les pertes lors de la guerre de 1877 et les déménagements ultérieurs sont autant de cause de la mortalité des peuples.

En 1848 leur nombre était estimé à 3000 personnes, en 1910 il chute à 1530.

 

Palouse/Colville pose avec un poney, Réserve indienne de Colville, Washington, vers 1900-1910. Photographe : Latham, Edward H. Studio Lieu : États-Unis--Washington (État)--Nespelem Date : ca. 1905 https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Palus#/media/File:Palouse-Colville-family.jpg

Forme de gouvernement

Le système de clan était inconnu, les chefs étaient élus plutôt qu’héréditaires. Ils gouvernaient à l’aide du conseil. Les bandes étaient décentralisées, il n’y avait pas de chef tribal suprême.

Ils évitaient les structures politiques formelles, l’unité politique principale était le village autonome composé d’une bande de familles apparentées.

Les groupes s’alliaient en temps de guerre et restaient autrement indépendants.

Les tribus orientales (Palouse, Cayuse, Umatilla) ont été fortement influencées par les peuples autochtones des plaines avec lesquels ils faisaient du commerce lors de leurs voyages saisonniers à travers les rocheuses.

Les groupes orientaux adoptaient plus facilement les coutumes de guerre des plaines y compris les honneurs de guerre gradués, les célébrations et les danses de victoire communautaires.

Les groupes occidentaux, eux, étaient plus pacifiques.

 

Habitat

 

Abri en dôme ou wickiup du "camp rapide" de Sahaptin, fabriqué à partir de saule et de toile pendant la saison de la collecte de nourriture, dans le "pays des racines". Les broussailles sont empilées contre les parois de l'abri dans cet endroit exposé. Photo : Musée Bowman. source

A camp of the Yakima - Curtis- https://commons.wikimedia.org/wiki/File:A_Camp_of_the_Yakama_by_Edward_S_Curtis_MOPA2007_001_039.jpg

 

Les maisons permanentes sont des structures communales parfois circulaires, le plus souvent oblongues. La charpente est composée de poteaux recouverts de nattes de jonc. A l’intérieur le sol est creusé sous le niveau de la terre et cette terre est accumulées sur les côtés pour l’isolation.

Un espace est ouvert au centre du toit pour évacuer la fumée. Il y a plusieurs feux à l’intérieur, desservant 2 familles, ils se trouvent sur les côtés de la maison.

Les sections familiales étaient parfois séparées par des rideaux ou des nattes.

Une maison pouvait abriter plus de 100 personnes.

Lewis et Clark en mentionnent une maison assez grande accueillant près de 50 familles.

Pour les expéditions temporaires, ils se servaient de tipis de peau de bison ou d’abris de broussailles.

Ils utilisaient également une hutte ou loge à sudation et des loges menstruelles.

 

Innocence - Umatilla - Curtis- https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Innocence,_an_Umatilla_child,_circa_1910.jpg

La loge à sudation était une excavation peu profonde, couverte de poteaux et de terre recouverte d’herbes. Les hommes jeunes et célibataires y dormaient pendant l’hiver. Les cérémonies étaient organisées régulièrement en versant de l’eau sur des pierres chaudes placées au centre de la loge.

La loge menstruelle était construite pour l’isolement des femmes pendant leurs règles, pendant une courte période avant et après l’accouchement. C’était une structure souterraine plus grande que la loge à sudation. On y entrait par une échelle par le haut.

Les occupantes cuisinaient seules leurs repas, elles n’étaient pas autorisées à toucher des articles utilisés par des étrangers en raison de tabous sur le pouvoir du sang menstruel.

Dans les maisons, le mobilier était composé de plateformes de lits.

Rôle des femmes

 

Drying piahé - Yakama, Edward Curtis 1911

 

Les femmes fabriquaient de nombreux paniers, sacs tissés de joncs ou d’herbes, des mortiers en bois pour écraser les racines. Il n’y avait pas de poterie.

Elles fabriquaient des cuillères en corne de cerf ou de bison. Les femmes avaient un bâton à fouir pour déterrer les racines. Elles le recevaient lors du rite de passage à l’âge adulte.

Elles transformaient et tannaient les peaux, cousaient et décoraient les vêtements.

Elles portaient un chapeau en fibres en forme de fez.

 

Rôle des hommes

 

Luqaiôt - Kittitas, Curtis.1911

Ils chassaient et pêchaient avec des arcs, des flèches, des lances en pierre, des boucliers et un casque protecteur pour les guerriers.

Alimentation

L’alimentation était fournie par la viande chassée, la récolte de racines, de baies sauvages, la pêche au saumon.

Les aliments principaux étaient poisson/gibier, saumon, cerf et camas (tubercules camassia quamas), kouse (lomatium cous.).

Les camas étaient rôties, les kouses étaient broyés dans des mortiers et moulés en gâteaux.

 

kouses By Matt Lavin from Bozeman, Montana, USA - Lomatium cousUploaded by Tim1357, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22757232

camas Par Andrey Zharkikh from Salt Lake City, USA — 2015.05.05_18.23.03_DSCN2332, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=61864853

 

Coutumes

Le mariage avait lieu vers l’âge de 14 ans, la cérémonie était accompagnée d’un festin communautaire et de la remise de cadeaux.

Présence de polygamie.

Système de parenté patriarcal avec un héritage dans la lignée masculine.

 

Piopio-Maksmaks, profile - Walla Walla- Curtis 1911

 

Enterrements

L’inhumation se faisait dans le sol avec les effets personnels du mort.

La maison de ce dernier était démolie ou déplacée ailleurs, purifiée cérémonieusement et les fantômes exorcisés.

La fin de la période de deuil officiel était marquée par une fête funéraire.

Maladie, religion, rites

La maladie et la mort (surtout celle des enfants) étaient attribuées le plus souvent au travail des esprits ou fantômes

La religion était animiste et comprenait peu de rituels le principal évènement religieux dans la vie du garçon ou de la fille était une veillée de rêve

Après un jeûne solitaire, le jeune était encouragé à avoir une vision de l’animal spirituel qui devait devenir son tuteur tout au long de sa vie les rêves étaient une grande source d’instruction spirituelle, les enfants apprenaient à les interpréter et à les comprendre

La cérémonie principale était une danse de l’esprit tutélaire accompagnée de la danse du scalp.

Ces peuples avaient une croyance traditionnelle centrée sur les esprits gardiens révélés par les visions et sur le chamanisme.

Les chamans et les guérisseurs étaient des chefs religieux et sociaux respectés.

Lecture conseillée au sujet de la mythologie sahaptin

L’homme nu, tomme 4 des Mythologiques de Claude Lévi Strauss

source : wikipedia

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article