Pérou : Les peuples indigènes de la selva centrale maintiennent leurs protestations face à la crise actuelle

Publié le 22 Décembre 2022

Photo : ARPI Selva Central

Les manifestations se poursuivent malgré l'annonce d'élections anticipées pour 2024. Des leaders indigènes de l'Amazonie s'exprimeront lors d'une conférence le 22 décembre.

Servindi, 21 décembre 2022 - Les indigènes de la selva centrale sont toujours en état de lutte et ajoutent de nouvelles communautés à leur protestation contre la présidente Dina Boluarte, le Congrès et les élections anticipées.

C'est ce qu'a annoncé le 21 décembre l'Association régionale des peuples indigènes de la selva centrale (ARPI SC), qui regroupe douze fédérations indigènes des régions de Junín, Pasco, Huánuco et Ucayali.

"Nous continuons à lutter, nous ajoutons de nouveaux frères et sœurs de différentes organisations et communautés autochtones (Junín, Pasco, Huánuco, Cusco, Ayacucho)", ont-ils déclaré.


Déclaration autochtone

Les autochtones de l'ARPI SC, comme ils l'ont indiqué dans une déclaration du 17 décembre, sont indignés par la répression policière des manifestations qui a causé la mort de 27 personnes.

Cette situation les a conduits à déclarer leur territoire indigène en état d'urgence pour empêcher l'entrée des forces armées et de la police dans les communautés face à la criminalisation de la protestation.

Dans leur déclaration, ils ont également précisé qu'ils exigeaient la démission immédiate de la présidente Dina Boluarte et la convocation rapide d'élections générales en avril 2023.

Ils ont également demandé la création d'une Assemblée constituante "pour rédiger une nouvelle constitution qui inclut nos droits individuels et collectifs" avec la participation des populations autochtones.

 

 

Les protestations se poursuivent

Suite à ces revendications, des manifestations ont eu lieu dans la selva centrale, comme c'est le cas dans la région d'Ucayali, où les indigènes se sont mobilisés le 19 décembre.

La manifestation a débuté sur la Plaza de Yarinacocha et a atteint le siège du gouvernement régional, où le gouverneur a reçu les demandes des autochtones et les a envoyées dans une lettre officielle à la présidente Boluarte.

 

Photo : ORAU Official

Des protestations ont également été signalées à Cusco, accompagnées par le Conseil Machiguenga de la rivière Urubamba (COMARU), du vendredi 16 au 21 décembre.

 

Photo : COMARU


Il convient de noter que les protestations persistent malgré le fait qu'hier, 20 décembre, le Congrès a approuvé l'avancement des élections à avril 2024 et que la présidente Boluarte a remanié son cabinet ministériel.

Justement, les leaders indigènes de l'Amazonie s'exprimeront sur cette grave crise du pays le 22 décembre, lors d'une conférence de presse organisée par Aidesep.

L'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) représente 9 organisations régionales, dont l'ARPI SC, 109 fédérations et plus de 2 000 communautés de l'Amazonie péruvienne.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 21/12/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Mobilisation, #Amazonie, #Peuples originaires

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