Des indigènes du Panama s'expriment sur la crise au Pérou

Publié le 25 Janvier 2023

Servindi, 23 janvier 2023 - "En raison du lien millénaire qui existe entre les peuples qui habitent les territoires connus aujourd'hui sous le nom de Panama et de Pérou, nous demandons instamment - nous exigeons ! - que les sociétés de nos pays soient démocratisées".

C'est ce qu'indique une déclaration de la Coordination nationale des peuples autochtones du Panama (COONAPIP), dans laquelle elle prévient qu'elle "ne restera pas silencieuse face aux nouvelles tragiques qui arrivent, jour après jour, du Pérou".

"Il est temps pour tous les peuples autochtones, enfants de la terre, de se lever dans un seul chant de fraternité et de laisser derrière eux tant de fausses histoires officielles", poursuit le COONAPIP.

"Nos frères et sœurs du Pérou ne se sentent pas représentés par un État qui les exclut, ni par des structures sociopolitiques qui se prétendent supérieures sans l'être", argumente l'organisation indigène panaméenne.

Dans un communiqué adressé au pays et à la communauté internationale, la COONAPIP fait référence à la grave situation sociopolitique du Pérou, qui viole les droits de l'homme des peuples autochtones. 

Le communiqué dénonce que les actes de violence interpellent la conscience humaine, où plus de cinquante personnes ont été tuées.

Elle rappelle qu'en une seule journée, le lundi 9 janvier, à Juliaca, dans le département de Puno, 17 personnes, dont des mineurs, ont perdu la vie à la suite des violences perpétrées par les prétendues forces de l'ordre.

La déclaration indique que les demandes majoritaires de la population péruvienne font référence à des droits tels que la fermeture d'un Congrès qui n'a pas l'approbation minimale de la population.

Ils évoquent également la nécessité de convoquer des élections anticipées et de mener des consultations sur une nouvelle constitution.

"Leurs revendications portent sur le retour des valeurs éthiques et morales fondamentales dans la vie politique de leur pays frère".  

Les peuples autochtones "font partie d'une opportunité de changement qui va bien au-delà des doctrines eurocentriques imposées".

"Vivre ensemble comme de véritables êtres humains, dans le respect et la solidarité, est une chose qui ne prévaudra dans ce monde que lorsque prévaudront les valeurs civilisées que les cultures ancestrales ont su préserver", poursuit la COONAPIP. 

Le communiqué des peuples indigènes du Panama se termine par les mots indignés de l'artiste afro-descendante Susana Baca, qui a déclaré :

"Attention Monsieur le militaire ou le policier, vous qui ne connaissez pas l'obligation de ne pas obéir à un ordre illégal [...] ces mots vont aussi à toi vandale de rue ou infiltré [...] Et à toi Dina Boluarte [...] en toi et tes ministres sont maintenant ces crimes contre l'humanité [...] Et qu'il soit clair que ceux d'entre nous qui restent debout savent, que vous avez pris leur vie et ne resteront pas impunis !".

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 23/01/2023

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