Pérou : La répression fait deux morts et les appels au soulèvement populaire se multiplient
Publié le 12 Décembre 2022
Image source : Journal du Pérou.
Servindi, 11 décembre 2022 - Deux morts et 25 blessés sont enregistrés dans la ville d'Andahuaylas, département d'Apurímac, à la suite d'affrontements entre les forces de police et les habitants qui réclament la fermeture du Congrès.
L'un des morts était Bekan Romario Quispe (18 ans) et son décès a été confirmé à 17h50 dimanche. L'autre décès est celui de David Atequipa Quispe, âgé seulement de 15 ans.
Non, plus de meurtre. Plus de violence ! Nous exprimons notre solidarité et notre profonde tristesse pour la mort de l'adolescent David Atequipa Quispe (15 ans) lors d'une manifestation à Andahuaylas. La @PoliciaPeru doit garantir la vie et l'intégrité physique de tous les #investigacion #Justicia. pic.twitter.com/0I9IVX3kX0 - CNDDDHH (@cnddhh) 11 décembre 2022
Selon des sources locales, une autre personne présumée morte est une femme d'une quarantaine d'années, décédée à l'hôpital, selon le journal Peru, qui s'est déclaré en deuil par solidarité avec les défunts.
Un rapport de Flor Juárez pour le journal virtuel Diario Perú indique que de nouvelles troupes continuent d'arriver et qu'il y a des affrontements avec des milliers de citoyens de Pataccocha, Kumanaylla, Sukaraylla, Ccacce, Huancabamba (où se trouve l'aéroport), Anccaraylla, Checcche et Huaraccopata.
Un premier rapport de Contacto Directo montre des images de l'incendie du poste de police de Huancabamba et des premiers morts.
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Le bureau du médiateur a exprimé son regret quant à la mort d'un adolescent lors des manifestations à Andahuaylas et a réitéré "que la violence ne fait pas partie du #DroitDeProtester et que les interventions de la police doivent respecter les droits des personnes".
Nous regrettons la mort d'un adolescent lors de manifestations sociales à #Andahuaylas.
Nous demandons instamment à @FiscaliaPeru et @PoliciaPeru de mener une enquête approfondie sur les faits (1/3).
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De même, la police nationale péruvienne a déploré la mort d'une personne et le fait qu'en raison de l'attaque des villageois, un policier a été blessé avec des objets contondants et reçoit des soins pour protéger son intégrité.
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Fermeture de l'aéroport d'Andahuaylas
Les affrontements à l'aéroport ont contraint la Corpac à cesser ses activités et à publier un communiqué dénonçant "les actes de vandalisme commis depuis hier après-midi".
Il précise également que l'aérogare a été encerclée, où 50 membres de la police nationale et des employés de la compagnie sont pratiquement "pris en otage".
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Il convient d'ajouter qu'un premier rapport du coordinateur national des droits de l'homme détaille une série d'actions policières enregistrées lors des manifestations du 9 décembre, qui sont inquiétantes pour la violation des droits fondamentaux.
Actions de la police
1. l'utilisation de chevrotine de calibre 00 ou de billes métalliques, qui sont considérées comme des projectiles mortels et sont donc interdites pour le contrôle des foules.
2. Le tir de gaz lacrymogènes directement dans le visage des manifestants, en violation de la procédure réglementaire, qui est de tirer paraboliquement et jamais dans le corps. Cette pratique interdite peut entraîner des blessures très graves, voire la mort.
3.- L'infiltration de la mobilisation par des troupes en civil qui incitent les manifestants à commettre des troubles et procèdent à des arrestations arbitraires.
4. Absence d'identification visible des agents de police en uniforme. Cela augmente le risque de violations des droits de l'homme par les policiers, et favorise l'impunité.
5.- Utilisation arbitraire de la procédure de contrôle d'identité pour intimider les manifestants et même les transférer dans des postes de police, en violation des normes internationales et du protocole de contrôle d'identité de la police.
6.- La remise de preuves incriminantes aux détenus.
7.- Arrestations arbitraires de citoyens qui ne commettent aucun crime, uniquement en raison de leur participation à la mobilisation.
8. Restrictions de l'accès des avocats de la défense aux lieux de détention, et pressions exercées sur les détenus pour qu'ils signent des documents alors qu'ils sont détenus au secret.
9.- Refus de fournir des informations en temps réel sur l'identité et la localisation des détenus, ce qui augmente le risque de torture et de violation des droits de la défense.
Source : CNDDHH: https://ia601405.us.archive.org/13/items/cnddhh-reporte-09-12-2022/CNDDHH_Reporte09-12-2022.pdf
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Entre-temps, le climat devient de plus en plus tendu, étant donné qu'à partir de cette semaine, divers collectifs et organisations sociales ont appelé à des marches dans différentes parties du pays.
Le mot "insurrection populaire" apparaît plus fortement dans le vocabulaire populaire, d'autant plus si la présidente Dina Boluarte n'annonce pas un engagement clair en faveur de la fermeture du Congrès et de l'avancement des élections qui pourraient faire baisser la pression des citoyens.
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traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 11/12/2022
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Represión cobra dos fallecidos y crece llamado a la insurgencia popular
Dos fallecidos y 25 heridos se registran en la ciudad de Andahuaylas, departamento de Apurímac, a consecuencia de los enfrentamientos entre fuerzas policiales y pobladores que exigen el cierre del...