Indignation au Honduras après l'arrestation de dirigeants garifunas dans le cadre d'expulsions violentes

Publié le 12 Novembre 2022

8 novembre 2022
17 h 58
Crédits : Miriam Miranda. Les leaders Garifuna.
Temps de lecture : 2 minutes
Par Prensa Comunitaria

Le 7 novembre, la police nationale hondurienne, les forces armées et la Direction des enquêtes de la police hondurienne (DPI) ont procédé à une expulsion violente dans la communauté garifuna de Punta Gorda, Bay Islands, à Roatán, au Honduras, la première communauté garifuna installée en Amérique centrale qui ne dispose pas de titre communautaire.

À la suite de cette expulsion violente, les forces de sécurité ont arrêté six militants, dont Melisa Martínez, coordinatrice de l'Organisation fraternelle noire du Honduras (OFRANEH), Dorotea Arzú, Tishany González, Richard Armando Martínez, Abot Efraín Sánchez et Augusto Moisés Dolmo. Tous ont été conduits à la prison de Coxen Hole à Roatán et, selon les médias honduriens, ont été libérés le 8 novembre dans le cadre de mesures alternatives.

Selon un communiqué de presse du Comité de la terre de Punta Gorda, il s'agit de la première communauté garifuna à s'installer sur le territoire centraméricain depuis le 12 avril 1797, avant la signature de l'indépendance du Honduras en 1821 et bien avant la rétrocession des îles de la baie à la République du Honduras en 1861.

L'OFRANEH a indiqué, sur son compte Twitter, qu'avec cette arrestation, l'État hondurien tente de résoudre l'absence de titre communautaire, Punta Gorda étant la seule communauté garifuna du Honduras à ne pas disposer de ce droit.

Selon l'organisation Garífuna, le gouvernement de la présidente Xiomara Castro a eu recours à la violence pour faire taire les revendications territoriales et n'a pas respecté les arrêts de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).

La défenseuse des Garifuna Miriam Miranda a déclaré sur son compte Twitter qu'elle pensait que sous le gouvernement Castro, on ne verrait pas cette scène, où l'armée et la police s'accordent avec le pouvoir judiciaire pour procéder à l'expulsion d'une communauté garifuna.

Elle a également répudié et condamné l'action du gouvernement contre le peuple Garifuna, "c'est vraiment condamnable", a-t-elle dit.

De son côté, la présidente Castro a déclaré sur son compte Twitter dans la nuit du 7 novembre qu'elle n'avait pas été informée de l'expulsion et qu'elle avait demandé un rapport sur l'expulsion. "Les Garifuna demandent justice pour leurs terres ancestrales. Cette affaire doit faire l'objet d'un procès, et non d'une expulsion qui criminalise les droits", a-t-il déclaré.

Le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) au Honduras a condamné la détention des six membres de la communauté dans le cadre d'une expulsion forcée, qui, selon lui, est contraire aux obligations en matière de droits de l'homme.

Pour leur part, les médias honduriens ont rapporté que le Secrétariat aux droits de l'homme a tenu la Cour d'appel de Roatan pour responsable de l'expulsion, déclarant qu'elle avait agi de manière contraire aux normes internationales en matière de droits de l'homme.

Le Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH) a demandé une enquête sur les actions corrompues des juges du Juzgado de Letras de la Bahía et les actions violentes de la police nationale.

Le COPINH a également souligné que la communauté de Punta Gorda, organisée à OFRANEH, est la plus ancienne du peuple Garífuna et que ses droits à la terre et au territoire doivent être respectés.

traduction caro d'un article paru le 08/11/2022 sur Prensa Comunitaria

https://www.prensacomunitaria.org/2022/11/indignacion-en-honduras-por-detencion-de-dirigentes-garifunas-en-violento-desalojo/

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Honduras, #OFRANEH, #Garifuna, #Expulsion violente, #Droits humains

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