Patrimoine culturel et immatériel 2022 : La fabrication et la pratique de l’oud

Publié le 9 Décembre 2022

Oud syrien fabriqué par Abdo George Nahat de Damas en 1931 (Musée de la musique, Paris). https://fr.wikipedia.org/wiki/Oud#/media/Fichier:Luth'ud_cor.jpg

 

L’oud est considéré comme le « parrain » des instruments à cordes arabes d’origine persane et il est présent au Moyen-Orient comme dans d’autres parties d’Europe, d’Afrique et d’Asie avec des styles distinctifs dans chaque région.

En Iran (république islamique), les principaux centres pratiquants l’oud sont les provinces du Khuzestan, Bouchehr, du Hormozgan, de Téhéran et du Kurdistan et les grandes villes comme Shiraz, Ispahan, Tabriz et Machchad.

Dans ces régions, c’est l’instrument le plus populaire.

Téhéran, Korramshahr, Ispahan, Bouchehr et Sanardaj sont les villes où se situent les centres de fabrication.

Dans la République arabe Syrienne, l’oud est pratiqué dans tout le pays, sa fabrication quand à elle se concentrant dans les gouvernorats de Damas et d’Alep, les plus grandes villes du pays par leur taille et population.

Il y a une petit nombre d’artisans à Homs, Lattaquié et Hama ainsi que dans des zones urbaines et rurales.

Le joueur de oud et sa musique sont répandus dans toute la Syrie.

L’oud est un instrument de musique de type luth avec un manche court, à cordes pincées dont l’histoire remonte aux temps anciens dans les deux pays. Il se place sur la jambe du joueur, qui bloque les frettes avec les doigts d’une main et pince les cordes avec l’autre.

 

 

Il comprend une caisse de résonance piriforme construite en bois de noyer, de rose, de peuplier, d’ébène ou de micocoulier, le noyer étant l’essence de choix car il est souple et possède un beau dégradé de couleurs.

La fabrication d’un oud peut prendre jusqu’à 25 jours : le bois doit d’abord sécher et durcir, il est ensuite traité à l’eau et la vapeur pendant 15 jours pour renforcer sa résistance. Les ouds sont proposés dans différentes tailles en fonction de la taille des musiciens, et décorés de sculptures en bois et de motifs en mosaïque. 

Dans les deux pays, l’oud compte 5 paires de cordes, une 6e corde peut être ajoutée au gré de chaque luthier en ajoutant des accords.

L’étendue de cet instrument correspond aux registres basse et baryton.

L’oud peut produire des notes mélodiques et harmoniques, on peut en jouer seul ou dans un ensemble.

C’est un élément respectueux des droits de l’homme, profond, ancré dans l’histoire de la région, pratiqué à de nombreuses occasions comme les mariages, les évènements culturels, les festivals, les rassemblements familiaux, les funérailles, en accompagnement de chants et de danses traditionnels.

Il sert de marqueur identitaire, se transmet par la formation maître-apprenti ainsi que dans des centres et des instituts de musiques, des établissements d’enseignement secondaire et universitaire en ville.

Il faut plusieurs années de formation pour maîtriser son jeu.

Les artisans sont principalement des hommes mais, ces dernières années, des femmes ont commencé à s’intéresser à cet art.

En Iran, les joueurs et les instructeurs d’oud les plus prestigieux des 80 dernières années sont Abdolvahhab Shahidi et Mansur Nariman.

Des femmes commencent à jouer également de l’oud ces dernières années, Negar Bouban et Noushin Pasdar.

Le prestigieux luthier Ebrahim Qanbarihmehr est l’un des maîtres les plus influents ces 5 dernières décennies.

En République arabe syrienne, l’oud est souvent appelé « alat a set » ou « instrument des dames » en raison du grand nombre de femmes qui en jouent.

Historiquement, hommes et femmes étaient séparés lors de la plupart des manifestations culturelles et fêtes de quartier, ce qui a encouragé les femmes à apprendre à jouer de cet instrument pour divertir leurs invitées.

Les plus célèbres sont Elham Abu Saoud, Rihab Azar et Hiba Awdeh.

Un musicien célèbre est Ibrahim Sukkar.

Des professeurs de l’Institut Supérieur de Musique : Mohamad Osman,  Adrian Fathallah et Juan Karajoli.

 

VIDEO Crafting and playing the Oud

Article de l'UNESCO

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