Brésil : Le nouveau ministère des Peuples autochtones
Publié le 17 Janvier 2023
Sônia Guajajara devra faire preuve d'habileté pour composer une équipe capable de donner des directives ancestrales à une vieille structure qui insiste toujours pour régner.
Gilmar Terena
Lundi, 16 janvier 2023 à 18:20
La ministre du ministère des Peuples indigènes (MPI) récemment créé, Sônia Guajajara, a pris ses fonctions le 11 janvier. Cet événement marque une nouvelle phase du gouvernement qui, pendant la campagne, avait promis la création d'un ministère qui dialoguerait directement avec les peuples autochtones. Lors de cet événement, la ministre du ministère de l'égalité raciale, Anielle Franco, a également prêté serment.
Le moment actuel marque un temps de responsabilités différentes, comme pour l'État, qui a ses intérêts historiquement basés sur le progrès dans la perspective colonisatrice hégémonique en opposition à la garantie des droits des populations d'origine, surtout celle territoriale.
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sônia guajajara
Le nouveau ministre des peuples indigènes prend ses fonctions à Brasília 📷 Ricardo Stuckert
Mais c'est aussi un moment de reconstruction, non seulement matérielle, de la trace laissée par les sympathisants du gouvernement précédent, mais d'un regard plus sensible à la diversité, à ceux qui ont historiquement été méprisés par l'État, ainsi qu'à l'avancée de la déforestation et de l'exploitation minière illégale en Amazonie.
Désormais, le gouvernement dispose d'une représentation indigène, composée de tout un corps d'employés indigènes et non indigènes composant sa structure, et non plus seulement d'autarcies qui travaillaient directement avec les parents dans les villages.
Ce changement de perspective peut permettre aux peuples autochtones d'avoir un regard plus large sur les limites bureaucratiques bien connues qui ont toujours hanté leur gestion quotidienne.
Il peut également permettre de répondre aux demandes les plus urgentes et de composer des politiques publiques permettant d'atteindre réellement les objectifs des autochtones.
Nous observons aujourd'hui cette tendance dans certains pays d'Amérique latine, en grande partie grâce à la lutte et à la résilience de ces peuples.
Ce moment coïncide également avec un accès accru des populations traditionnelles aux réseaux sociaux, au cinéma et aux arts. En d'autres termes, il met en avant quelque chose qui finit par devenir le symbole d'une rupture avec le concept le plus hégémonique.
Cette diffusion a fini par susciter des regards et des réflexions sur la manière dont les natifs d'origine peuvent proposer des compositions plus diversifiées au modèle monoculturel en vigueur depuis l'époque des Lumières européennes.
Le moment est celui de la transformation, de la reconstruction et de l'autonomie qui sont présentes sur notre continent et au Brésil. Sônia Guajajara aura besoin d'habileté pour composer une équipe capable de donner des directions ancestrales à une structure ancienne qui insiste encore pour régner.
* Gilmar Terena, cinéaste indigène et membre de l'équipe de l'ISA à Brasilia
traduction caro d'un article paru sur le site de l'ISA le 16 janvier 2023
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